La situation en France devrait se tendre rapidement car les organisations internationales commencent à faire pression sur le gouvernement pour qu’il baisse les dépenses publiques. Le chômage partiel devrait peu à peu être supprimé, sauf à créer une nouvelle crise de la dette en Europe. Attention à une accélération de ces calendriers qui pourraient avoir un impact fort sur la fiscalité du patrimoine.
L’explosion des déficits et de la dette ne sera pas éternelle. On peut même dire que sa fin commence à être proche, si l’on en croit les pressions internationales qui commencent à s’exercer, et sur la sensibilité du gouvernement à ces mouvements.
Le FMI grogne contre les dépenses publiques en France
Il faut lire le dernier rapport du FMI sur la situation économique en France, et singulièrement sur les dépenses publiques, pour comprendre que les bailleurs de fonds et les créanciers du pays commencent à s’inquiéter de la situation.
Tout en nuance et en diplomatie, le FMI explique que la France a bien fait d’engager des dépenses publiques pour faire face à l’épidémie… mais que les meilleures choses ont une fin.
Le temps vient où il va falloir se montrer raisonnable.
Plusieurs points importants ressortent de ce rapport. Le premier tient à la santé des banques françaises, que le FMI crédite d’un certain respect. Mais, dans le même temps, le Fonds souligne la fragilité de nos entreprises très endettées, beaucoup plus endettées que la moyenne européenne.
Si l’on se souvient qu’une grande partie du plan de soutien à l’économie est passée par des prêts aux entreprises garantis par l’Etat, on mesure soudain l’exposition de nos comptes publics au risque de défaut privé.
Un autre point tient à l’invitation que lance le FMI à la France de tourner le dos à l’économie de crise et d’arrêter de zombifier l’économie en aidant tous les secteurs indistinctement. Le Fonds invite Emmanuel Macron à centrer les interventions publiques en faveur des secteurs d’avenir. L’annonce est terrible pour toutes les industries de main-d’œuvre dépassées par le numérique.
La question des retraites en ligne de mire
Sans attendre, Bruno Le Maire a accusé bonne réception du message envoyé par le FMI en évoquant la réforme des retraites comme une priorité. Pour le ministre de l’Economie, il faut réformer avant 2022 ce poste de dépenses qui consomme plus de 14% de notre PIB, et qui va accumuler des déficits astronomiques.
Le sens de la « réforme » est bien compris : il ne s’agit pas de reprendre les élucubrations présidentielles sur un régime universel par points, mais bien de sauver les meubles, et la signature de la France au bas des emprunts. Sur ce point, nous avons détaillé dans le Courrier des Stratèges les pistes qui s’offrent au gouvernement.
D’une manière générale, il est acquis que les années à venir donneront l’occasion d’une dégradation plus ou moins lente des « taux de remplacement » des retraites, c’est-à-dire d’une perte de rentabilité des cotisations.
Ces taux de remplacement baisseront drastiquement pour les cadres et les catégories supérieures. Mais le phénomène devrait aussi toucher les retraites elles-mêmes, dont les revalorisations devraient se faire rares.
L’appel à l’imposition des plus riches
Parallèlement à ces réformes douloureuses, le ministre des Comptes publics a annoncé la fin prochaine du « quoiqu’il en coûte » pour éviter la crise. On sait qu’en France, la « fin prochaine » peut parfois durer plusieurs années.
Il n’en reste pas moins que l’Etat-Providence a atteint ses limites, et que, pour obéir au FMI, le gouvernement va progressivement retirer l’échelle du chômage partiel et des différentes aides qui zombifient l’économie.
Les conséquences sociales de ce retrait seront lourdes et se traduiront probablement par une nouvelle explosion du chômage. On connaît le réflexe de la gauche française quand les choses vont mal et qu’il faut faire des efforts : faire payer les « riches », en tout cas tous ceux qui n’ont pas encore fui à l’étranger.
Pour les épargnants, la séquence du matraquage fiscal devrait arriver plus vite que prévu. C’est un fait nouveau à prendre en compte dans les arbitrages. Initialement, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il n’augmenterait pas les impôts (avant 2022, fallait-il comprendre). La pression internationale pourrait le contraindre à changer son calendrier.
Ce changement ne serait pas forcément de son fait. Mais l’opinion publique, chauffée à blanc par les exigences du FMI et de la Commission européenne, et plus généralement par l’effort qui lui sera demandé, devrait réclamer des têtes. Et ces têtes, on les connaît par avance. Ce seront celles des plus riches, de leur patrimoine, de leurs économies.
Ne manquez pas, sur le Courrier des Stratèges, mes conseils sur l’expatriation. C’est la seule réponse utile que vous pouvez apporter aujourd’hui à la grande curée qui s’annonce.