▪ Sur le carrefour de Port-Royal se trouve la statue d’un soldat fringant. Epée à la main, il mène la charge — à pied. Confiant. Imposant. Audacieux. Sur le piédestal se trouvent toutes les batailles et campagnes auxquelles il a participé.
C’est une bonne chose que les siens aient fini par le mettre à mort, sans quoi il n’y aurait pas eu assez de place pour toute la liste. Neerwinden, Mayence, Neuwied, Winterthur, Hohenlinden — il a affronté l’ennemi une douzaine de fois au moins, a été blessé trois fois… et les guerres napoléoniennes n’avaient même pas encore commencé ! Douze ans et cent batailles plus tard, à Waterloo, cinq chevaux ont été tués sous lui.
Le Maréchal Ney — en voilà un soldat ! En voilà un héros !
Le marché boursier va flâner tout l’été… avec une tendance à la baisse |
Mais avant de continuer à parler de guerre, nous faisons une pause pour faire une petite prédiction financière (à ne pas prendre trop au sérieux) : le marché boursier va flâner tout l’été… avec une tendance à la baisse. Ensuite, quand les feuilles changeront de couleur et que l’odeur douceâtre de la mort flottera dans l’air, il s’effondrera.
Si et quand cela se produira, rappelez-vous que nous vous avions prévenu. Sinon, faites-nous la faveur d’oublier jusqu’au fait que nous en avons parlé.
Mais détournons-nous des dieux de l’argent et de la fraude ; tournons-nous vers Mars — le dieu de la guerre.
▪ Pulsions guerrières
La soif de combats organisés semble faire partie de notre ADN. D’où provient-elle ? Nous n’en savons rien. Mais il semble probable que les tribus de proto-humains devaient s’affronter — violemment à l’occasion. Ceux qui manquaient d’instinct ou de talent pour le combat étaient probablement éliminés par ceux qui en avaient. Nous arrivons donc au 21ème siècle programmés pour la guerre préhistorique ; prêts à lutter contre l’envahisseur. Nous attendons de nos jeunes hommes qu’ils soient prêts à se battre — et capables de le faire ; celui qui évite le combat est considéré comme un lâche.
Les gens se font une idée fausse de la guerre |
Mais les gens se font une idée fausse de la guerre. Ils pensent que la guerre est un instrument de politique étrangère ; qu’elle devrait être utilisée rationnellement — comme un outil — et conduite scientifiquement. Cela revient toutefois à dire que le sexe est un instrument de procréation. En réalité, c’est une fin en soi — empreinte de sa propre majesté et de son propre mystère.
Depuis la Deuxième guerre mondiale, les guerres américaines ont été une honte. Au Vietnam, les Etats-Unis avaient promis de bombarder des paysans "jusqu’à les renvoyer à l’âge de Pierre". Finalement, ce sont les Vietnamiens qui leur ont botté les fesses. Par la suite, les va-t-en guerre ont ciblé des ennemis plus petits, sans défense. Granada, le Honduras, Panama — aucun n’était en position de résister. Sans ennemi digne de ce nom, le spectacle tout entier est honteux et embarrassant. Les héros sont bidon et la guerre n’est rien d’autre qu’une tentative de s’accaparer encore plus d’argent et de pouvoir par les élites qui la déclenchent.
Plus d’informations sur la guerre… Waterloo… et le Maréchal Ney… dès demain.