▪ Ce que les autres pensent, ça compte. Les gens en viennent aux mains — voire aux armes — au sujet d’idées et de mythes, non de la réalité.
Protestants, catholiques, chiites, sunnites, démocrates, républicains… soldats capturés… injures raciales… race supérieure… terrorisme — il n’existe aucune idée si creuse qu’elle ne puisse être la cause d’un programme gouvernemental ou d’un massacre.
Les pensées — comme des virus — pénètrent les cerveaux des humains et en prennent le contrôle.
Suite à quoi, agissant comme s’ils savaient ce qu’ils font, les gens essaient "d’améliorer" le monde qui les entoure. Ils taxent, tue, débattent, torturent, manifestent, saisissent des terres, écrivent des lettres au directeur et appellent Julien Courbet.
Amen à tout ça !
▪ De nobles causes
La cause est toujours noble, bien entendu.
Et il y a toujours des gens à blâmer… des gens qui barrent le chemin à un monde meilleur.
Il faut les forcer à attacher leur ceinture et à contracter une mutuelle santé — pour leur propre bien.
Il faut conserver l’euro. Il faut que les revenus soient plus "équitables". Il faut que le commerce soit "éthique". Et la Déclaration des droits de l’Homme, alors ? Sans oublier la Terre sainte !
Puis la réalité reprend ses droits et on obtient quelque chose de bien différent, souvent l’exact opposé de ce qu’on voulait |
On obtient ce à quoi on pense — aussi absurde que ce soit. Puis la réalité reprend ses droits et on obtient quelque chose de bien différent, souvent l’exact opposé de ce qu’on voulait.
La réalité se soucie peu de ce qu’on pense. Les idées ont peu d’importance. La réalité arrive qu’on le veuille ou non. Personne ne menace le présentateur météo lorsque les températures chutent ; chacun sait qu’il n’a rien à y voir.
Le soleil brille. On vieillit et on meurt. Trois as battent deux paires.
Alors que sont les marchés ? Un mythe… ou la réalité ?
Réponse : ce sont les deux.
A court terme, ce sont des faiseurs de mythes. Si tout le monde est convaincu que l’économie est saine et que les prix vont grimper, ce sera probablement le cas… du moins pendant un temps.
A long terme, cependant, la réalité s’impose. Peu importe le nombre de gens qui prédisent — et veulent — que les prix continuent à grimper, à un moment ou à un autre, ils vont baisser.
Même en le souhaitant très fort, on ne peut effacer la dette, créer des profits ou empêcher les marchés de monter et descendre. Il y a toujours une vérité qui dépasse les illusions, les mythes et la pensée unique.
▪ Pauvreté, misère et quasi-esclavage
Réfléchissez à toutes les expériences menées au 20ème siècle avec le socialisme et la planification centrales : la Russie, la Chine et le Venezuela sont les premiers à nous venir en tête.
Ont-elles mené au paradis des travailleurs promis aux prolétaires ? Ont-elles créé les économies rationnelles, productives et justes que les gens attendaient ?
Pas du tout ! Elles ont mené à la pauvreté, à la misère et à un quasi-esclavage pour des millions de gens.
Même les mythes les plus fantastiques ont de vraies conséquences. Prenez une pauvre vierge : elle a ignoré un mythe comme étant de la "superstition". Elle a quand même été jetée dans le volcan.
Et puis quand les grondements de la montagne se sont éteints : "regardez, ça a marché", se sont dit les gens, se donnant de grandes tapes dans le dos jusqu’à ce que les cendres brûlantes leur retombent sur la tête et que la lave leur lèche les pieds.
L’un des mythes les plus surprenants et les plus dérangeants, de nos jours, est le mythe du "terrorisme".
Attention : ça ne signifie pas que les terroristes n’existent pas. Mais ils ne représentent pas une vraie menace pour l’Occident et son peuple.
Quant à "poursuivre les terroristes", ça n’améliore pas nécessairement la sécurité nationale… comme l’invasion de l’Irak l’a amplement prouvé |
Quant à "poursuivre les terroristes", ça n’améliore pas nécessairement la sécurité nationale… comme l’invasion de l’Irak l’a amplement prouvé.
Pourtant, la puissance de ce mythe est telle que tous les candidats républicains à la présidentielle US sont persuadés qu’il les aidera à accéder à la Maison Blanche.
Les politicards surfent sur le mythe — après quoi l’inverse se produit.
▪ Du rêve au cauchemar
Prenez le mythe d’Hitler, selon qui l’Allemagne devait augmenter son armée pour annihiler les ennemis de tous côtés et gagner de "l’espace vital".
Au début, ça semblait sensé. Puis le mythe a lancé une tendance — et la tendance a pris le mors aux dents. On ne pouvait plus arrêter "l’industrie sécuritaire" des Nazis — menée par Hitler lui-même.
Son Reich a dévasté l’Europe pendant six ans, avant de succomber à sa propre apocalypse. Le rêve avait engendré son cauchemar. L’Allemagne fut bombardée, battue, détruite. La Wehrmacht, censée être invincible, avait provoqué l’Armée rouge ; une fois cette dernière en mouvement, on ne pouvait pas l’arrêter.
La réalité était épouvantable. Environ un Allemand sur 10 — soit plus de sept millions d’entre eux — sont morts pendant la guerre. La population juive d’Allemagne a été quasiment exterminée.
En matière d’investissement aussi, un mythe peut avoir des résultats pervers. Les investisseurs se sont précipités sur les actions après 2009 parce qu’ils croyaient en un mythe puissant : la Fed avait "sauvé la situation". Bernanke était un héros. Nous étions sur le chemin de la reprise.
Plus cette croyance s’étendait (et n’oublions pas qu’elle était soutenue par l’argent facile de la Fed), plus les actions grimpaient… confirmant, en apparence, sa vérité.
Mais plus les marchés boursiers montaient… plus la dette augmentait… et plus l’édifice devenait branlant.
A présent, les investisseurs pourraient se retrouver avec ce qu’ils souhaitent le moins : un marché baissier long et profond.