▪ Notre salut financier dépend maintenant des émergents
La Zone euro vacille sur ses bases. Ne peut-on pas trouver un rôle plus élargi à la BCE ? Simple gardienne de l’inflation, elle devra bien prochainement la laisser filer sous peine de voir toute l’Europe faire faillite. Et l’éviction de la Zone euro, une solution pour la Grèce ? Cela reste techniquement très compliqué et, il y a fort à parier qu’il y aurait des répercussions négatives sur l’ensemble des marchés.
Toute la Zone euro s’en trouverait bigrement agitée. Par exemple à votre niveau, sur vos contrats d’assurance-vie. Les obligations grecques sont en euro. Comment les distinguer dans toutes les obligations européennes ? Alors retrouver son autonomie au niveau du taux de change en retrouvant la drachme ? Cela permettrait dans un premier temps de dévaluer afin d’espérer mieux exploiter ses exportations. Mais après ?
Fort de toutes ces perspectives toutes plus dommageables les unes que les autres pour vos investissements, j’ai choisi de m’écarter de cette zone européenne, où décidément rien ne va plus.
Où aller ? En fait, on peut et on doit même considérer que le risque n’est plus là où on avait l’habitude de le voir il n’y a ne serait-ce que dix ans. Il y a une douzaine d’années, c’était la crise dans les pays émergents avec pour bouquet final la chute de l’Argentine. Cela vous rappellerait-il quelque chose de semblable actuellement ?
▪ Je choisis des obligations plutôt que des actions
Contrairement à il y a dix ans à peine, les pays émergents apportent la sécurité financière que les anciens pays riches, occidentaux pour la plupart, n’ont plus. Tout simplement parce que les émetteurs de dettes dans ces nouveaux pays, où la croissance bat son plein, ont les moyens de les rembourser Les circonstances actuelles ont modifié l’exposition aux risques des investisseurs. Ainsi la Grèce est considérée, sans doute à juste titre, comme deux à trois fois plus risquée que les anciens pays dits émergents.
On va pouvoir trouver des emprunts, donc des obligations de pays émergents, offrant un rendement moyen de 6%. Cette sélection peut se réaliser dans des pays disposant d’importantes réserves de change, que l’on trouve, par exemple, en Asie, mais aussi dans certaines zones d’Amérique du Sud. Comment ne pas citer le Brésil, tellement riche en matières premières, présentant une démographie favorable qui bénéficiera directement à la consommation intérieure du pays, mais aussi le Mexique et l’Indonésie. Il faut savoir que les dettes chinoises et indiennes sont fermées à l’investisseur international. Mais les autres pays apportent suffisamment de perspectives intéressantes.
Il existe deux catégories de dettes émergentes, celles dont la dette est émise en dollar et celle dont la dette est émise en monnaie locale. Dans cette deuxième catégorie, il y a un risque de change supplémentaire, mais en ce moment les monnaies locales ont plutôt tendance à s’apprécier. Ces obligations en devise locale sont généralement émises sur des durées plus courtes que les obligations en dollar.
Bien entendu, il est difficile de s’impliquer dans le choix d’obligations émergentes pour un simple particulier. Afin d’avoir la meilleure diversification possible et pour que le portefeuille de cette ligne soit bien géré dans le temps, il est préférable de sélectionner un fonds géré par un spécialiste du sujet.
La période agitée des marchés recommande de ne pas trop s’exposer aux marchés actions. Comme je vous le disais la semaine dernière dans le flash spécial, notre portefeuille est construit pour amortir toute chute éventuelle mais aussi pour répondre à notre objectif final, doubler notre capital sous huit ans. Dans ces conditions, ma volonté est de rechercher en priorité un investissement rémunérateur sur le moyen/long terme en contrepartie d’un risque limité. Ce qui aurait fait notre bonheur il y a quelques années sur des emprunts d’Etats européens présente aujourd’hui, comme on peut le constater, un risque aggravé. On le voit pour la Grèce, mais d’autres pays risquent de la suivre, d’un jour à l’autre.
Comment leur faire confiance ? Comme le précise une étude d’Ernst & Young, les dettes italiennes pourraient atteindre 126% du PIB en 2014, 102% pour le Portugal, et aussi 100% pour… la France.
[NDLR : Pour retrouver toutes les recommandations de Frédéric Laurent — et sa méthode d’investissement sûre et solide… continuez votre lecture !]