Par Raphaël Garaud (*)
L’homme s’adapte toujours au pire
Contrairement à ce que vous pourriez penser, l’être humain est doté d’une très forte capacité à supporter les chocs. Celui de 1973 en est un bel exemple. Passer de 2,59 $ le baril à 11,65 $ (soit +350% de hausse !) n’était pas une mince affaire. Or avec du recul, force est de constater que nos sociétés ont su s’adapter à cette formidable poussée des prix.
Puis de 1978 à 1981 (conflit Irak-Iran), le prix du brut a grimpé de 14 $ à 35 $ (+150%). Après une stabilisation non loin des 30 $ le baril, l’effondrement des prix entraîna les cours jusqu’à 10 $ (-71%) avant de remonter ensuite sur les 42 $ en 2005 (+320%).
Aujourd’hui, avons-nous atteint les sommets ? J’ai bien peur que non, cher lecteur. Le prix du baril est passé de 42 $ (en 2005) à 139 $ en juin 2008 (+231%). C’est beaucoup mais rien n’indique que ça va baisser. Goldman Sachs anticipe le pétrole à 200 $. Des solutions pour réduire la consommation d’hydrocarbures existent. Reste à les mettre en oeuvre.
La fin du pétrole ne sera pas la fin du monde, mais la fin d’une époque !
D’ici 2040, date supposée d’une pénurie conséquente, il y aura eu de grandes avancées scientifiques.
De nouvelles techniques, de nouvelles cultures auront été développées — autres que celles qui obligent à choisir entre produire pour conduire… ou pour se nourrir. J’ai fait investir mes lecteurs dans le secteur des énergies nouvelles ces derniers mois, en prévision justement de ces mutations. Je continuerai à le faire dans l’avenir, car c’est la bonne voie à suivre.
Au lieu de subir le choc pétrolier, nous en profiterons.
Dans l’immédiat, la cherté du pétrole nous oblige à nous adapter. Si j’en crois les marins pêcheurs, le prix du gazole entre pour 50% au moins dans le prix de revient du poisson, tout ça pour pêcher de façon "industrielle".
Mais réfléchissez bien : on épuise ce faisant d’autres ressources naturelles qui sont bien plus importantes que le pétrole — le poisson, la nature et les fonds marins. C’est tout un écosystème qui est mis en danger. En s’affranchissant du pétrole, c’est un nouveau mode de vie et de consommation qui vont apparaître.
Certes, le sevrage ne se fera pas sans douleur, mais il peut être bénéfique et salutaire. Il reste à encourager les nouvelles énergies. L’Etat en ce domaine se doit de montrer l’exemple. La fiscalité sur l’énergie doit être revue et corrigée, car contrairement à ce que l’on pense, la taxation abusive sur les produits pétroliers freine le développement des énergies alternatives.
Vivre sans pétrole ne poserait pas autant de problèmes si l’Etat accompagnait ces mutations indispensables. Mais les lobbies sont puissants et influents…
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est le rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Cette lettre d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital. L’expérience d’un véritable initié de la finance au service de vos investissements.