Olivier Myard
▪ L’information a fait le buzz sur les réseaux sociaux : « le plan d’urgence contre le chômage » du gouvernement est la photocopie du « plan Barre » de 1977. Ceux qui l’ont conçu à l’époque sont très certainement désormais à la retraite (même si les hauts fonctionnaires bénéficient de privilèges leur permettant de « jouer les prolongations » dans certains cas au-delà de 67 ans…).
Si vous êtes Français, ce message vous concerne
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Leurs lointains successeurs auraient donc soit retrouvé le dossier d’origine (en version papier forcément, ce qui serait un exploit, au fin fond des archives), soit, par je ne sais quel phénomène étrange de transmission de pensée à travers les décennies, auraient reproduit, à une mesure près, le même dispositif.
Le plus vraisemblable est beaucoup plus simple.
Les fonctionnaires qui rédigent les notes pour les ministres ont toujours les mêmes croyances |
Les fonctionnaires qui rédigent les notes pour les ministres ont toujours les mêmes croyances. A tout problème :
– un dispositif public (complexe, forcément complexe, ça donne l’air intelligent), qui s’ajoute au passage aux multiples strates précédentes,
– de l’argent public (tel les médecins de Molière, qui saignaient à répétition le malade et s’étonnaient qu’il aille de plus en plus mal, on dépense toujours plus de deniers publics, et on s’étonne que la situation économique et sociale ne s’améliore pas !) et
– un suivi (évaluation des politiques publiques).
C’est tout bénéfice.
▪ De l’emploi… surtout pour certains !
Les politiques montrent qu’ils ne sont pas passifs face aux problèmes (même si leurs initiatives précédentes ont contribué à les créer et/ou à les aggraver). Cela assure aussi du travail aux fonctionnaires, chargés d’abord d’en élaborer les grandes lignes, puis les textes d’application, ensuite d’en contrôler la mise en oeuvre, et enfin d’évaluer le dispositif.
Plus c’est complexe, plus il faut vérifier, surtout s’il y a des primes à la clé, comme pour la mesure 2 (« Soutenir l’embauche »). Sinon, c’est bien connu, il y aura des effets d’aubaine, les chefs d’entreprise étant tous des chasseurs de prime plus que des développeurs d’affaires !
Mais aussi, plus c’est complexe, plus il y a d’acteurs impliqués, comme pour la mesure 3 (« Former deux fois plus de demandeurs d’emploi en 2016 »), plus il faut coordonner. Donc là aussi, les fonctionnaires ne risquent pas l’oisiveté. Ira-t-on même nous expliquer qu’ils ne sont pas assez nombreux, et qu’il faut recruter ?
Certes, les mesures 4 (« Elargir l’offre de formation de l’apprentissage ») et 5 (« Mieux adapter l’apprentissage aux réalités ») paraissent enfin frappées au coin du bon sens. Mais quelque chose m’échappe. Depuis 30 ans, on vante le « modèle allemand » de l’apprentissage, si vertueux. Depuis le temps, j’étais persuadé que nos gouvernements successifs avaient pu construire un plan solide, cohérent et efficace. J’ai dû manquer quelque chose. Et je me demande comment, si toutes les tentatives passées ont échoué, cette fois-ci ça va marcher.
▪ Demi-tour…
Mais ne soyons pas injustes. Saluons quand même les mesures 6 (« Lever les freins à l’entreprenariat ») et surtout 1 (introduction d’un plafonnement des indemnités de licenciement).
Pour ce qui concerne la mesure 6, on se demande quand même pourquoi le gouvernement a fait l’inverse au début du quinquennat en multipliant les initiatives contrariant l’entreprenariat, et maintenant se donne des airs modernes en découvrant que ce sont les entreprises qui créent l’emploi. Mais au moins, tout cela aura donné du travail aux agents publics, d’abord pour faire, et ensuite pour défaire.
La mesure paraît si osée à de nombreux soutiens de la majorité actuelle qu’il est bien possible qu’elle finisse à la trappe |
Enfin, la mesure 1 est presque révolutionnaire. Mais d’une part, de nombreuses exceptions ont été prévues (les fameuses « atteintes graves au droit du travail »), ce qui permettra toujours à certains plaideurs de contester le motif de licenciement — et là où le chef d’entreprise pensait pouvoir provisionner un coût connu, il pourrait avoir une mauvaise surprise. Et d’autre part, la mesure paraît si osée à de nombreux soutiens de la majorité actuelle qu’il est bien possible qu’elle finisse à la trappe.
On a beaucoup ironisé sur un plan qui vise surtout à garantir l’emploi du président sortant en 2017. Toutes les idées qui circulaient et reconnues comme vraiment efficaces (transfert des charges sociales sur la TVA, contrat unique, dynamitage des seuils sociaux, consolidation ambitieuse du statut d’autoentrepreneur, etc.) sont absentes. On peut donc être dubitatif sur les effets réels de ce programme. Mais au moins il assurera, comme la plupart des mesures gouvernementales, un plan de charge pour les fonctionnaires. La baisse des impôts financée par des économies de dépenses publiques n’est pas pour demain.
Alors que les acteurs privés ont déjà vu tout le profit qu’ils pouvaient tirer de la généralisation du processus d’uberisation et du développement des plateformes internet qui mettent en contact vendeurs et acheteurs de prestations, et que nous vivons un contre-choc pétrolier, la puissance publique ressort un plan conçu au lendemain du premier choc pétrolier. Nouvelle illustration d’un système à bout de souffle.
Lorsque les élites trahissent, par incompétence ou par avidité, leur mission, les peuples changent d’élites.
