L’un de nos chers lecteurs nous a gentiment suggéré de mettre en place un « Indice Funeste » comportant des indicateurs d’effondrement imminent.
Notre équipe d’analystes y travaille, à Delray Beach (Floride).
En attendant, en début de semaine, nous vous avons bien présenté un indicateur funeste : celui du flux du crédit.
L’économie dépend des prêts accordés par les banques. Si cette activité ralentit, l’économie ralentit aussi. Or la croissance du crédit baisse à un rythme jamais enregistré depuis 2008.
Il existe un autre indicateur, qui fera sûrement partie de notre Indice Funeste : le niveau des « appels de marge ».
Lorsqu’un investisseur achète des actions sur marge, il emprunte la plus grande partie du prix d’achat à son courtier.
Comme il ne verse qu’une partie du montant total – la marge – il peut gagner si le marché enregistre une hausse en immobilisant moins d’argent. Il doit donner ses actions en collatéral pour garantir son prêt.
Mais si le marché enregistre une baisse, il reçoit un appel de marge (margin call). S’il ne se plie pas aux exigences de sa marge, le courtier peut alors vendre les actions (sans l’en informer)
« Ce sont les marchés qui créent le sentiment », disent les anciens. Lorsque les actions sont proches d’un plus haut historique, les investisseurs imaginent qu’elles ne peuvent qu’augmenter encore.
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Mais lorsqu’elles baissent, tout d’un coup, ils se demandent pourquoi diable ils en ont acheté.
Au pied du mur et paniqué, l’acheteur sur marge est contraint de vendre. Et plus son appel de marge est élevé, plus un grand nombre d’actions doit être liquidé, ce qui fait chuter le marché encore plus.
La dernière fois que l’on a atteint le niveau d’achat sur marge (margin debt) actuel, c’était lors du pic des dot.com, en 1999.
Le facteur Trump
Les chiffres relatifs aux achats sur marge constituent des « données dures », c’est-à-dire vérifiables. Elles montrent au dollar près le niveau d’optimisme des investisseurs.
Les consommateurs sont optimistes, eux aussi. Les chiffres relatifs au sentiment des consommateurs sont des « données molles », difficiles à mesurer. Ils s’appuient sur des résultats d’études peu précis.
Mais l’un et l’autre s’alignent plutôt bien, à des plus haut sur 17 ans.
En surface, ces deux types de données sont remarquables. Pourquoi les investisseurs empruntent-ils de l’argent pour acheter des actions lorsque leur cours atteint déjà un plus haut historique ?
Pour gagner de l’argent, il faut acheter bas et vendre haut. Ces investisseurs semblent faire tout le contraire. Ils s’empressent d’acheter des actions – à crédit – au prix le plus cher jamais enregistré.
Les consommateurs devraient être moroses, eux aussi. En fait, les données dures révèlent qu’ils le sont.
Ils ne dépensent pas.
Les magasins de vente au détail ferment au rythme le plus rapide jamais enregistré depuis la crise de 2008.
Les ventes de voitures sont retombées aux mêmes niveaux que pendant la récession (une étude de JP Morgan Chase prédit que les prix des voitures d’occasion vont chuter de moitié au cours des cinq prochaines années).
Quant aux remboursements des prêts immobiliers, ils atteignent un niveau plus prohibitif, comparés aux salaires, que jamais auparavant.
Comment expliquer que les consommateurs et les investisseurs affichent un état d’esprit aussi haussier ?
Donald J. Trump.
La confiance des consommateurs et le marché actions se sont envolés au lendemain de l’élection présidentielle.
Apparemment, les consommateurs et les investisseurs pensaient que M. Trump améliorerait les choses. Mais de quelle manière, précisément ? Là, cela n’a jamais été très clair… du moins pour nous.
Le « Trump Trade » dépendait de tellement de choses improbables et vagues.
Même si la Team Trump pouvait apporter des améliorations fondamentales en matière de réglementation, fiscalité ou déficit, les résultats ne se manifesteraient pas avant des années.
Il faut des années pour que des dépenses d’infrastructures sensées soient engagées, par exemple.
Après la prise de fonction du président Reagan, les actions ont chuté au lieu de grimper. Elles ont continué à chuter pendant 17 mois consécutifs, effaçant au passage 20% de la valorisation du marché.
C’était au moment où les initiés du Deep State commençaient juste à se placer.
Il y a 37 ans, une majorité bien décidée, contrôlant fermement le Congrès et cernant nettement ce qu’il se passait, pouvait encore contrôler le gouvernement. A présent, c’est quasiment impossible.
A cette époque, les réformateurs avaient le vent en poupe. Le prix d’une seule once d’or achetait l’indice Dow Jones. A présent, avec le Dow Jones à plus de 20 600 points, il vous faudrait 16 onces.
Le pays avait moins de 1 000 Mds$ de dettes. A présent, il en a 20 000 Mds$.
Le rendement des Bons du Trésor à 10 ans dépassait les 15% (à présent, il est au-dessous des 3%).
Autrement dit, les investisseurs et les consommateurs avaient toutes les raisons de se montrer optimistes, au cours de l’ère Reagan. Il était quasiment certain que les choses allaient s’améliorer.
A présent, ils feraient bien d’être prudents. Le vent a tourné.
Il est quasiment certain que les choses vont s’aggraver.
1 commentaire
Le seul moyen de préserver les retraites aux USA est que la bourse monte.La FED achètera ce qu’il faut.Il n’y a plus de marché baissier,on n’attaque pas la FED