Par Isabelle Mouilleseaux (*)
La stagflation est là
Chute des marchés actions, retournement de l’immobilier, baisse des exportations du fait d’un euro fort, contraction du crédit… nous n’échapperons pas à un sérieux ralentissement économique, même en Europe.
Comme si cela ne suffisait pas, au ralentissement économique s’ajoute l’inflation. La demande mondiale de brut, de métaux et de produits alimentaires fait flamber les cours. La stagflation dans toute sa splendeur ! Un véritable cas d’école… Et ne me dites pas que nous n’y sommes pas encore ! Nous sommes effectivement en train de nous y engluer…
N’y a-t-il rien à faire face à la stagflation ? Si ! On peut faire quelque chose. Le problème, c’est que personne ne se bouge. Sauf la BCE ! Alors qu’elle devrait justement être la dernière à avancer ses pions. Je vous explique…
L’ennemie à abattre : la surchauffe !
Une grande partie de nos problèmes vient de l’inflation des prix des matières et de la création monétaire excessive.
Posez-vous donc la question " d’où vient la surchauffe ? ", puisque c’est elle qu’il faut combattre. C’est à la racine qu’il faut la détruire…
La surchauffe vient des Emergents
Et plus précisément de l’emballement des pays émergents dont la demande explose aussi vite que la croissance de leur masse monétaire. D’où la hausse de la demande du brut et des matières et les phénomènes d’inflation qu’elle génère.
Certains Emergents ont pourtant commencé à augmenter leur taux directeur, me direz-vous. Certes. Mais avec des taux d’intérêt courts en moyenne 5% en dessous de leur taux de croissance, impossible de freiner la dérive inflationniste ! Nous sommes encore très loin du compte. Brésil, Chine, Russie, Asie du Sud-Est… et bien d’autres sont dans ce cas.
Ils doivent se mettre à freiner des quatre fers urgemment ! Avoir le courage de remonter leurs taux, même si ça fait mal.
Elle vient aussi des Etats-Unis
Autre grand responsable de l’emballement généralisé : la politique monétaire ultra-expansionniste des Etats-Unis ! Taux au plus bas, déficit budgétaire multiplié par trois depuis 2007 ! Les Américains inondent la planète d’argent à force de faire tourner leur planche à billets depuis des lustres à tout-va.
Tant que les Américains ne réduiront pas significativement leur train de vie et leurs déficits, il faudra que les pays émergents continuent de financer ce déficit par accumulation de réserves de change, achat de dollars et création monétaire ! C’est le serpent qui se mord la queue…
C’est donc à eux de passer en mode combat
Première chose à faire : les Emergents doivent réduire massivement leurs subventions aux prix des matières premières, brut en tête. Ils ont fait un premier pas. Il faut aller beaucoup plus loin. C’est le seul moyen efficace de freiner la demande de brut et de matières à sa source. Si les Chinois et Indiens payaient leur essence au prix que nous la payons à la pompe, l’impact sur la demande serait immédiat.
Nous verrons la suite dès demain…
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
L’Edito Matières Premières est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières en cliquant ici.
