▪ L’or en euro nous dit que les choses vont mal et que les dealers de dettes sont aux abois.
L’or, le flic de la monnaie, a récemment atteint les 1 037,57 euros l’once. Il se rapproche de son plus haut de la crise grecque en mai dernier (1 044,58 le 8 juin dernier).
▪ Seul les imbéciles ne se fient pas aux apparences…
Au passage, l’or en dollar nous signale que les malheurs de l’euro ne font pas le bonheur du billet vert. L’or cote 1 366 $ l’once. Le métal jaune est tout proche de son plus haut de l’année.
Mais revenons à notre pauvre euro. Les dealers de dette sont aux abois. "Les coûts d’emprunt de la Zone euro atteignent un record", indiquait la une du Financial Times il y a quelques jours. Merkel sort la schlague, analysait le Herald Tribune. "Le débat de l’Union sur l’aide européenne trouble les marchés", analyse finement le Wall Street Journal, qui continue en mettant en doute les sommes disponibles pour secourir l’Espagne.
Oui, c’est bien l’Espagne et pas l’Irlande… la crise se propage.
Pendant que l’euro craque, les unes de la presse française se focalisent sur l’immobilier qui atteint des prix record. "La folle flambée des prix des logements se généralise", déplorent Les Echos. C’est vrai que de titrer sur quelque chose qui monte c’est plus réconfortant que de parler du naufrage de la monnaie unique.
Mais, au fait… les deux ne seraient-ils pas liés ? Mais oui, bien sûr, c’est cette foutue Madame Michu qui ne comprend rien à la finance créatrice. Elle achète de l’or et de la pierre, la bougresse. Elle n’a pas confiance ! Crime capital dans l’économie de la dette.
Alors à qui les dealers de dettes vont-ils revendre leur dangereuse camelote s’ils ne peuvent pas la fourguer à madame Michu ? Les dealers de dettes, ce sont les Etats émetteurs et le système bancaire revendeur. On comprend qu’ils angoissent face à cette fuite vers les actifs réels et tangibles.
"Nous croyons que la chute des opérations de refinancement (auprès de la BCE) masque un abîme entre les banques qui ont d’amples liquidités et celles, majoritairement des Etats périphériques de la zone euro, qui n’en ont pas", indique CreditSights dans une note matinale. Traduction : ce qui était considéré comme une bonne chose — à savoir que les banques n’allaient plus au guichet de la BCE — est en fait un signe de crise de liquidité.
Et madame Michu se souvient que de "crise de liquidité" à "crise de solvabilité", la marge est très étroite. A dire vrai, ce n’est qu’une question de vocabulaire…
Finalement, il n’est pas trop tard pour remonter dans le grand train de l’or.