Certains mythes sont utiles… d’autres sont faux… et d’autres encore sont tout simplement dangereux. Aujourd’hui, deux d’entre eux entrent en collision.
Nous nous lançons aujourd’hui dans de longues divagations. De nombreux lecteurs nous abandonneront sans doute en chemin. Mais les autres – s’il en reste – seront sans doute d’accord avec nous.
Un avertissement avant de nous lancer, cependant…
Certains lecteurs – quelle que soit leur orientation politique – pourraient être choqués. Ils vont trouver dans les lignes qui suivent des idées qui pourraient les mettre mal à l’aise… voire en colère.
Nombre de nos lecteurs s’agacent par exemple de nous voir critiquer Donald Trump. Ils disent que nous devrions nous en tenir à l’économie, comme si les deux – politique et économie – étaient séparées. Alors qu’elles sont plus étroitement mêlées que jamais…
Ces 90 derniers jours, le gouvernement de M. Trump a engendré deux des pires désastres économiques de l’Histoire. Lui et ses employés ont déclaré l’état d’urgence le 13 mars, menant au verrouillage de l’économie américaine.
Ensuite, réalisant qu’ils avaient ainsi privé les gens de toute possibilité de gagner leur pain quotidien (de quoi se nourrir, payer son crédit immobilier, les impôts…), ils ont proposé de le remplacer avec l’équivalent monétaire de la sciure – du pain factice, en d’autres termes… par milliers de milliards.
Si nous ne parlions pas des gaffes de M. Trump, cela reviendrait à ne pas indiquer à des parents que leur enfant est en train de mettre le feu à la maison.
Mais les gens n’aiment pas qu’on remette en question leurs dieux, leurs héros ou leurs mythes. Et beaucoup n’aimeront pas que nous disions que M. Trump n’est pas le seul crétin du pays.
Une dangereuse vanité
Comme nous l’avons mentionné hier, nous vivons de mythes. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » est un mythe. Quiconque a des yeux et des oreilles sait que ce n’est pas vrai à la lettre. C’est pourtant un mythe très utile : il fournit un principe fondamental d’« équité », selon lequel les gens s’attendent à être traités de manière égale selon la loi.
Que les êtres humains aient « certains droits inaliénables » est également plus un mythe qu’un fait… mais là encore, ce n’est pas un mauvais mythe. Lui aussi semble imposer une limite à ce que les riches et les puissants peuvent faire impunément. Même s’ils portent un insigne de policier, par exemple, ils ne sont pas censés vous étouffer jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Les gouvernements sont fondés sur des mythes. Généralement, plus le gouvernement est grand et ambitieux, plus le mythe nécessaire pour le faire tenir est énorme. Les empires, notamment, sont nourris par des mythes gigantesques.
Mais les mythes – étant des mythes plutôt que des faits prouvés – ont tendance à faire des bêtises. Nous avons parlé du mythe de Hitler. En lieu et place de « tous les hommes sont créés libres et égaux », il a trouvé une « race supérieure », conçue (apparemment par Dieu lui-même) pour régner sur les races « inférieures ».
Une fois mis à l’épreuve, ce mythe s’est révélé être une vanité dangereuse. Il a mené Hitler à penser qu’il pouvait battre les races inférieures lors d’une guerre et s’emparer de leurs terres : nous savons comment cela s’est terminé.
Un péché social
Aujourd’hui, nos mythes se rentrent dedans comme deux trains hors de contrôle. On nous demande d’en croire plusieurs à la fois, alors qu’ils sont contradictoires. Pris ensemble, ils sapent le « contrat social » – la collection de mythes qui soutiennent l’empire.
Pour vous donner un petit exemple, il y a à peine deux mois, les autorités US insistaient pour que nous nous protégions, nous et les autres, en nous terrant à la maison… sans jamais s’aventurer dehors sinon pour des courses essentielles (définies par les autorités) – comme par exemple acheter un billet de loto… et uniquement en portant un masque et des gants en caoutchouc.
Dans notre Etat du Maryland, par exemple, le gouverneur Larry Hogan a décrété :
« Désormais nous ne sommes plus à demander ou suggérer aux habitants du Maryland de rester chez eux ; nous le leur ordonnons. »
Ceux qui défiaient cet ordre risquaient des peines allant jusqu’à un an de prison et/ou une amende de 5 000 $.
Ce message a été répété dans tous les Etats-Unis. On a dit à toutes les personnes saines d’esprit – encouragées par les médias, leurs voisins et la science ! – qu’il était non seulement malavisé de sortir… mais que c’était un péché social. Le seul fait d’aller à la plage… ou au cimetière… pouvait vous attirer une amende ou une mise au pilori social.
Comme l’a dit Andrew Cuomo, gouverneur de l’Etat de New York, même si ces mesures extrêmes ne permettaient de sauver « qu’une seule vie », elles en valaient la peine.
Les quelques personnes qui ont osé tenter de s’y opposer ont été qualifiées de sociopathes dignes des jeunesses hitlériennes.
Par ailleurs, selon la presse, le coronavirus ne tue pas de manière équitable. Les personnes âgées et les Noirs en sont plus souvent victimes.
Nouveau mythe
Et puis, alors que le nombre de cas de Covid-19 commençait à décliner dans certaines régions des Etats-Unis… et augmentait dans d’autres… soudain…
Oubliez le coronavirus !
L’heure était venue de descendre en masse dans les rues pour « protéger les vies noires ». Les chercheurs venaient tout juste d’annoncer que les rassemblements augmentaient le nombre de morts dues au virus… et que ces morts compteraient une quantité disproportionnée de Noirs…
… Mais cela n’avait plus d’importance. On tenait là une cause pour laquelle sacrifier des vies – de préférence celle des autres !
Que se passait-il ? La réponse demain…