Les marchés anticipent que Mario Draghi annonce mettre fin à ses rachats obligataires. Les effets secondaires pourraient être violents.
Jackson Hole est le rendez-vous de fin d’été des banquiers centraux, ces êtres exceptionnels qui décident du prix du crédit, du niveau de création monétaire et de savoir quelle monnaie devra être faible ou forte vis à vis d’une autre.
Ces êtres exceptionnels qui n’avaient pas anticipé la crise de 2008 prétendent avoir le pouvoir d’en contrer les effets grâce à leurs politiques monétaires.
Devraient être présents cette année Janet Yellen, Haruhiko Kuroda et Mario Draghi. La communication la plus attendue devrait venir du président de la BCE. Mario Draghi est censé annoncer la fin du programme de rachat de titres obligataires (60 Mds€ par mois actuellement).
Le total du bilan de la BCE atteint ainsi 4 265 Mds€.
Les gouvernements s’apprêtent à Etes-vous prêt pour la fin du système ? Pourquoi vos garanties bancaires n’existent pas Recevez GRATUITEMENT le livre de Simone Wapler et découvrez cliquez ci-dessous pour lancer la vidéo (n’oubliez pas d’allumer le son de votre ordinateur) |
C’est en raison même de ces rachats que :
- Le rendement de votre épargne et de votre assurance-vie est devenu minable
- L’immobilier, les actions se renchérissent sans véritable justification
- Des bulles financières et immobilières se sont gonflées partout dans le monde
Lorsque la BCE rachète des titres obligataires, elle en fait baisser le rendement en créant une demande artificielle. Cette distorsion se propage à l’ensemble des taux : rendement des emprunts d’Etat, prêts aux grandes entreprises…
Pour vous donner une idée du grotesque auquel nous sommes arrivés grâce à la BCE, les obligations les plus mal notées et les plus risquées des entreprises européennes rapportent presque la même chose qu’une obligation du Trésor américain à 10 ans.
Les investisseurs professionnels anticipent que Mario Draghi va annoncer un calendrier de ralentissement et de fin de ces mesures.
C’est ce qui explique que l’euro se soit récemment beaucoup apprécié face au dollar.
Mais la fin de la drogue monétaire risque d’avoir des effets secondaires violents. Les rendements obligataires vont monter à nouveau. Des emprunteurs faibles vont faire faillite. Les marchés financiers risquent d’être secoués. L’argent deviendra plus cher.
[NDLR : Comment aider de jeunes entreprises à croître ? Rejoignez les « nouveaux millionnaires » qui y investissent en dehors des marchés financiers et des banques… et multiplient leur investissement par 10 et plus, obtiennent un rendement quatre fois supérieur à celui d’une assurance-vie. Pour connaître et appliquer leur méthode, c’est ici.]
Le niveau des prêts non performants qui plombent les bilans des banques va augmenter…
Des banques vont se retrouver fragilisées.
Est-ce pour cela que les autorités européennes envisagent, comme l’a révélé Reuters en août, de pouvoir geler les comptes bancaires des déposants en cas de nouvelle crise ?
Mais revenons à Jackson Hole.
Pour donner un tour moins technocratique à ce sommet, les participants omniscients sont censés répondre au sujet « Promouvoir une économie mondiale dynamique ».
Voici ce que vous ne lirez jamais dans leurs exposés sur le sujet :
- Un banquier central ne peut se substituer à des milliards de décisions individuelles émanant du terrain.
- L’économie est le résultat de ce que les gens font, à leur niveau, avec leur bagage d’informations et de connaissance.
- Un banquier central n’a pas à faire la « promotion » de quoi que ce soit et n’a pas à « influencer » quoi que ce soit.
- Les taux d’intérêts doivent s’établir librement entre les contractants, celui qui prête et celui qui emprunte.
- Un banquier central — tout comme une banque centrale — n’ont aucune raison d’exister dans un système monétaire et bancaire honnête.
- Une monnaie n’a pas obligatoirement à être contrôlée par un Etat ou une banque centrale.
- Une monnaie honnête est adossée à quelque chose de tangible.
- Les monnaies doivent pouvoir être en concurrence.
- Les banques ne doivent pas prêter de l’argent qui n’existe pas.
- L’Etat n’a pas à créer de l’argent à partir de rien.
L’application de ces principes permettrait le retour à une économie plus saine qu’aujourd’hui. Cette économie traverserait des crises, ce qui est normal car les gens se trompent. Errare humanum est. Ces crises seraient surmontées car ces mêmes gens, supportant les effets de leurs mauvaises décisions, trouveraient eux-mêmes les remèdes. Ou alors, ils seraient éliminés par la faillite.
En réalité, les banquiers centraux sont diaboliques. Ils veulent au contraire laisser les erreurs se poursuivre. Ils multiplient les zombies, ces créatures financièrement mortes auxquelles ils redonnent l’apparence de vie en les couvrant de fausse monnaie ou de crédit gratuit et infini.
Errare humanum est, perseverare diabolicum
Supprimez les zombies et vous aurez une économie dynamique. Multipliez les zombies et vous aurez une économie moribonde sous leur poids.