Trump renie ses promesses de campagnes les unes après les autres et le marigot de Washington continue à se remplir de corruption.
Jusqu’à présent, nous sommes très satisfaits du gouvernement Trump.
Nous n’avons cessé de rigoler.
Les monstres de la sécurité revigorés
La gauche a supervisé en grande partie l’accumulation – inconstitutionnelle — de pouvoirs entre les mains de l’exécutif. Le Congrès a laissé le président se déchaîner à l’étranger : envahir, attaquer, assassiner et bombarder à son gré des villes étrangères.
Sur le territoire national, le Congrès a remis une grande partie de son pouvoir législatif entre les mains du gouvernement permanent et de l’exécutif. L’Obamacare, par exemple, a été rédigé par des lobbyistes et des bureaucrates ; les membres du Congrès ne l’ont même pas lu.
Hillary avait l’intention d’utiliser ce pouvoir exécutif surdimensionné afin de créer le genre d’Etat-providence étouffant qu’elle souhaitait. A présent, en voyant ce pouvoir entre les mains téméraires de Donald J. Trump, la gauche s’étrangle de rage.
La droite, parallèlement, soutenait totalement la CIA et la NSA… tant que les barbouzes ciblaient des ennemis fantômes à l’étranger. A présent, ces monstres de la sécurité – en pleine forme et solidaires des carriéristes de l’ère Obama – pourraient fragiliser le président des États-Unis sur son propre territoire. La droite a été consternée par l’Obamacare, également. Mais à présent, elle vit un cauchemar avec son propre système de santé.
Gauche et droite ont toutes deux ce qu’elles méritent (comme nous tous, d’ailleurs…)
« Ride, si sapis » a dit Martial, le poète romain. Riez… si vous êtes sage.
Riez de ce spectacle public ; vous le comprendrez mieux.
Le Trumpcare rate ses objectifs
On dirait bien que le plan destiné à remplacer l’Obamacare, l’American Health Care Act, dont Trump se dit si « fier », ne tiendra pas les promesses clés formulées par le président lors de sa campagne.
Premièrement, il ne fournira pas de couverture universelle. Au contraire, les matheux du gouvernement, au CBO (Bureau du budget du Congrès) disent qu’avec ce plan, le nombre d’Américains n’ayant pas d’assurance-maladie doublerait presque : il passerait à 24 millions de personnes d’ici 2026.
Deuxièmement, même parmi ceux qui sont couverts, certains s’en sortiraient nettement moins bien, financièrement. Cela ne devait pas non plus se produire, avait promis Trump.
Mais le CBO (Congress Budget Office) a pris un exemple. Une personne âgée de 64 ans, gagnant 26 500 $ par an, paierait 1 700 $ par an, en 2026, pour bénéficier d’une assurance-maladie selon l’Obamacare. Selon la proposition des républicains, elle lui coûterait 14 000 $.
Nous ne savons pas si c’est bien ou mal – vrai ou faux. Newt Gingrich déclare que le CBO – censé fournir des estimations bipartites de ce que la proposition de loi coûterait – devrait être « supprimé ».
Mais rappelez-vous, il s’agit-là du marigot. Toutes les informations sont fausses. Tous les faits sont fabriqués de toutes pièces. Toutes les statistiques sont bidon. Et toutes les opinons sont idiotes, sauf les nôtres.
Les permis de tuer sont toujours distribués
Pendant sa campagne, le candidat Trump s’en est pris aux initiés de l’élite… y compris ceux de Wall Street. Ils « tuent en toute impunité », a-t-il affirmé.
Il se trompait. Ils ne tuaient pas, ils volaient en toute impunité. Sauf qu’à présent, Trump a cinq types de Goldman Sachs dans son équipe, et pas la moindre paire de menottes à l’horizon.
Pendant sa campagne, le candidat Trump s’en est également pris à l’armée : « Nous ne gagnons jamais », a-t-il dit. « Et nous ne nous battons pas pour gagner », s’est-il plaint.
Il avait raison. Mais il n’a pas bien compris : ils ont bien tué impunément. Ils n’ont pas gagné de guerres.
Mais ce n’est pas l’incompétence qui les a empêchés de gagner ; c’est l’intérêt particulier. S’ils avaient gagné, la guerre se serait achevée et les financements auraient cessé. Cela aurait mis un point final à toute cette escroquerie.
A présent, au lieu de virer les généraux vaincus… et de stopper ces guerres perdues d’avance… Trump a fait venir ces perdants dans son gouvernement, promis de leur donner plus d’argent, et continue les bombardements et le harcèlement, partout dans le monde, dans le cadre de guerres que l’on ne peut gagner.
Des statistiques toujours bidonnées
Avant d’être élu, M. Trump critiquait les statistiques fédérales. Les chiffres du chômage, par exemple, étaient « bidon », disait-il.
Exact. Ils sont bidon. Une fois que vous les connaissez, vous en savez moins qu’avant.
