Les Allemands ont du talent en matière lexicale… et ils ont notamment un terme bien précis qui s’applique parfaitement à la situation ubuesque de l’économie américaine en ce moment.
Les Allemands ont des termes excellents pour toutes sortes de choses. Katastrophenhausse, par exemple. Même sans connaître la langue, on sait que ce n’est rien d’agréable.
La semaine dernière, notre collègue Tom Dyson voyait un indice de ce qui arrive :
« Le marché obligataire s’attend à ce que l’indice des prix à la consommation (IPC) américain grimpe de 2,5% par an sur les cinq prochaines années, si l’on en juge par la différence de rendement entre le bon du Trésor US à cinq ans et le TIPS (bon du Trésor US protégé contre l’inflation) à cinq ans. Nous sommes à un sommet de 12 ans. »
Tom cite le Wall Street Journal pour plus de détails :
« Les prix des matières premières utilisées pour la construction des maisons américaines grimpent en flèche.
Le bois de construction, l’un des principaux coûts associés à la construction d’une maison après le terrain et la main-d’œuvre, n’a jamais été aussi cher ; son prix a plus que doublé par rapport au prix habituel à cette époque de l’année. Le pétrole brut, qui sert de matériau de base pour la peinture, les tuyaux d’évacuation, les bardeaux de toit et les revêtements de sol, a augmenté de plus de 80% depuis octobre. Le cuivre, qui transporte l’eau et l’électricité dans les maisons, coûte environ un tiers de plus qu’à l’automne.
Les prix du granit, de l’isolation, des blocs de béton et de la brique commune ont tous atteint des records en 2021… Les cloisons sèches et les carreaux de céramique sont loin d’avoir atteint des records mais ont également grimpé. »
Boom d’effondrement
On peut gonfler un pneu. On peut gonfler un ballon. Ou on peut gonfler la masse monétaire… et une économie.
C’est cette dernière forme d’inflation qui mène à une Katastrophenhausse.
Elle relâche les amarres d’une société… si bien que cette dernière se retrouve bientôt à flotter au-dessus du sol… dans une sorte de brouillard miraculeux, où tout semble possible – même remplacer de vrais emplois et de vrais bénéfices par de la fausse monnaie…
Puis tout s’effondre.
C’est l’économiste autrichien Ludwig von Mises qui appelait cela une Katastrophenhausse, souvent traduit en « boom d’effondrement ». Comme vous pouvez le voir, il y a deux parties à cela : le boom… puis l’effondrement.
Les gagnants à la loterie connaissent souvent un phénomène similaire. Dans un premier temps, ils reçoivent beaucoup d’argent. Ensuite, ils perdent leur épouse, leur emploi, leurs amis… et finalement, leur argent aussi.
C’est ainsi que les Japonais ont profité d’un triomphe désastreux lorsqu’ils ont bombardé Pearl Harbor. Ils se sont congratulés pendant six mois. Ensuite, la bataille de Midway a marqué le début de la phase Katastrophe.
Quatre ans plus tard, Yokohama, Tokyo, Hiroshima, Nagasaki et des dizaines d’autres villes nippones n’étaient plus que des ruines fumantes… avec trois millions de morts, dont environ 600 000 civils.
Une décision catastrophique
A présent, avec la planche à billets tournant jour et nuit, les Américains se sentent comme des ados dont le collège vient de brûler. Ils profitent de l’école buissonnière, de vacances de la vie réelle – un bref interlude arrosé par de la contrefaçon.
L’an dernier, le gouvernement américain a pris l’une des décisions les plus catastrophiques de l’Histoire, causant une panique de masse et détruisant des millions d’emplois et de petites entreprises.
Ensuite, en imprimant des milliers de milliards de dollars de nouvelle monnaie, il a donné l’impression que les confinements n’avaient provoqué aucun dégât… et que l’économie peut être secourue en imprimant encore plus d’argent.
Et selon un récent article de Bloomberg, mentionné la semaine dernière, la bande à Biden s’apprête à passer en mode « Katastrophenhausse, toute », dépensant 3 000 Mds$ supplémentaires qu’elle n’a pas, en plus des 1 900 Mds$ qu’elle n’avait déjà pas avant.
A suivre…