Les étrangers sont à nouveau pris de doutes quant à la capacité de la France à financer ses folies et les taux sur la dette française remontent, s’émeut Les Echos du jour.
Récapitulons : l’Etat-providence français se finance surtout avec « l’argent des autres » et non avec les impôts, même si vous trouvez que vous en payez beaucoup.
L’argent des autres, c’est la dette de l’Etat français, ses obligations souveraines. Il a deux provenances :
- Les Français eux-mêmes, ceux qui épargnent au sein de leur assurance-vie sur des supports dits en euro ou sur leurs livrets
- Les étrangers qui achètent aussi la dette en euro de la France. Ils préféreraient acheter de la dette allemande mais il y en a beaucoup moins sur le marché. La dette française est abondante et le contribuable français (qui est son garant final) réputé docile, ce qui limite leurs risques, jusqu’à présent…
Toutefois, nos étrangers doutent à nouveau. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont des programmes économiques très similaires qui visent à transformer la France en Venezuela (le pétrole en moins) et avec eux, le remboursement de la dette en euro n’aura pas lieu.
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Le sympathique Mélenchon prévoit de dépenser 273 Mds€ car, pour cette variété d’animal politique, plus on dépense d’argent public (l’argent des autres) plus les pauvres sont riches. Son modèle, c’est Hugo Chavez.
Du coup, les taux d’emprunt allemand et français sont repartis en grand écart. Là où on prête pour 0,211% sur 10 ans à l’Allemagne, on demande 0,929% à la France.
Bah, moins de 1%, ça vous paraît peut-être très raisonnable ; si, vous avez un crédit sur le dos, il vous coûte probablement beaucoup plus cher. Pour 1% d’intérêt, allons-y pour le « revenu universel » à crédit et autres joyeusetés…
En fait, en creusant les chiffres, c’est en réalité fou. La France est surendettée. Notre pitoyable croissance (et par conséquent nos nombreux chômeurs) vient du fait qu’au lieu d’investir, nous payons les intérêts d’un énorme fardeau de dette qui est devenu le deuxième poste de dépenses de l’Etat.
Si on nous demande 1%, puis 2%, puis X% d’intérêts, tout s’écroule car toutes les recettes fiscales de l’Etat y passeront. C’est comme si un ménage surendetté, dont les intérêts absorbaient plus de la moitié de ses revenus, voyait ses taux d’emprunt augmenter plus vite que ses revenus.
Les électeurs de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s’imaginent que tout cela se résoudra puisque nous sortirons de l’euro et que la France leur distribuera de l’argent gratuit…
On change la monnaie, mais l’arnaque va rester la même (pour toutes les explications, c’est ici). Il faudra toujours « l’argent des autres » pour financer les folies de ces deux candidats.
Avec une petite différence toutefois : les « autres » étrangers ne paieront plus. Il ne restera que les « autres » nationaux pour assumer le tout. Nationalisation de l’épargne, tranches marginales à 100%… Vous constaterez vite que l’argent des autres, c’est en réalité le vôtre. N’oubliez pas : le signe sur la monnaie peut changer mais l’arnaque reste la même.
1 commentaire
Bonjour,
Comme toujours, votre article est trés pertinent!
Mais une question me taraude: tant que le taux d’intérêt à 10 ans de la France (0.93%) est inférieur au taux moyen de la dette française (4 ou 5% je crois), la France a tout à y gagner à emprunter pour renouveler son stock de dettes afin de baisser le coût moyen de celui-ci.
Le seul risque n’est-il pas que juste que le niveau de dette croissant de la France (98%) ne fasse peur aux investisseurs ?
Merci de votre réponse