▪ Il fait chaud, dans la vallée du fleuve Hudson. Les gens prennent les choses comme elles viennent… assis sur des bancs, à l’ombre. En ce qui nous concerne, nous transpirons… nous haletons… et nous attendons la fraîcheur du soir.
Les marchés manquent eux aussi d’éclat. Une petite hausse. Une petite baisse. Ils sont languides. C’est la lenteur estivale.
Nous nous concentrons en ce moment sur la technologie ; parfois directement, parfois plutôt par la bande.
Aujourd’hui, nous examinons la manière dont les marchés réagissent aux nouvelles technologies. Les investisseurs sont censés anticiper. Ils sont supposés voir les futurs revenus des valeurs technologiques et en déduire leur valeur actuelle. Non qu’ils sachent immédiatement, au centime près, ce que des titres comme Whatsapp et Tesla devraient valoir… mais les marchés découvrent en permanence les prix, en se basant sur l’information qui arrive aux investisseurs.
Tout l’édifice de la réglementation fédérale est une arnaque — du moins quand il s’agit des marchés boursiers |
Sauf que cette information a été faussée… tordue… voire carrément contrefaite par les autorités. Elle a été falsifiée au bénéfice de ceux-là mêmes dont les autorités étaient censées nous protéger — les initiés. Tout l’édifice de la réglementation fédérale est une arnaque — du moins quand il s’agit des marchés boursiers.
Pour commencer, les autorités ont affirmé qu’elles créaient des conditions plus équitables en interdisant le trading d’initiés. Si vous aviez des informations privilégiées — en tant que comptable d’une très grande entreprise… ou juriste impliqué dans une fusion — vous étiez censé faire le mort. Acheter ou vendre avant la publication de l’information était illégal. Toute une bureaucratie — la SEC — a été mise en place pour s’en assurer.
▪ Sauf que ça n’a rien arrangé — au contraire
Ceux qui savaient quelque chose n’étaient pas censés en tirer profit. De sorte que les véritables informations d’initiés — celles qu’on pouvait vraiment utiliser — sont devenues encore plus précieuses. C’est pour cette raison que tant d’investisseurs rusés ont eu recours à la private equity. Les initiés d’entreprises privées — soigneusement gardées par les sociétés d’investissement qui les détenaient — pouvaient échanger toutes les informations qu’ils voulaient.
La loi interdit aux initiés de manipuler à leur profit une valeur cotée. Mais il y a une exception pour les gens qui contrôlent une valeur cotée. GM a annoncé un plan de rachat, par exemple. L’entreprise dépensera cinq milliards de dollars d’argent de ses actionnaires pour racheter ses propres actions. Pourquoi un constructeur automobile — récemment revenu d’entre les morts grâce aux subventions gouvernementales — prendrait-il ses précieux capitaux pour les donner à sa direction (sous la forme de primes et bonus) et à ses actionnaires (sous la forme de cours plus élevés) ? La réponse est simple : parce que les gestionnaires et les actionnaires insiders (les hedge funds) ont joint leurs forces pour manipuler les cours et empocher l’aubaine qui va avec.
En ce qui nous concerne, nous sommes d’avis que le trading d’initiés devrait être ouvert à tous. Et les autorités ne devraient pas renflouer les entreprises. Le gouvernement a prêté 50 milliards de dollars à GM. Le constructeur affirme qu’il a remboursé le prêt. Comment ? Il a emprunté l’argent… à des taux maintenus au plancher par la Fed !