▪ Il semblerait que le marché de l’or subisse la secousse que nous attendions… et il se pourrait que les marchés actions en subissent une eux aussi.
Vendredi dernier à Londres, le marché de l’or enregistrait le plus gros volume de son histoire.
L’expert aurifère londonien Dominic Frisby envoyait ce commentaire :
"Après avoir atteint un sommet mercredi dernier à environ 1 220 $ l’once, le prix a chuté de près de 100 $ en quatre séances seulement. La capitulation de vendredi — de 60 $ environ — a été particulièrement difficile. Cela montre combien d’argent brûlant et spéculatif on trouve dans le secteur."
"Et maintenant ?"
"Durant les sept jours précédant le mercredi 7 décembre, quasiment 300 millions de dollars d’options call (options pariant sur une hausse du marché) ont été échangés sur le plus grand ETF aurifère, GLD."
"C’est plus que tout le volume call des deuxième et troisième trimestres de cette année — en seulement cinq séances. Rien que mercredi, le volume de trading sur les call GLD a représenté près de 50% de ce que le marché avait échangé durant tout le deuxième trimestre. C’est un signe d’excès spéculatif extrême. Pour les investisseurs de court terme, ce n’est pas le bon moment pour acheter. Lors de tels extrêmes, il faut se poser la question : d’où viendront les prochains acheteurs ?"
"Le bon moment pour acheter, c’est lorsque les volumes put (pariant que le marché va chuter) sont à des sommets records. Ou, comme le dit le proverbe financier : ‘lorsqu’il y a du sang dans les rues’. Selon moi, de telles opportunités se représenteront."
"A mesure que la fin de l’année approche, on trouve beaucoup de gestionnaires de fonds qui voudront verrouiller leurs profits pour l’année. J’ai bien peur que cela signifie qu’ils vendront leur or — ainsi que toute autre position qui a bien performé — au moindre signe de retournement des marchés, parce qu’ils voudront sécuriser leurs gains (et leurs bonus) pour ce qui aura été une excellente année. C’est ce que nous avons vu vendredi, et c’est la raison pour laquelle le marché a chuté si sévèrement et si rapidement."
"A court terme, cela n’augure rien de bon pour aucun marché — sauf un. Peut-être assistons-nous finalement à la fin de la ‘Grande Transaction Reflationniste’, ce stupéfiant rebond post-krach."
▪ Et si vous regardez un graphique de court terme du dollar, vous pouvez voir qu’il a brisé sa tendance baissière. Comme anticipé, le dollar connaît un rally tandis que l’or baisse. Jusqu’où ira cette correction ? Nous n’en savons rien.
Mais n’imaginez pas que le dollar ressemble en quoi que ce soit à une devise forte. Il suit le même chemin que tous les papiers — vers la poubelle. Mais entre ici et là, les choses pourraient être passionnantes.
Rien ne chute en droite ligne — sauf peut-être les avions de ligne français. Les prix rebondissent. Parfois, ils regrimpent si haut qu’on a l’impression qu’ils monteront éternellement. C’est ce qui s’est produit sur les marchés boursiers depuis mars. Les gens pensent que nous sommes dans un nouveau marché haussier. Ce n’est qu’un rebond.
Nous sommes dans une dépression. Les dépressions prennent du temps. Elles sapent les prix… les entreprises… les plans… et la confiance. Peu importe ce que vous avez ou ce que vous produisez, une dépression mettra généralement tout à bas. Parce que durant cette période d’ajustement, les gens doivent réduire leurs dépenses. Par conséquent, il y a moins d’enchérisseurs sur le marché… et des prix plus bas.
▪ Un autre moyen de voir les choses : une dépression corrige les erreurs de l’expansion précédente. Ces erreurs consistaient généralement à en faire trop. Construire trop d’usines… monter trop de murs… emprunter trop d’argent… ou faire trop de shopping.
Comment corriger de telles erreurs ? Par la faillite. Les pertes. Les défauts de paiement. Les saisies. Et bien entendu, par omission. En ne faisant PAS de choses idiotes. Ce qui signifie que moins de dollars sont dépensés, investis ou prêtés. Ainsi, la masse de billets verts se contracte naturellement durant une dépression.
Le problème, c’est que les erreurs du boom impliquaient toutes ou presque de la dette. Et la majeure partie de cette dette est libellée en dollars. La plupart des gens ont désormais besoin de dollars pour rembourser leurs dettes. Le monde veut peut-être tourner le dos au dollar, mais il ne pourra le faire aussi rapidement qu’il le souhaiterait.
Le dollar est-il condamné ? Oui. Va-t-il disparaître demain ? Non.