▪ "Ce que les choses sont censées être" — c’est ce que nous examinons dans nos Chroniques. Ce qu’elles sont réellement nous dépasse.
Elles sont bien trop complexes. Infiniment nuancées. Incroyablement compliquées.
"C’est" — voilà qui est mettre la barre bien haut. "Ce devrait être" : c’est le mieux que nous puissions faire. Seuls les dieux peuvent savoir ce qui se passe vraiment. Tout ce que nous pouvons faire, c’est observer certains schémas et règles superficiels — comme des vagues à la surface d’une mer profonde — et nous demander de quelle manière ils frapperont notre coquille de noix.
Une observation : les marchés grimpent et baissent.
Oui, cher lecteur, nous entrons dans une nouvelle année… et nous sommes confrontés à de nouvelles conditions. De nouveaux défis. De nouvelles menaces. Mais au moins nous savons comment les vagues fonctionnent… faisant grimper les prix d’un côté puis baisser de l’autre.
Commençons donc 2016 en observant ces eaux agitées. Où sommes-nous ? Du côté de la hausse ? Du côté de la baisse ?
Pour commencer, nous notons que tant le Dow que le S&P 500 ont terminé l’année en baisse — pour la première fois depuis 2008.
Si l’on n’observe que les indices larges, les pertes ont été modestes. Le Dow a perdu 2,2% et le S&P 500 a reculé de 0,7%. Mais seules quelques valeurs s’en sont bien sorties.
Les 10 plus grandes valeurs du S&P 500 en termes de capitalisation boursière ont grimpé d’un peu moins de 27% en 2015 |
Selon notre spécialiste Nick Rokke, en moyenne, les 10 plus grandes valeurs du S&P 500 en termes de capitalisation boursière ont grimpé d’un peu moins de 27% en 2015. Les 490 restantes ont perdu environ 2%.
Ces pertes sont particulièrement remarquables dans la mesure où l’on a connu une nouvelle année de quasi-record en termes de rachats d’actions.
Le financement par la dette bon marché est une source majeure de fonds pour les rachats d’actions. Et les entreprises américaines se sont empressées d’abuser du crédit facile de la Fed tant qu’il était encore disponible.
▪ Des attentes limitées
Aujourd’hui, selon le Wall Street Journal, "les investisseurs ont des attentes limitées pour 2016".
Pourquoi ?
Le site MarketWatch rapporte "la misère de la saison des résultats". Les revenus des entreprises US ont chuté de 3,5% au quatrième trimestre.
C’est une raison.
Une autre raison, c’est que le graphique du S&P 500 présenté ci-dessous ressemble beaucoup aux vagues que nous avons décrites ci-dessus — les prix grimpant entre 2009 et 2014… avant de refluer en 2015.
Parallèlement, l’économie chinoise continue de ralentir… et les actions y sont encore très volatiles.
En termes de dollars, l’économie mondiale dans son ensemble est en récession |
Le commerce mondial — tel qu’indiqué par les prix du fret ainsi que les statistiques des importations et exportations — chute. Les commandes de camions et de wagons stagnent. Les ventes d’équipements de construction se sont effondrées. Les investissements d’une manière générale sont moroses. En termes de dollars, l’économie mondiale dans son ensemble est en récession.
Enfin, après plus de 20 ans d’argent excessivement facile… et sept ans de taux courts parmi les plus bas de l’histoire… la Fed a commencé à augmenter les taux d’intérêt.
Rappelez-vous que nous sommes dans une économie qui vit de crédit. Le monde en dépend. Supprimez-le, et les problèmes arrivent. Voici ce qu’en dit l’économiste et auteur Richard Duncan, de Macro Watch :
"Entre 1952 et 2008, chaque fois que la croissance du crédit (tenant compte de l’inflation) est passée sous les 2%, les Etats-Unis sont entrés en récession. Durant cette période, le ratio crédit total/PIB a grimpé de 150% à 380%.
En d’autres termes, la croissance du crédit a nourri la croissance économique ; et lorsque le crédit n’a pas grimpé, l’économie non plus".
Les autorités ont offert tant de financement bon marché que l’économie ne peut plus s’en passer. C’est pour cette raison que nous pensons que la Fed n’augmentera plus guère ses taux.
