▪ L’or fait les gros titres, ces derniers jours — à cause de son succès et à cause de la catastrophe à laquelle tant d’investisseurs semblent s’attendre.
Malgré le fait que l’or a gagné près de 500% au cours de la dernière décennie, la plupart des investisseurs professionnels refusent toujours d’accepter ce métal précieux comme étant une classe de biens respectable. L’or reste une relique, à leurs yeux. Un has-been. Un investissement qui fait lever les yeux au ciel.
L’or, c’est comme une prostituée qui deviendrait neurologue. Peu importe qu’elle soit brillante en tant que médecin, pour la plupart des gens, elle restera toujours « celle qui faisait le trottoir » et non un docteur. C’est bien malheureux, surtout quand on a besoin d’une consultation…
Aujourd’hui, le monde entier a besoin d’une sorte d’opération monétaire. L’or peut s’en charger. Ne laissez donc pas sa mini-jupe en skaï et ses talons aiguille vous duper : cette fille-là est capable de faire à votre capital d’investissement et à vos économies personnelles des choses dont la monnaie papier ne peut que rêver.
L’or peut préserver la richesse. Il s’en charge depuis des millénaires. A la Chronique Agora, nous défendons l’or depuis bien longtemps. Et ce n’est pas aujourd’hui que nous allons arrêter.
En 2000 déjà, Bill Bonner disait de l’or qu’il était pour lui « l’investissement de la décennie ».
Nous chantons les louanges de ce métal depuis. Bravo à nous ; nous ne nous sommes pas trompés. Et alors ? La plupart d’entre nous s’intéressent plus à la prochaine étape qu’à ce qui est derrière nous. Dans le cas de l’or, la plupart d’entre nous aimeraient savoir comment cette avancée spectaculaire sur l’ensemble de la décennie va se poursuivre. En d’autres termes, devons-nous acheter ou vendre ?
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Investissez dans les Cobras !
Le potentiel des BRIC n’est plus celui qu’on croit — désormais, les profits potentiels se trouvent ailleurs. Où exactement ? Quelques éléments de réponse sont ici…
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▪ Achetez, cher lecteur. En tous cas, c’est ce que nous vous conseillerions.
Nous continuons de faire confiance à l’or, parce que nous continuons de nous méfier des politiciens et des banques centrales occidentales. Disons plutôt que nous leur faisons entièrement confiance : nous sommes convaincu qu’ils vont continuer à mener des politiques budgétaires irresponsables et des politiques monétaires risque-tout.
Observez un peu le graphique ci-dessous. Notez que l’explosion des gains sur le marché de l’or n’a pas eu lieu avant la fin de l’année 2008, à peu près au moment où le département du Trésor US d’Hank Paulson a commencé à offrir, ex cathedra, du liquide à des institutions financières jugées « trop grosses pour couler », ou dont le réseau était jugé suffisamment solide pour les empêcher de sombrer.
Le premier versement d’Hank, 125 milliards de dollars le 14 octobre 2008, ferait presque sourire au vu de l’orgie de renflouages qui a suivi. Pendant toute la fin de l’année 2008 et le début de l’année 2009, le Trésor US dirigé par Paulson et la Fed dirigée par Bernanke ont, d’un commun accord, siphonné des milliers de milliards de dollars dans des plans de sauvetage directs et dans des subventions indirectes destinées aux bilans comptables lamentables de certaines institutions financières.
La majeure partie de cet argent n’avait pas encore été conçue. Il n’était même pas une étincelle dans l’oeil de Ben Bernanke. Mais Ben s’est mis au travail immédiatement. Il est allé dans les recoins privés de la Réserve fédérale et a commencé à procréer des milliards de petits billets verts.
Le marché de l’or a bondi directement après cette activité monétaire salace ; son prix a été multiplié par plus de deux depuis la fin de l’année 2008. Mais voilà ce qui est vraiment intéressant : pendant que le prix de l’or doublait, le reste du secteur des matières premières restait parfaitement stable. Ce n’est pas une situation sans précédent, mais c’est tout de même très inhabituel.
Comme on peut le voir sur la partie gauche du graphique, l’or tend à monter et à descendre en même temps que le reste des matières premières. Mais la corrélation a été rompue à la fin de l’année 2008. Depuis lors, les matières premières sont en légère baisse, alors que le prix de l’or a bondi.
En d’autres termes, les marchés des matières premières proclament que l’économie mondiale est en difficulté ; le marché de l’or affirme que c’est le dollar qui a des soucis.
Nous sommes d’accord avec les deux marchés.
▪ D’une manière générale, nous avons foi en l’incompétence collective des individus qui prétendent « sauvegarder » les devises papier. Nous avons plus particulièrement foi en l’incompétence collective de ceux qui sauvegardent l’euro et le dollar US.
Ces deux monnaies papier, il faut les vendre, cher lecteur, et c’est pour ça qu’il faut acheter de l’or.
Nous sommes bien conscient qu’il est très difficile d’acheter de l’or alors que son prix ne cesse d’augmenter en flèche depuis une décennie. Nous devons l’admettre, acheter de l’or à 1 800 $ l’once nous rend légèrement nerveux. Bizarrement, cela dit, pas aussi nerveux que ne pas en acheter.
2 commentaires
[…] parution dans La Chronique Agora le 22/08/2011. AKPC_IDS += […]
[…] plus décidées à détruire à petit feu les monnaies dont elles ont la charge. Cependant, la “remonétisation” de l’or n’est pas encore à l’ordre du jour […]