"Le panel s’attaquera à la dette nationale", titrait un article du Washington Post cette semaine.
Vous voulez parier ?
Qui écrit ces titres ? A quoi pensent-ils ? Pensent-ils tout court ?
Même si le groupe de gaffeurs bi-parti pouvait faire quelque chose, s’attaquer à la dette nationale — ne serait-ce que pour la ralentir — n’en fait pas partie. Ce serait aller à l’encontre de l’histoire financière moderne, qui accumule la dette en piles de plus en plus hautes et transformer les petits problèmes en difficultés colossales.
Revenons un peu en arrière. Quelle a été la tendance majeure des 50 dernières années environ ? Le gouvernement a joué un rôle de plus en plus important aux Etats-Unis et dans la plupart des démocraties modernes. Seuls les pays anciennement communistes (voire encore communistes pour certains) ont réduit la place de l’Etat.
Les communistes ont retenu la leçon. Ils ont prouvé que les dépenses gouvernementales ne rendent pas les gens riches. Mais maintenant… que voyons-nous ? Les Etats-Unis et d’autres pays augmentent largement le pourcentage du PIB dépensé par le gouvernement.
Les communistes ont prouvé que la planification centrale ne fonctionnait pas. Mais là encore, les Etats-Unis et d’autres planifient plus que jamais leurs économies — fixant les taux d’intérêts, dirigeant les capitaux vers un secteur en les refusant à d’autres, augmentant les impôts sur ci… subventionnant ça… réglementant tout ce qui bouge…
Les communistes ont également prouvé que dans l’industrie, la propriété d’Etat n’était pas une bonne idée. Mais les Etats-Unis (et d’autres) possèdent à présent des banques, des compagnies d’assurance, quasiment tout le secteur du prêt hypothécaire et l’un des plus grands constructeurs automobiles au monde.
Ce qui est peut-être le plus important, c’est que quasiment toutes les "vieilles" démocraties — notamment les Etats-Unis — accumulent plus de dettes. Les banquiers font des stupidités — les autorités reprennent la dette. Les propriétaires font des stupidités — les autorités leur accordent plus de crédit à bas prix. Les politiciens font des stupidités — les autorités s’endettent encore plus.
Et ça les tue. Ils ne parviennent pas à lever assez de fonds par le biais des impôts pour financer leurs plans de dépenses, si bien qu’ils doivent emprunter. Et ces emprunts les exposent à des risques considérables.
Dans quelques jours, le programme américain d’aide fiscale accordé aux primo-accédants à la propriété va expirer. C’est un vrai succès, disent ses défenseurs.
Voyons voir, comment est-ce que ça a fonctionné ? Selon la presse, le gouvernement a accordé 1,6 milliard de dollars de crédits d’impôts. Bien entendu, certaines personnes auraient acheté une maison quoi qu’il arrive… et auraient pu se le permettre sans crédit d’impôts.
Attendez… ça signifie que les seules ventes additionnelles provenaient de gens qui 1) ne voulaient pas vraiment acheter de maison ou 2) ne pouvaient pas vraiment se le permettre. Selon les estimations des économistes, chacune de ces personnes a coûté aux autorités l’équivalent de 30 000 $ de crédit d’impôts.
Selon les résultats d’un audit, 139 millions de dollars ont été accordés à des gens qui n’ont pas du tout acheté de maison. Et l’un des bénéficiaires du programme était âgé de quatre ans.
Un programme fédéral parfait : il n’a rien accompli du tout, à grands frais.
Et il gonfle la dette !
Les marchés sont malmenés, ces derniers jours. Qu’est-ce qui les tracasse ? Les dettes. Plus spécifiquement les dettes de la Grèce… du Portugal… de l’Espagne…
La semaine dernière a vu un "Jeudi Noir" pour la Grèce. La presse a annoncé au monde entier que les problèmes budgétaires de la Grèce étaient plus graves qu’on le pensait. Les investisseurs se sont débarrassés des obligations grecques.
Selon les agences de notation, si le pays est contraint de restructurer sa dette, les créditeurs pourraient ne récupérer que 30% de leur argent. Naturellement, les prêteurs sont nerveux. Et les investisseurs craignent que les problèmes de la Grèce ne se limitent pas aux Hellènes. Les soucis de dette souveraine sont aussi "contagieux" qu’une MST. Il suffit de faire des galipettes sans protection… et vous voilà atteint !
Le déficit budgétaire de la Grèce représente 8,7% du PIB.
Le déficit portugais est similaire.
Celui de l’Espagne est plus élevé, à 10,4%.
Où est le déficit américain ? Aux dernières nouvelles, on le prévoyait à 12% du PIB.
Sous de nombreux aspects, les Etats-Unis vont en fait moins bien que la Grèce. Et les agences de notation ont déjà averti qu’elles pourraient rétrograder la dette américaine également.
Et sous tous les aspects, les Etats-Unis ont la plus haute pile de dette au monde… Attendez un peu qu’une étincelle l’atteigne : vous verrez la plus grosse explosion au monde !
1 commentaire
Dès le début votre chronique a retenu mon attention et me retient assidument car elle s’efforce de saisir la réalité dans ces fondements de ce fait fait apparaitre tous les artifices de notre société qui construit sur du toc Je garde cependant un esprit critique envers vous mais il me semble à présent comprendre votre philosophie donc je pense que c’est ce que vous me recommanderiez vous même Merci beaucoup si vous n’existiez pas j’aurais une lacune assez importante