L’or signe une performance historique en 2025. Mais est-ce encore le moment d’en acheter ?
Tout le monde affirme qu’il est temps d’acheter de l’or.
Markets Insider rapporte :
« Depuis un an, les légendes de Wall Street répètent le même message : achetez de l’or.
En 2025, les investisseurs ont plus de raisons que jamais de prendre ce conseil au sérieux. L’or est en passe de connaître sa meilleure année depuis les années 1970, avec une hausse de 38 % depuis le début de l’année. »
Business Intelligence ajoute :
« Combien d’or devriez-vous acheter chaque année ? », se demandent les experts.
Mais aujourd’hui, nous nous demandons si « tout le monde » a vraiment raison.
La dernière fois que l’opinion dominante affirmait qu’il fallait absolument acheter de l’or, c’était en 1980. Résultat : un piège financier colossal. Les prix se sont effondrés pendant 20 ans… et il a fallu 25 ans supplémentaires pour que l’or retrouve son niveau précédent, une fois l’inflation prise en compte.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Cette année, l’or est l’actif le plus performant. À la fin de 1999, une once d’or coûtait moins de 300 $. Aujourd’hui, elle vaut plus de 3 600 $. Dans le même temps, le Dow Jones est passé de 11 500 à plus de 45 000 points.
Autrement dit, depuis un quart de siècle, ceux qui ont simplement conservé leur or – sans subir les risques et la volatilité des marchés actions – ont quadruplé leurs gains par rapport aux actionnaires.
Mais désormais, l’or n’est plus en bas de cycle : il grimpe sans discontinuer depuis 25 ans. La situation s’est-elle inversée ? Les acheteurs d’or espèrent engranger d’importants profits, mais le peuvent-ils vraiment à partir des niveaux actuels ?
À la question posée sur ce sujet, nous avons répondu :
« Nous sommes heureux d’avoir acheté de l’or il y a de nombreuses années. Mais nous serions un peu plus nerveux à l’idée d’en acheter aujourd’hui. »
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas en acheter… seulement que ce n’est plus l’investissement simple et sans risque qu’il semblait être en 1999. Au prix actuel, l’or pourrait corriger sévèrement et rester déprimé pendant des mois – voire des années – avant de reprendre sa marche historique vers son rendez-vous avec le destin.
Ce destin représente le point où nous échangerons notre or contre des actions à prix cassé. Sur notre carte financière, cet endroit est marqué du chiffre 5 : c’est le point où cinq onces (ou moins) d’or suffisent pour acheter l’ensemble des 30 valeurs du Dow Jones.
Puisque nous mesurons notre richesse en onces d’or, peu nous importe le prix de l’or en dollars. Ce qui compte, ce sont les prix des autres actifs en termes d’or.
Comme nous l’avons expliqué, nous avons perdu depuis longtemps toute prétention à prédire l’avenir. Mais nous savons d’où vient la richesse : d’entreprises rentables. Le profit est la mesure de la richesse qu’elles créent ; c’est la différence entre le coût de produire quelque chose et la valeur réelle de ce qui est produit.
Nous savons aussi que ces entreprises sont parfois cotées à des prix injustifiés par les bénéfices qu’elles génèrent : parfois trop élevés, parfois trop bas. Le dollar étant instable, nous avons choisi une norme plus fiable : l’or. Si le Dow Jones peut être pour 5 onces ou moins, nous achetons. S’il dépasse 15 onces, nous considérons qu’il est trop cher et nous attendons notre signal d’entrée.
Nous ne disons pas que l’or va monter. Nous ne disons pas que les actions vont baisser. Nous disons seulement que nous préférons conserver de « l’argent réel » (de l’or) et ne sommes prêts à nous en séparer que lorsque nous pourrons acquérir des entreprises créatrices de richesse pour cinq onces d’or ou moins.
Important : cet objectif peut être atteint sans que notre or ne prenne un seul dollar de valeur.
L’équilibre de cinq onces pour le Dow Jones peut se produire par l’inflation comme par la déflation. Si c’est l’inflation, l’or s’envole et les spéculateurs font fortune. Mais si c’est la déflation qui nous y conduit, le Dow Jones devrait s’effondrer… sous 40 000… sous 30 000… jusqu’à 18 400 points.
Impossible ? En septembre 2016, il y a moins de dix ans, le Dow Jones était à 18 400. Sept ans plus tôt, il valait à peine la moitié.
Un krach pourrait-il effacer une décennie de hausse boursière ? Bien sûr. Et dans ce cas, or et actions subiraient probablement des pertes simultanées : lors d’un véritable krach, la composante spéculative de tous les actifs tend à disparaître.
Mais cela ne nous inquiète pas. Nous attendons simplement que les étoiles s’alignent : que le Dow devienne accessible pour cinq onces ou moins. Alors, bien sûr, « tout le monde » nous traitera de fous.
« Vous achetez des actions ? Plus personne n’en veut ! Elles sont revenues à leur niveau d’il y a dix ans ! Les actions, c’est fini. L’or… les cryptos… les tokens… le trading… voilà où se fait l’argent. »
Notre stratégie n’a rien de brillant. Elle repose sur l’ignorance, la peur et l’opportunisme. Nous cherchons d’abord la sécurité, ensuite la richesse. Nous ignorons la direction que prendront les prix – mais notre priorité absolue est d’éviter les pertes importantes.
Nous attendons donc de lire les articles suivants dans la presse :
« Les investisseurs fuient les actions… peut-être pour toujours. »
Alors seulement nous ferons un signe de croix, achèterons des actions et espérerons que la suite de l’histoire nous donne raison.