▪ La semaine dernière, l’or a regagné du terrain… et le Dow en a perdu un peu.
L’argent intelligent met à profit les creux pour acheter de l’or.
Pourquoi de l’or ? Parce que les plus grands marchés… devises… et économies de la planète dépendent tous des mesures téméraires des banques centrales. A court terme, ces dernières peuvent faire en sorte que les choses semblent sûres et stables. Comment ? En prêtant tant d’argent à des taux si bas qu’il est très difficile, pour les principaux intervenants, de faire faillite ; ils peuvent simplement se refinancer.
A long terme, cependant, ces mêmes politiques mènent à l’instabilité, aux bulles… et aux désastres. C’est bien dommage, mais on ne peut pas acheter la prospérité. On ne peut pas l’imprimer. On ne peut pas l’emprunter. On ne peut pas l’obtenir à coups de taux zéro ou d’assouplissement quantitatif. La prospérité vient du labeur, de l’épargne et de l’auto-discipline. C’est-à-dire qu’elle provient de politiques responsables, non de politiques hardies.
Selon Paul Krugman, l’économie n’est pas "une pièce morale". Il se trompe ; c’est exactement ce qu’elle est.
Et le Japon sera le premier à le prouver. Le marché nippon a pris une volée de bois vert il y a quelques jours.
Comme vous le savez, le Japon a toujours une longueur d’avance. Son économie à gogo a atteint son sommet en 1990. Le boom des dot.com américain a touché le sien 10 ans plus tard. Le marché boursier japonais a atteint un plus haut en 1990. Les actions américaines ont touché le leur 10 ans plus tard (bien que les prix aient atteint des sommets nominaux par la suite). Le Japon a eu recours aux renflouages, aux taux zéro et à l’assouplissement quantitatif dans les années 90. Les Etats-Unis se sont lancés dans des expériences similaires durant la décennie suivante. Et que pensez-vous de ça : la population japonaise chute depuis des années. Récemment, la population américaine est tombée sous le seuil de renouvellement démographique.
▪ Irresponsabilité crédible
Il y a des différences, bien entendu. Aux Etats-Unis, on lit de gauche à droite. Et nous mangeons notre poisson bien cuit ! Mais pour les questions importantes, les Japonais sont toujours devant nous. A présent, ils sont encore plus tête brûlée que la Fed… augmentant le QE à un rythme sans précédent. Sur le site Pragmatic Capitalism :
"… Quand une banque centrale s’engage à être ‘d’une irresponsabilité crédible’, il n’est pas rare que les marchés la prennent au mot. Lorsqu’elle s’engage à soutenir les prix des actions, cela donne aux traders un faux sentiment de confiance qui peut ensuite mener à une sorte d’environnement de Ponzi, lequel engendre un gigantesque boom".
"[Ainsi], la banque centrale peut en fait contribuer au boom qui crée ensuite le déséquilibre menant au krach".
On est presque à un "moment Volcker" pour le Japon. C’est-à-dire que la banque centrale du Japon a changé de direction.
Mais Haruhiko Kuroda n’est pas Paul Volcker. Il ressemble plus à Gideon Gono, de la Banque du Zimbabwe. Volcker a été d’une incroyable responsabilité. Gono était d’une irresponsabilité crédible. Lorsque les marchés ont réalisé à quel point il était irresponsable… ils sont devenus fous. Le marché boursier du Zimbabwe a enregistré les meilleures performances du monde au milieu des années 70.
M. Kuroda a annoncé qu’il allait doubler la masse monétaire du Japon. Depuis, les investisseurs achètent des actions avec enthousiasme. Les actions ont grimpé. Les obligations ont baissé. Est-ce que ça veut dire que les problèmes du Japon sont réglés ? Pas du tout. Cela signifie simplement que quand on a un banquier central imprudent, les actions sont une meilleure affaire que les obligations. Les actions grimpent avec l’inflation, parfois avec de l’avance… parfois avec du retard. Les obligations iront toujours dans une seule direction — le bas.
La vraie crise du Japon est encore à venir. C’est ce que la baisse de la semaine dernière signale : des problèmes. De nouveaux problèmes sont aussi à venir pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe. Très probablement, ils voudront suivre le Japon à mesure que celui-ci se dirige vers le désastre.
Le nouveau chef de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, vient de proposer que sa banque imite les politiques d’impression monétaire rapide de la Banque du Japon.
Et voilà Izabella Kaminska dans le Financial Times :
"Le QE a peut-être rempli son rôle de soutien au secteur financier mais… pour que l’économie se remette vraiment, et pour qu’elle évite un nouveau choc massif, il reste nécessaire de rediriger une bonne quantité de la liquidité qui a été créée — actuellement utilisée pour acquérir des actifs à risque — vers ceux qui ont été écartés de l’économie de manière plus permanente".
Imprimez plus d’argent ! Larguez-le par hélicoptère ! Banzaï !