Tout le monde adore emprunter mais peu de gens aiment rembourser… et encore faut-il le pouvoir. Une terrible déflation menace les crédits étudiants et automobiles.
Avant-hier, nous avons vu le contexte qui montre que le cycle de crédit allait se retourner et que les crédits automobiles et étudiants se trouvent en première ligne. Hier, nous nous sommes penchés sur la bulle du crédit automobile subprime.
Nous terminons par la bulle du crédit étudiant.
Je ne vais pas entrer dans tous les détails de la débâcle des prêts étudiants…
Simplement posez-vous la question : prêteriez-vous 1 000 Mds$ à une poignée d’étudiants de 18 ans ?
Le Department of Education (DoE) rend quasiment impossible le calcul d’un taux de défaut précis mais Bloomberg a passé au crible les données pour obtenir une image fiable – et elle est horrible…
Près de 41,5 millions d’Américains doivent environ 1 300 Mds$ sur leur prêt étudiant fédéral… Environ un emprunteur sur quatre est soit en difficulté soit en défaut. L’endettement total a doublé depuis 2009.
Navient (NAVI) est la principale agence de service des prêts étudiants pour le compte du DoE. Elle a investi plusieurs centaines de millions de dollars dans des packages de prêts étudiants. Elle est poursuivie en justice par le gouvernement pour avoir tenté de recouvrer les prêts étudiants en défaut. Allez comprendre…
Début 2016, le cours de son action a perdu près de la moitié de sa valeur depuis son pic de 2015. Pensez-vous qu’elle pourrait encore rechuter ? Ou bien pensez-vous qu’il est plus probable que les étudiants deviennent soudainement financièrement responsables ?
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Concernant les prêts aux entreprises, nous avons vu des banques commencer à réduire l’encours des prêts aux entreprises pour la première fois depuis 2008…
Jusqu’ici, cette année, Standard & Poor’s a abaissé la note de 465 entreprises américaines. Nous sommes sur le point de voir près de 900 déclassements cette année. Ce serait moins que l’année dernière mais plus que chacune des années entre 2010 et 2015.
Le taux de défauts sur les obligations à fort rendement de type « junk » a atteint 5% en 2016. Il se situe à présent à 4,5%, en légère amélioration, donc.
Mais nous pensons que le cycle de crédit s’est certainement retourné. Les défauts et les déclassements continuent d’augmenter.
Enfin, et peut-être le plus important…
La Réserve fédérale affirme qu’elle commencera à présent à « déboucler » 4 000 Mds$ de stimulus de crédit qu’elle a fourni au marché. C’est comme retirer 25% du PIB du marché du crédit. Je suis certain que ce ne sera pas bon pour les taux d’intérêt, les taux de défauts ni pour le marché boursier.
Le « Trump Trade » – le grand rally auquel nous avons assisté depuis l’élection présidentielle – a rendu les investisseurs confiants, voire euphoriques. Certes, je reconnais que si Trump peut faire passer une importante réforme fiscale, il est possible que ce cycle de défauts soit interrompu.
Les efforts de Trump sont particulièrement importants pour aplanir la progressivité du code fiscal via une taxe d’ajustement aux frontières. Ceci aurait pour effet de diminuer de près de 30% les plus hauts taux marginaux de l’impôt sur les revenus et permettrait que les impôts sur les plus-values en capital et les dividendes diminuent de près de 20%.
Les efforts de Trump pour changer les règles de l’imposition des entreprises et des plans d’amortissement sont également essentiels. Permettre aux entreprises de dépenser tous les investissements de capitaux en totalité créerait un boom important des dépenses des entreprises.
Mais – sauf importante restructuration de l’économie américaine – vous devriez chercher à sécuriser votre portefeuille au second semestre 2017.
Les problèmes de crédit ne disparaîtront pas. Au contraire, ils vont empirer. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne bouleversent le marché boursier.
Porter Stansberry