Aux Etats-Unis, la campagne électorale commence – et elle influencera fortement ce qui se passera sur les marchés financiers dans les prochains 19 mois.
A présent, les forces anti-Trump se focalisent sur autre chose que la destitution. Les efforts déployés pour harceler et détourner l’attention de Trump sont désormais principalement destinés à affaiblir ses chances de réélection, et à favoriser l’élection d’un opposant figurant parmi les candidats démocrates.
Ce cycle électoral aura un impact profond sur les marchés. Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés.
En tant qu’investisseur, vous devez vous préparer dès aujourd’hui. Pour cela, il est essentiel de bien comprendre les problèmes, acteurs et tactiques qui apparaîtront quotidiennement au cours des 19 prochains mois, jusqu’au jour de l’élection, le 3 novembre 2020.
Les charges contre Trump ne se limitent pas aux mesures politiques. En fait, celles-ci sont rarement la principale ligne d’attaque, sauf en ce qui concerne l’immigration et « le Mur ».
Les progressistes ont du mal à remettre en question les avancées accomplies par Trump concernant la Corée du Nord, les tests de missiles et d’ogives nucléaires ayant cessé, les sites nucléaires étant démantelés et les otages américains libérés. Personne ne prend le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, pour un chic type. Mais les pourparlers entamés par Trump marquent un net progrès dans ces relations, au bout de 24 ans de tentatives de soudoiement en échange de promesses non tenues (Clinton et Bush fils) ou de mise au placard du problème (Obama).
Les démocrates se sont peut-être opposés aux baisses d’impôt proposées par Trump en 2017, mais on ne peut nier que la hausse de la croissance enregistrée en 2018 en soit le résultat direct.
L’attitude inflexible de Trump en matière commerciale a été tournée en ridicule (sur la base des illusions de « libre-échange »), mais elle a permis d’améliorer considérablement les accords commerciaux avec le Mexique, le Canada et la Corée du Sud. Il a également bien avancé en ce qui concerne l’amélioration des accords commerciaux avec l’Europe et la Chine. Sur le sol américain, ces accords génèrent davantage d’investissements dans le secteur manufacturier et d’emplois bien rémunérés.
Trump a également remporté des succès en matière de réduction de la réglementation, d’amélioration de la défense nationale, de réduction du chômage (notamment avec un taux de chômage historiquement faible chez les Afro-Américains et les Hispaniques), la réduction de la dépendance à l’aide alimentaire et l’amélioration de la progression des salaires réels.
Toutes ces réalisations, entre autres, peuvent être démontrées par des données tangibles et ne relèvent pas du discours idéologique. Le débat reste ouvert sur la question de savoir si les progressistes auraient suivi la même voie, mais on ne peut nier les résultats favorables produits sous la houlette de Trump.
Trump a trouvé de l’argent pour démarrer la construction d’un mur le long de la frontière mexicaine en réallouant des fonds existants et en réorientant d’autres capitaux en réponse à une situation d’urgence nationale (« national emergency« ). Ses opposants affirment que cette situation d’urgence est « bidon », malgré les vagues d’immigrés qui se succèdent et un nombre record d’arrestations à la frontière.
Il existe une urgence nationale liée à l’introduction de drogues, de terroristes et de criminels.
Il existe une crise humanitaire impliquant la garde d’enfants, l’esclavage sexuel, la malnutrition et les maladies.
Ces deux situations de crise pourraient être atténuées en partie par un mur décourageant dès le départ les tentatives d’immigration. Trump pense achever de grands pans de ce mur au cours des deux prochaines années, en partie pour en démontrer la progression à ses partisans avant l’élection de 2020.
La crise liée à la frontière n’est pas « bidon » mais bien réelle. Ceux qui prétendent le contraire (les démocrates et beaucoup de républicains) cachent mal leur intention d’ouvrir les frontières afin d’offrir une main-d’oeuvre bon marché aux grandes entreprises.
Cette main-d’oeuvre bon marché, fournie par l’immigration, est également un frein à la progression des salaires des travailleurs légaux, ce qui augmente les profits et les bonus des riches Américains. Les bénéficiaires de ces richesses rendent la monnaie en contribuant financièrement aux campagnes électorales de ceux qui sont favorables à une telle politique. Trump s’en prend directement à ces compères du capitalisme, afin d’améliorer les salaires des Américains ordinaires.
Trump a également procédé à d’importantes nominations à la Réserve fédérale (notamment Jerome Powell au poste de président, et Richard Clarida à celui de vice-président) et au sein des cours fédérales (Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh à la Cour suprême, outre un nombre quasiment record de juges nommés dans les District Courts et les cours d’appel).
Là encore, les progressistes pourraient critiquer pour des motifs idéologiques la sélection de ces personnes, mais nul ne peut contester la qualité de leurs formations et sensibilités économiques ou judiciaires.
Sur le terrain idéologique, les progressistes ont peut-être énormément à redire, mais, en termes de résultats, ils ne peuvent pas attaquer grand-chose.
Des attaques sur l’homme plutôt que sur ses résultats
Les progressistes ne manquent pas d’autres lignes d’attaque. Lorsque vous ne pouvez pas attaquer les mesures politiques, vous attaquez l’homme. Or les attaques personnelles visant Trump sont monnaie courante chez les radicaux de gauche dominant désormais le parti démocrate et les médias. Malheureusement pour Trump, ses opposants ne manquent pas de matière première.
Même les plus fervents partisans de Trump doivent reconnaître qu’il peut être vulgaire, rustre, immature, impulsif et prompt à dégainer des insultes. Il n’est pas le seul à avoir ce type de comportement, mais il est président et il est vraiment très présent sur les réseaux sociaux. Rien ne passe inaperçu, et ses adversaires font feu de tout bois.
Si Trump poste un tweet favorable au mur, ses ennemis le traitent de « raciste » (il ne l’est pas : le mur n’est pas une question d’immigrants de couleur mais de sécurité et de souveraineté). Trump est favorable à une immigration légale de toutes origines. L’accusation de racisme est un coup bas, mais efficace auprès de la base électorale démocrate.
Si les tweets de Trump critiquent une candidate démocrate, il est rapidement taxé de « sexisme ». Si ses tweets sont en faveur d’une augmentation de la production d’énergie, on l’accuse de « nier le changement climatique ». Si ses tweets sont favorables aux candidats à la Cour suprême qu’il a choisis, ses ennemis le traitent de « fasciste », voire pire. Et ainsi de suite.
Si Trump déplace Mike Pompeo de la CIA au département d’Etat, au lieu de saluer les compétences de Pompeo (je l’ai rencontré, et il est brillant), la presse publie des articles à propos du « chaos » régnant au sein du personnel de la Maison Blanche.
La presse niait le fait qu’Obama a augmenté de 10 000 Mds$ la dette publique, mais elle attaque Trump pour une année de déficit budgétaire de 1 000 Mds$, comme si c’était le problème.
Bref, les médias pratiquent perpétuellement le « Trump bashing », dont une partie est alimentée par Trump lui-même, une autre par les a priori flagrants des médias, et le reste par une mémoire très sélective à l’égard des précédents présidents.