La peur du petit opérateur à l’effet boule de neige des subprimes
Il est courant de parler de "nervosité", de "tension accrue" sur les marchés ; le CAC 40 (ou tout autre indice) sert alors d’instrument pour la mesurer. Et quand on veut faire retomber la pression, on fait appel aux docteurs ès économie et finance qui diffuseront les solutions-potions adéquates.
Prenons un exemple très récent : pourquoi la crise des subprimes a-t-elle causé tant de dégâts ? Parce que les opérateurs ont tout à coup pris conscience des risques qu’il y avait à posséder des titres de créance sans avoir vérifié la solvabilité des débiteurs. Peur panique, ventes massives, "contraction des liquidités", chute des valeurs financières, chute des marchés immobiliers, et crainte de contagion à l’économie américaine entière. L’effet boule de neige est peut-être exagéré, mais le comportement de l’opérateur qui doit prendre une décision n’a rien d’irrationnel.
A l’opposé, quand une grande maison de courtage donne des informations rassurantes, relayées par quelques analystes ou "gourou", les opérateurs reviennent peu à peu à l’achat. Quand le gouvernement américain daigne enfin se pencher sur le problème des subprimes, la moindre solution tangible redonne de l’espoir, et c’est l’euphorie des intervenants !
Rien n’a changé fondamentalement, sinon que l’optimisme chasse les mauvaises pensées ; à moins que les marchés aussi veuillent fêter Noël !
Un peu de psychologie des intervenants pour anticiper les tendances
Le moral des opérateurs est déterminant en Bourse. Il faut leur donner de bonnes nouvelles à se mettre sous la dent, de bonnes perspectives, de l’espoir pour que la Bourse affiche une tendance haussière. Sinon, les cours broient du noir…
De même, lors de grandes opérations financières, c’est ce même état d’esprit des investisseurs, — optimistes ou non, confiants ou pas, plus ou moins conditionnés par la publicité — qui en détermine le succès. Les greffes financières et commerciales sont largement pratiquées ; mais comme dans la vie courante, il y a parfois des rejets…
Une fois que l’on a bien compris tous ces principes, on peut essayer d’en tirer parti. Il faut se demander comment ces hommes vont réagir dans les mois et les années qui viennent pour savoir comment se positionner aujourd’hui et tirer profit de leurs comportements.
Sur quels secteurs vont-ils vouloir aller ? Vont-ils vouloir prendre des risques, ou pas ? Quel sera leur état d’esprit en 2008 ? Vont-ils préférer des valeurs "refuges" ou bien vont-ils jouer le tout pour le tout ? Pour ma part, je pense que 2008 risque d’être une année difficile et complexe et que les opérateurs vont vouloir "assurer" leurs performances, donc chercher des secteurs sûrs.
Trouver les secteurs indispensables à nos sociétés
Pour moi, ce sont les secteurs des Energies et de la Santé qui tireront leur épingle du jeu. En cas de croissance ralentie, il faut se tourner sur les besoins fondamentaux de l’être humain. Nous aurons toujours besoin d’énergies et de soins médicaux — surtout avec nos sociétés vieillissantes. En plus, avec la Chine et l’Inde, ce sont les besoins fondamentaux de plusieurs millions d’êtres humains qui devront être satisfaits. Je mets donc à l’honneur énergie et santé en 2008.
Nous allons continuer d’avancer avec prudence, cherchant à percer l’état d’esprit des opérateurs pour ne pas faire de faux pas. Sans prendre de grands risques, nous achèterons des titres solides, négligés par la Bourse, et dont l’avenir paraît prometteur. Arrivera bien le temps où les marchés les rechercheront pour leur bon… comportement !
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital ! Pour en savoir plus.