A présent, grâce à la miraculeuse transmutation du processus électoral, ces mêmes chiffres bidon — établis par les mêmes personnes, de la même façon frauduleuse, et livrant les mêmes informations falsifiées — reçoivent la bénédiction de Trump.
Voici ce qu’a expliqué le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer :
« J’ai parlé au président avant de venir, et il m’a dit de le citer très précisément », a dit Spicer, avant de citer le président. « Ils étaient peut-être bidon dans le passé, mais à présent ils sont très réels »
Trump a également averti les investisseurs que le marché actions était « artificiel » et en situation de « bulle ». Exact à nouveau.
Mais ne vous attendez pas à ce qu’il le laisse se dégonfler naturellement.
Et là, nous prenons un risque : lors du prochain krach, la Team Trump pompera de toutes ses forces pour que cette bulle reste gonflée à bloc.
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Et voici l’épitaphe des quatre à cinq prochaines années : Il est venu. Il a vu. Et il a pompé… pompé…
Les fidèles lecteurs de La Chronique savent que nous regardons l’histoire d’un œil fataliste.
Les choses se produisent. Peu importe ce que l’on pense. Les gens jouent le rôle que leur donne l’histoire… et pensent ce qu’ils doivent penser pour accomplir leur mission.
En général, des schémas se dégagent de l’Histoire. Normalement, ils ne sont visibles qu’après les faits. Parfois, vous pouvez en avoir un aperçu, si vous faites un effort d’imagination.
M. Obama était différent de M. George W. Bush. Mais l’orientation du pays est restée la même, pratiquement, au cours de leurs seize années de mandats.
A présent… M. Trump – malgré le bruit et la fureur – a également un rôle à jouer.
Le « dividende de la paix » continuera à être volé
L’équipe de Goldman, les généraux, les statistiques bidon… correspondent à un schéma.
Les États-Unis sont un empire. Et tous les empires suivent le même cap, plus ou moins.
Ils sont semblables aux bulles de marché et aux histoires d’amour stupides. Ils s’emballent. Ils s’étendent. Et ensuite ils s’effondrent.
Puis, d’une façon ou d’une autre, les bulles trouvent toujours l’objet pointu qu’il leur faut.
Les Clinton ont discrètement renforcé le pouvoir du gouvernement. Après la chute de l’Union Soviétique, l’Amérique aurait dû profiter du « dividende de la paix », puisqu’elle n’était pas obligée de dépenser autant pour l’armée. Mais au contraire, les dépenses militaires ont augmenté.
Ensuite, George W. Bush a orienté l’empire vers la faillite. Sa Guerre contre le Terrorisme a déjà coûté 6 000 Mds$ tout en augmentant le champ d’action des terroristes.
A présent, Donald J. Trump entre en scène. Apparemment, c’est exactement l’homme dont l’empire a besoin pour achever la destruction.
Voyons… Si l’empire des États-Unis voulait se détruire lui-même, que ferait-il ?
C’est simple. Il poursuivrait la tâche des Clinton, Bush, et Obama. Il augmenterait les dépenses militaires… et les prestations sociales, également.
Davantage de guerres. Davantage de dettes. Davantage de taux d’intérêt bidon… de statistiques bidon… et d’argent falsifié.
Et… ah oui… cela créerait gratuitement davantage d’ennemis à l’étranger… étoufferait le commerce… et créerait une atmosphère de dégoût, de méfiance et d’incertitude sur le territoire national.
2 commentaires
Ride si Sapis est une citation de Marcus Valerius Martialis est né à Bilbilis, une petite ville dans le nord-est de l’ Espagne (Hispanie). Il est communément connu dans le monde anglophone comme Martial. Il était un satiriste cinglante, écrivant souvent des poèmes très désobligeants sur ses connaissances – y compris ses clients – qu’il publia sous le titre de Epigrammata . Bien qu’il ne fut pas le premier poète romain à écrire dans un style épigrammatique il est largement considéré comme ayant poussé l’épigramme à son acmé comme un genre littéraire; pour devenir à juste titre le « Père de l’épigramme ».
On le trouve dans l’épigramme (c. 80 – 104 AD), II 41. Suivent « Turpe est difficiles habere nugas, Et stultus labor est ineptiarum » = Il est honteux de s’occuper de bagatelles difficiles, et c’est un sot travail que celui qui s’exerce sur des « niaiseries ».(phrases dites lors d’un drame mortel à l’agonie de Tancrède…)
Ce sont les anglo-saxons qui traduisent Ride si Sapis par Riez si vous êtes sage. Ce qui est un sens bien différent de la traduction française à savoir « Ri si tu en as le goût(ou l’envie) qui comme tout épigramme a d’autres sens, comme celui-ci très usité de nos jours par « Rira bien qui rira le dernier »… Ce qui colle parfaitement avec le sens de l’article de Bill Bonner. Car l’épigramme joue sur ses ambiguïtés dialectiques et fourmille dans les discours à caractère politique, chez les anglo-saxons surtout, Maîtres de la diplomatie perfide… 😉
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