La reprise dépend du gouvernement – mais certains ont tendance à oublier un peu vite d’où ce dernier tire l’argent utilisé pour faire redémarrer l’économie.
Les théories économiques dominantes ne fournissent aucun guide pour apprécier la future reprise et son ampleur.
Elles passent à côté de l’essentiel – à savoir que le déterminant sera l’évolution des taux de profits. Les entreprises baisseront la voilure tant qu’elles n’auront pas reconstitué le taux de profit désiré.
Pour y parvenir alors qu’elles licencient à tour de bras, il faut créer de la demande, c’est-à-dire des ventes qui sont solvabilisées par autre chose que les salaires.
Ainsi, pour que les profits se redressent, il faut que les gouvernements et les Trésors publics fassent de très gros déficits.
Ce sont les déficits du secteur public et leur ampleur qui détermineront les profits et donc la reprise, son calendrier et son ampleur (je laisse de côté pour l’instant les demandes en provenance de l’étranger et de l’impulsion du crédit).
Une nuance essentielle
Ce sont les déficits du secteur public qui font les profits du secteur privé et son épargne : cela découle des équations de Keynes.
Cela étant dit, n’oubliez jamais qu’un gouvernement ne peut dépenser que ce qu’il prend aux contribuables et aux victimes de l’inflation. Toute dépense supplémentaire par un gouvernement réduit donc d’autant les dépenses des citoyens.
Le gouvernement est une entité économique à part entière, tout comme la banque centrale est une banque également.
Toutes les erreurs viennent du fait qu’on les considère comme étant d’« ailleurs », comme étant des entités qui échappent à la loi de la valeur et de la rareté. En d’autres termes, on croit que pour ces deux entités, il y a des choses qui tombent du ciel.
C’est faux.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]