Ancien cadre du privé dans le secteur financier, Olivier Myard a aussi été haut fonctionnaire. |
3 commentaires
Je ne vois pas pourquoi vous tapez sur la tête du gouvernement et qu’en même temps vous proposez ce qui ne peut qu’accélérer la déroute économique internationale en cours.
Certes, je vous comprends, il n’est pas si facile de comprendre ce qu’il se passe, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons assister à l’implosion de la bulle industriel mondiale, la plus grosse et la plus ancienne, due aux déséquilibres entre les pays producteurs et les pays consommateurs, mais bon, vu que la plupart des économistes semblent de la même veine que vous, je n’en suis pas surpris non plus.
Et oui, que voulez-vous cher économiste distingué, avoir depuis tant de temps fermé les usines en Occident pour faire fabriquer ailleurs, là où les payes sont plus légères, la même chose, pour ensuite le vendre là où les usines ont fermé, avec ce que cela entraine de chômage et de baisses salariale, tout cela grâce aux crédits de toutes sortes ne peut qu’avoir qu’un temps et celui-ci est passé.
D’autant plus que, naturellement, vous ne pouviez qu’avoir en vos mains l’ensemble des informations qui aurait pu transformer cette folie, lui faire prendre un chemin plus clément, devenir un conseillé éclairé, mais vos errements idéologiques, vos aveuglements d’avarices, votre hybris naturel ne pouvait que vous mener que là où vous êtes et à faire porter tous les chapeaux à un gouvernement qui ne fait qu’essayer de vous faire plaisir en oubliant le peuple (non, ce n’est pas un gros mot).
Mais bon, il vous faut bien montrer un bouc-émissaire à la populace déjà en colère, n’est-ce pas?
Pourquoi pas un gouvernement en fin de pouvoir et un président déjà si décrié par tous, vous avez bien choisi pour hurler avec les autres loups tout en vous soulageant de votre douleur d’avoir perdu tout ce bon argent qui, en vrai, n’a jamais existé, sauf sous forme de zéros et de uns.
En fait, vous me faites de la peine, vous avez vécu toute une vie de rêve et votre réveille est tellement pénible que même la triviale réalité vous échappe: demain vous serez ruinés, vous ainsi que vos pareils.
Vous avez joué, vous avez perdu, en ayant, au passage, détruit votre pays ainsi que le monde.
Bon, c’est vrai, l’empire U.S. vous avait montré le chemin, Monsieur Reagan et Madame Thatcher en avaient dit de catéchisme, et puis la mode y était, « le fric c’est chic » n’y était-il pas la chanson du moment?
Alors, comment auriez-vous pu faire pour résister ne serait-ce qu’un instant à ces sirènes insistantes?
Et puis, l’Union-Européenne qui pointait presque le bout de son nez ne promettait-elle pas toutes les fortunes, vos amis étasuniens ne vous y encourageaient-ils pas et alliez-vous toute votre vie vous aliéner à travailler dans les couloirs obscures des administrations, même si cette semi-traitrise vous laissait comme un petit mauvais goût dans la bouche?
Mauvais goût si vite dissipé après les premiers gains.
Désormais, moi je vous observe en songeant à la myriade de gens que votre inconséquence et votre ignorance ont conduit dans les enfers de la pauvreté et un léger et pauvre sourire apparais au coin de mes lèvres: que tout cela est ridicule et aurait pu, depuis longtemps, être évité.
Mais seriez-vous capable ne serait-ce que comprendre l’infime de ce que j’exprime, serez-vous un jour capable de comprendre un jour le monde tel qu’il est et non pas tel que vous voudriez qu’il soit?
Seriez-vous un jour capable d’être adulte?
Les fonctionnaires du terrain (non régaliens) sont les fossoyeurs de l’économie française !
de 2 à 5 millions d’entre eux sont inutiles sur les quelques 10 millions recensables (avec les soi-disantes entreprises dénationalisées et autres emplois « à vie » héréditaires)
L’article présent vaut au moins pour l’esprit contrarien , rappel justement ces vieilles idées réchauffées montrant ainsi l’opportunisme politique donc la véritable démagogie MAIS dire « les entrepreneurs » ou « les fonctionnaires » CA NE VEUT RIEN DIRE!!! (c’est comme bcp d’autres choses…) mis a part brasser de l’air avec de l’Ideologie douteuse et criminelle car s’il existe DES fonctionnaires « parasites » (collectivité locale , meme si le salaire ne l’est pas puisqu’il est principalement consommer…bref…) et DES fonctionnaires utiles et productifs (policier ou chercheurs cnrs ) et qu’il existe pareillement DES entrepreneurs utiles (producteurs) et parasites ( ex madoff…bref…n.b. une série est parue a ce sujet!) LE PROBLEME 1er (comme vu dans un article « libre d’agir » au sujet des délais de paiement des entreprises par exemple) EST QUE LA LOI N’EST PAS APPLIQUEE (pour tous…sic) EN FRANCE , des milliards ne seraient pas « perdus » en évasion fiscale , ET LA DEMOCRATIE TRES RELATIVE (par ex un référundum permettrai de mettre fin aux interets du « service de la dette » plus de 1600 Mds…bref…toujours indefendable…désolé chère simone ) deux problemes qui coutent des centaines voir des milliards inutilement (pas pour certains…le « gaspillage étant un doux euphémisme a « détournement »… (sic)
Pensons complexe , pragmatique , concret sans apriori avec HONNETETE ET BON SENS COMMUN car l’Ideologie qu’elle soit libérale , sociale , communiste , capitaliste n’est que la Religion des làches à la critique facile (sans exercer le poids du pouvoir et la responsabilité de salir ou redorer son patronyme dans l’éternité des dictionnaires) ET imbécile de ne pas reconnaitre ce qui a marché (en partie) et que les « modèles » a suivre ne sont que des carottes a manger et des bananes a prendre .