Dès que l’économie montrera des signes de faiblesse, la Fed reculera. Duncan :
"La croissance du crédit semble susceptible de chuter sous le seuil de récession de 2% l’an prochain. Si les prévisions d’inflation de la Fed sont correctes, la croissance du crédit (en tenant compte de l’inflation) pourrait chuter à 1,6% [en 2016] puis 1,0% seulement en 2017".
Cela rend l’économie vulnérable à une récession… et les actions vulnérables à un krach. C’est ainsi que, selon nous, les choses devraient se passer. Mais est-ce que ce sera bien le cas ?
Voilà qui reste à voir…
2 commentaires
Bonjour à tous et à mon tour bonne et heureuse année à tous !
La chronique de Bille Bonner d’hier lundi 4 janvier : « L’ « ensemble du tableau » pour 2016″, et d’aujourd’hui mardi 5 janvier 2016 tape une fois de plus dans mille.
En écho ci-dessous ce LIEN du 24 décembre 2015 de Madame Liliane Held-Khawam, de nationalité suisse, (sauf erreur) d’origine iranienne, financière de profession. Cela ne m’étonnerait pas que vous la connaissiez. Il y a en plus dans ce lien un article de Gerald Fillion.
Outre les publications Agora, j’accorde à Liliane Held-Khawam la plus grande attention, en particulier vu les source et les chiffres dont elle dispose qui sont de première main et de première importance par rapport aux faits financiers et les situations qui en découlent dans le monde.
Voici ce lien de Madame L. Held-Khawam en écho à ces deux chroniques de Bill Bonner :
https://lilianeheldkhawam.wordpress.com/2015/12/24/la-suprematie-du-dollar-americain-malgre-la-baisse-du-prix-du-petrole-liliane-held-khawam-vous-avez-dit-recession-mondiale-par-gerald-fillion/
Merci d’avance pour tout écho
Cordialement
Votre dévoué
Renaud L a i l l i e r
C’est le système monétaire qui est totalement inadapté.
Il a été confié à des financiers qui n’ont absolument rien à faire du développement économique et social des peuples et des États.
La monnaie de devrait pas être, comme actuellement, un instrument de thésaurisation et de prédation.
La monnaie doit être un instrument d’échanges et de partage des activités ( travail rémunéré ou bénévole) et des moyens d’existence. la monnaie doit fonctionner comme une semence qui propage la vie en disparaissant et en la renouvelant.
Il faut revenir à une monnaie fondante comme celle qui a financé les 30 glorieuses.
On n’a pas le droit de parler de cette période, parce qu’a l’époque on ne s’endettait pas au profit des financiers.
Valéry Giscard d’Estaing, malgré l’erreur fondamentale faite à la demande du « banquier Président » Pompidou qui a interdit à la France de se faire financer directement par la Banque de France, en exigeant qu’elle se finance sur le marché monétaire international, a laissé une France très peu endettée (environ 20 % du Pib).
Il fut, avec comme premier ministre Raymond Barre, le dernier président à bénéficier d’une monnaie vraiment fondante.
Pendant son septennat le franc a perdu 50 % de sa valeur. On amortissait rapidement les investissements, personne ne s’endettait exagérément (ni l’État, ni les entreprises, ni les particuliers).
Si l’on veut Éviter la catastrophe monétaire qui se prépare, il faut absolument faire fondre toutes les dettes par une inflation générale comprise entre 10 et 15 pour cent par an.
Une inflation de 10 % n’est pas ressentie par les particuliers qui dépensent la monnaie plus vite qu’elle ne fond, ce qui n’est plus vraiment le cas à 15 %. Inflation veut dire que les revenus de base sont indexés sur la dépréciation monétaire, sinon il s’agit d’une simple augmentation des prix.
En tant qu’agriculteurs (300 ha)nous perdions de l’argent à l’hectare, mais comme disait un voisin nous rattrapions sur le nombre d’hectares!… Peu de personnes, pourtant férues d’économie, comprennent rapidement pourquoi.
C’est très simple,nous investissions énormément ( bâtiment, mécanisation, etc…) nous avions d’importantes dettes qui, en fondant, nous permettaient d’emprunter chaque année suffisamment pour vivre et assurer la campagne suivante.