▪ "Aussi idiot que puisse parfois sembler l’optimisme, il a l’habitude étrange de se révéler payant".
C’est sur cette phrase que se termine Boomerang, de Michael Lewis, dont je vous avais déjà parlé la semaine dernière — et Simone Wapler pas plus tard que jeudi.
Et — croyez-le ou non –, nous sommes bien d’accord avec lui, à la Chronique. Entant qu’"optimistes réalistes", nous sommes convaincus que la crise actuelle finira par déboucher sur quelque chose de meilleur : un système financier plus sain, des économies plus solides, des administrations plus efficaces.
Le problème, n’est-ce pas, c’est qu’il faut d’abord en passer par la purge. Comme un accès de fièvre qui brûlerait les derniers microbes sur son passage — de sorte qu’on se réveille le lendemain sinon guéri, du moins en convalescence.
Comme le dit encore Michael Lewis, "pour qu’un changement significatif se produise, il faut que l’environnement administre le niveau nécessaire de douleur".
C’est là qu’intervient un autre problème : les autorités sont arc-boutées sur la conviction qu’il faut éviter la douleur à tout prix — et tant pis si ça aggrave l’état général du patient. Toujours plus de morphine !
▪ L’optimisme n’empêche donc pas la clairvoyance — ni la prudence, d’autant que, comme l’explique ma collègue Cécile Chevré, rédactrice en chef de Croissance & Opportunités et de La Quotidienne de la Croissance, nous entrons dans une période délicate :
"Eté 2007 : éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis, début des ennuis pour la plupart des banques américaines, qui va déboucher en septembre 2008 sur la faillite de Lehman Brothers.
Eté 2011 : la crise de la Zone euro bat son plein, les marchés décrochent violemment
Eté 2013 : Crise dans les pays émergents qui font face à un retrait massif des investissements étrangers
Eté 2014 : ???
Si vous jetez un regard en arrière, il y a de grandes chances pour que vous ne soyez pas particulièrement tranquille au moment de boucler votre valise pour les vacances. Effectivement, au cours des dernières années, les mois estivaux ont régulièrement été l’occasion de crises économiques et/ou boursières majeures.
Cette année échappera-t-elle à cette malédiction estivale ? Pourrez-vous bronzer tranquille (à défaut d’utile) ? Et si non, d’où viendra la crise ?"
Cécile continue en explorant cinq zones dangereuses, qu’elle évalue selon leur degré de risque — vous pouvez découvrir la suite de son article en cliquant ici.
En ce qui me concerne, je surveille d’un oeil attentif la situation en Ukraine mais aussi au Proche-Orient. Certes, la Fed, la BCE et tous les autres continuent d’injecter — de sorte que les marchés continuent de grimper… mais le risque géopolitique pourrait venir surprendre tout le monde, et dans ce cas, les actifs tangibles sont (et resteront) des atouts de choix.
Nous vous en reparlerons ; en attendant… je m’autorise à être prudemment optimiste sur les perspectives de l’or !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora