La Fed se couvre, les actions se retournent, et une certaine nostalgie de l’ancienne république se fait ressentir…
Les nouvelles de ces derniers jours ont tout fait chambouler rapidement. Reuters :
« Powell ouvre la porte à des hausses de taux plus importantes et peut-être plus rapides.
La Réserve fédérale devra probablement relever ses taux d’intérêt plus rapidement que prévu en réponse à de récentes données, et est prête à le faire de façon plus importante si la ‘totalité’ des informations obtenues suggère que des mesures strictes sont nécessaires pour endiguer l’inflation, a déclaré mardi le président de la Fed, Jerome Powell, devant les législateurs américains.
‘Les dernières données économiques sont plus inquiétantes que prévu, ce qui suggère que le niveau des taux d’intérêt sera probablement plus élevé que prévu’, a déclaré le président de la banque centrale américaine dans son discours d’ouverture, lors d’une audition devant la commission bancaire du Sénat [mardi dernier]. »
Des défis plus importants
Comme nous l’avons dit, la Fed doit augmenter les taux et faire baisser les prix des actions. Elle continuera à le faire jusqu’à ce que quelque chose se passe très mal. Ensuite, lorsque les choses deviendront plus difficiles, la Fed risque d’abandonner sa guerre contre l’inflation. Bientôt, elle battra en retraite et ne mènera plus que des opérations de harcèlement d’arrière-garde. (Dans une prochaine chronique, nous verrons avec un homme d’affaires local comment l’économie argentine « fonctionne » malgré une inflation de 100%).
Le système financier américain… et votre argent… sont confrontés à des défis bien plus importants qu’un simple marché baissier à Wall Street.
Un ami nous a envoyé cet article de la presse argentine :
« Une parlementaire américaine avertit Buenos Aires de ne pas construire d’avions de combat chinois. »
Que faut-il en penser ? A quoi pense donc cette femme politique ?
Nous explorons tous les événements et les tendances susceptibles de provoquer la catastrophe en cluster qui se profile à l’horizon. Les lecteurs pourront percevoir une certaine indignation et un certain dégoût dans notre ton, mais il s’agit là d’un point de vue fondé sur des préjugés. Nous avons aimé l’ancienne république.
Oui, bien sûr, elle a sombré dans le péché plus d’une fois. Oui, elle a parfois trop dépensé. Oui, elle a commis de terribles erreurs et, au milieu du XXe siècle, elle avait déjà croqué le fruit impérial.
A l’époque
Mais, avant 1971, aucun membre du Congrès, même le plus idiot, n’aurait pensé que son rôle serait de dire aux gauchos ce qu’ils devaient faire.
Avant 1971, l’argent américain était encore bon. Comme sa réputation.
Nous nous souvenons de l’époque où l’essence coûtait 25 cents le gallon [NDLR : 3,78 l], où nous pouvions prendre l’avion sans subir de fouille corporelle et où nous pouvions ouvrir un compte bancaire et obtenir un grille-pain gratuit, plutôt que de devoir subir un interrogatoire au troisième degré.
Il n’y avait pas de guerre contre la drogue, pas de « sécurité intérieure »… et pas d’espions qui lisent notre courrier… ou qui nous disent de quel type de cuisinière nous aurions besoin. Un grand nombre de citoyens, même au sein du gouvernement, voulaient que le budget soit à l’équilibre, et laisser les gens tranquilles à l’étranger.
Oui, les Etats-Unis étaient, à l’époque comme aujourd’hui, engagés dans une guerre inutile… mais au moins, il y avait des gens dans les rues pour protester.
Aujourd’hui, les vrais « conservateurs » ont tous disparu… les démocrates sont tous favorables à la guerre, les républicains aussi… et les citoyens sont d’accord avec tout – l’hystérie liée au Covid, la fièvre de la guerre, les dettes, la diversité et les dysfonctionnements. La Fed dit que l’inflation devrait être de 2 % ? Bien sûr, pourquoi pas ?
Une vie basée sur la permission
Les citoyens d’une république honnête peuvent décider eux-mêmes quand sortir de chez eux. Mais les sujets d’un empire demandent la permission. Ils reçoivent du pain ; ils doivent aussi rejoindre les cirques.
Mais les gens finissent par croire ce qu’ils doivent croire quand ils doivent le croire. Si on leur demandait de se tenir sur une jambe et de réciter le serment d’allégeance, ils le feraient.
Même les gâteaux aux fruits finissent par périmer. Les empires atteignent eux aussi leur date de péremption. Dans sa phase de corruption et de dégénérescence, l’empire met en œuvre sa théorie du méchant à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. « Vous êtes soit avec nous, soit contre nous », disent Bush, Obama, Trump et Biden.
En voici un exemple. Mme Janet Yellen s’est rendue en Ukraine. Dans une de ses déclarations, elle a clairement indiqué que le bien et le mal s’affrontaient :
« Les attaques barbares de la Russie se poursuivent, mais Kiev reste forte et libre. »
Elle n’a pas non plus douté de notre camp :
« Les Etats-Unis resteront aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. »
C’est si facile. Si simple. Les gentils contre les méchants.