Le président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann a récemment fait part à l’hebdomadaire Die Zeit qu’il espérait la fin des mesures « d’assouplissement quantitatif » (quantitative easing) d’ici à un an.
La raison ? Jens Weidmann estime que la reprise de l’économie européenne est désormais suffisamment robuste et que l’inflation est à un niveau satisfaisant. « Je considère l’achat d’obligations comme une mesure d’urgence, lorsqu’il existe une menace de déflation » explique-t-il. Ce « risque » de déflation étant désormais écarté, il n’y aurait donc plus aucune raison de poursuivre ces politiques selon lui.
En effet, la Banque centrale européenne a toujours justifié ses opérations sur le marché au nom de la nécessité de stimuler l’inflation (les fameux objectifs de 2%) tout en incitant les banques à ouvrir les vannes du crédit. Mario Draghi a d’ailleurs récemment fait savoir qu’il considérait que le niveau d’inflation en Europe était encore insuffisant pour mettre fin aux opérations de la BCE.
Le débat sur les questions monétaires en Europe est donc, comme on le voit ici, prisonnier des vues inflationnistes, à ceci près qu’il n’existe pas de consensus quant au degré d’intervention nécessaire pour maintenir un niveau « optimal » d’inflation.
Ce que sont en train de vous expliquer ces bureaucrates à la tête de ces banques centrales, c’est que tout irait mieux pour vous si votre pouvoir d’achat était plus faible.
Si des prix en hausse sont une bonne nouvelle, pourquoi les soldes attirent-elles du monde ?
Il est vrai que chacun, dans sa vie quotidienne, attend avec impatience que les prix se mettent à monter. D’ailleurs, quand surviennent les soldes, nous pouvons constater les scènes d’effroi dans les centres commerciaux…
Une question nous vient alors à l’esprit. Si 2% d’inflation est le signe d’une économie bien portante, pourquoi ne pas aller plus loin à l’image des pays où l’on utilise des brouettes pour transporter des billets ?
Plus sérieusement, il est nécessaire de ne pas se laisser abuser par ces discours politiques qui défient toute logique. L’amour de l’inflation des élites politiques est en totale contradiction avec l’essence même d’un système monétaire sain et de qualité.
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La croissance économique n’est pas stimulée par la dégradation de la monnaie
Si nous détenons de la monnaie, c’est bien évidemment pour sauvegarder notre pouvoir d’achat dans la durée. Or l’inflation revient précisément à altérer la qualité de la monnaie en dégradant son pouvoir d’achat. Se féliciter du retour de l’inflation relève d’une forme tout à fait étrange de masochisme.
La croissance économique n’est pas liée à la dégradation du pouvoir d’achat de la monnaie. Les mesures d’assouplissement quantitatif ne génèrent quant à elles aucune croissance. Au mieux, elles n’ont qu’un effet redistributif au profit des premiers à capter la nouvelle fausse monnaie émise. Au pire, elles perturbent les signaux de prix en encourageant la formation de bulles destinées à éclater.
A propos de bulle, il faut savoir que lorsqu’on soutient que l’inflation revient, ce n’est que très partiellement vrai. Elle n’a jamais réellement disparu. Simplement les actifs dont le prix augmente sous l’effet des opérations monétaires de la Banque centrale ne sont pas pris en compte dans l’Indice des prix à la consommation (IPC) qui sert officiellement à déterminer l’inflation.
Méfions-nous des statistiques officielles qui ne révèlent que très imparfaitement l’ampleur de la spoliation opérée par les politiques monétaires.