▪ L’inflation et le chômage ont augmenté plus fortement que prévu aux Etats-Unis, a-t-on appris hier. Les prix à la consommation ont enregistré en janvier une hausse record depuis un an… tandis que 410 000 personnes sont venues rejoindre les rangs des sans-emplois.
Eh bien alors, en voilà des bonnes nouvelles ! Plus de chômage, la vie plus chère… vite, faisons grimper les marchés !
C’est en tout cas ce que se sont visiblement dits les investisseurs américains durant la séance de jeudi. Ils ont terminé dans le vert : +0,24% pour le Dow Jones, à 12 318,14… +0,31% pour le S&P 500 qui termine à 1 340,43 points… et enfin +0,21% à 2 831,58 points.
Comme toujours, on peut remercier la Fed. Visiblement, il n’y a rien qu’elle ne puisse faire, aux yeux des investisseurs. C’est le cercle vicieux habituel : la crise a mené aux taux bas, les marchés sont devenus "accros" à cet argent brûlant… et Bernanke est désormais obligé de maintenir ces taux au plus bas, quoi que fasse l’économie, sous peine de voir les marchés succomber.
▪ Du côté français, on a enregistré hier une petite pause par rapport aux jours précédents. Il faut bien reprendre son souffle de temps en temps… Le CAC 40 a tout de même terminé la séance sur une petite hausse — l’honneur est sauf : +0,03%, à 4 512,31 points.
Mais comme le disait la Tribune, "il n’en reste pas moins vrai que la tendance haussière s’est installée. Soutenue par des résultats annuels de bonne facture, le CAC 40 est bien parti pour signer une dixième semaine de progression sur 12. Soit un record depuis bien longtemps".
Un record basé sur quoi, et qui nous mène où ?
Comme le répète souvent Philippe Béchade (que je remplace exceptionnellement pour aujourd’hui), la déconnexion entre les marchés et l’économie réelle est désormais totale. Jusqu’à quand est-ce que ça pourra durer — et surtout… comment est-ce que ça finira ?
D’autant que l’économie réelle ne donne pas vraiment de signes encourageants de son côté : dans le secteur de l’industrie manufacturière, le climat des affaires s’est dégradé ce mois-ci, selon l’Insee. L’indicateur en question a reculé de deux points, pour attendre les 106.
L’Insee se hâte d’apporter quelques ronrons rassurants : "les perspectives personnelles et générales de production sont bonnes et l’activité au cours des prochains moins devrait rester dynamique, précise l’Insee dans un communiqué", selon les Echos de ce matin. "L’indicateur de retournement dans l’industrie manufacturière se situe dans la zone indiquant une conjoncture favorable. […] L’indicateur de retournement demeure en zone favorable, où il se situe depuis un an et demi, rappelle l’Insee".
Ah, si nous sommes "en zone favorable", alors… tout va bien.
▪L’euro, en tout cas ne semble pas s’en porter plus mal. Il valait hier 1,361 $, stable par rapport au billet vert.
Le pétrole reste du le fil du rasoir : le Brent de Mer du Nord a baissé de 0,18%, à 103,59 $ le baril… tandis que le WTI prenait 0,33% à 85,27 $.
Et l’or dans tout ça ? Il tient le cap : l’once a terminé la séance d’hier à 1 379 $ au second fixing londonien, en hausse par rapport aux 1 377 $ enregistrés le matin.
Un conseil, cher lecteur : tenez le cap de l’or, vous aussi.