Les politiques climatiques de l’UE fragilisent son industrie et exacerbent les tensions commerciales avec la Chine et l’Asie du Sud-Est.
Comme nous l’avons vu hier, Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne en raison de la faible demande pour ses véhicules électriques en Europe. Cette problématique met en évidence les effets néfastes des politiques climatiques de l’UE sur l’industrie automobile, alors que la concurrence chinoise se renforce et que des mesures protectionnistes comme le CBAM créent des tensions commerciales internationales.
Mais les tensions commerciales entre l’UE et la Chine ne concernent pas seulement les importations de véhicules électriques. Des enquêtes antidumping sur les éoliennes et les panneaux solaires fabriqués en Chine ont également été annoncées. Selon la Chine, ces mesures « violent gravement les règles de l’OMC », de sorte que nous entrons réellement dans une guerre commerciale avec la Chine.
Les entreprises européennes dépendent de plus en plus de la technologie chinoise, malgré les appels au « dérisquage ». La Chine est aujourd’hui le premier fournisseur de biens à forte intensité technologique et à haut niveau de qualification de l’UE, devant les Etats-Unis.
Alors que les Etats-Unis ont réduit leur dépendance à l’égard de la Chine pour tous les types de produits manufacturés importés depuis 2018, l’UE et la Chine ont maintenu ou augmenté leur dépendance mutuelle pour presque tous les types de produits importés. A ceci près que la Chine exporte probablement aujourd’hui beaucoup plus vers les Etats-Unis via le Mexique.
Quoi qu’il en soit, le commerce avec la Chine est de plus en plus contesté, ce qui devrait prouver l’importance d’autres puissances économiques en Asie. L’Asie du Sud-Est vient alors à l’esprit. Il s’agit d’une région dont les perspectives de croissance sont énormes, ce qui pourrait compenser la réduction des échanges avec la Chine.
On estime que le revenu par habitant en Asie du Sud ne représente qu’un cinquième du revenu par habitant en Asie de l’Est, une région où la participation des femmes au marché du travail est beaucoup plus importante, où le secteur informel est moins développé et où la stratégie de croissance est axée sur les exportations.
Malgré cela, les relations commerciales entre l’Asie du Sud-Est et l’Union européenne ne sont pas bonnes, et c’est en grande partie la responsabilité de l’UE. Au coeur de cette situation se trouve un différend concernant les règles de l’UE en matière de déforestation, qui portent gravement atteinte à l’exploration de l’huile de palme, un produit d’exportation important pour des économies telles que la Malaisie et l’Indonésie. Les exigences de plus en plus strictes de l’UE ont suscité la colère des puissances exportatrices de l’Asie du Sud-Est, les poussant même à geler les négociations commerciales avec l’UE.
La Malaisie et l’Indonésie sont particulièrement frustrées par le fait que l’UE ignore totalement les progrès indéniables réalisés dans la réduction de la déforestation lors de la production d’huile de palme, ce qui a également été reconnu par les ONG.
Les systèmes de certification tels que le Malaysian Sustainable Palm Oil (MSPO) y ont sans aucun doute contribué, puisque près de 98% de l’industrie malaisienne de l’huile de palme est couverte par ce système, y compris la plupart des petits exploitants agricoles du pays.
Beaucoup de ces entreprises auront du mal à se conformer aux nouvelles exigences bureaucratiques de l’UE, selon l’Institut de l’environnement de Stockholm, qui a averti qu’« il n’est pas clair comment cette politique visant à relever un défi mondial peut répondre aux besoins locaux de l’Asie du Sud-Est ». Les entreprises sont tenues de se conformer dans un délai de 24 mois, ce qui implique des coûts importants pour aligner les chaînes d’approvisionnement sur les normes de l’UE. La mise en oeuvre affectera notamment les petits exploitants, un groupe qui représente 40% de la production mondiale dans le secteur du palmier à huile. De nombreux petits exploitants ont déjà du mal à obtenir les certifications nécessaires.
Il y a cependant de l’espoir. Non seulement les Etats-Unis, le principal groupe du Parlement européen, le PPE, ainsi qu’un certain nombre d’Etats membres de l’UE ont insisté pour que la mise en oeuvre du règlement soit reportée, mais la Malaisie est désormais favorable à la reprise des négociations commerciales avec l’UE. La reprise des négociations entre l’UE et le Mercosur est également porteuse d’espoir.
Conclusion
La montée en puissance de la Chine et le développement technologique auraient, dans n’importe quel scénario, posé de grands défis à l’économie européenne.
Cependant, toutes sortes d’expériences menées par l’UE en matière d’approvisionnement énergétique et de réglementation intrusive à la limite de la planification centrale ont rendu le défi pour l’Europe beaucoup plus important.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est la principale responsable de la plupart des nouvelles politiques qui ont rendu l’Europe moins compétitive. A moins que les Etats membres de l’UE ne la forcent à faire volte-face et que la Commission européenne ne commence à se défaire de son héritage, il est peu probable que la situation s’améliore.
1 commentaire
Comment peut-on laisser les rênes de 580 millions de citoyens, entre les mais d’une seule et unique personne, mise au placard du gouvernement de son pays pour incapacité et soupçons de corruption, et recasée au parlement européen ?
Il ne faut pas s’étonner du résultat …