Quel est le « contrat social » qui soutient l’empire américain… et combien de temps va-t-il encore tenir, considérant les coups de boutoir qu’on lui porte en ce moment ?
Nous ne sommes pas républicain ou démocrate… ni libertaire… ni même anarchiste. Simplement, nous n’aimons pas que les gens nous disent quoi faire.
Nous avons déjà bien assez de mal à essayer de déterminer quoi faire de notre vie – alors que nous connaissons parfaitement nos propres désirs et circonstances de vie. La dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’un ordre en provenance d’un crétin assis à Washington.
Qui plus est, les gens qui veulent vous dire quoi faire sont généralement ceux dont les idées sont imbéciles… comme on peut le voir avec les derniers impératifs en date. Non seulement ils sont autoritaires, ils sont aussi contradictoires.
Contrat social
Ces derniers jours, nous examinons le « contrat social » qui tient l’empire américain. Nous le faisons avec précautions… comme on sonde le sol à la baïonnette pour tenter de trouver une mine anti-personnel avant de marcher dessus.
Evidemment, le « contrat social » est un mythe. Il n’existe pas de tel contrat. Nous ne l’avons jamais vu. Nous ne l’avons jamais accepté. Et quelle sorte de « contrat » peut être imposé aux gens… puis changé à volonté par l’une des parties et pas l’autre ?
Tout de même, certains mythes sont importants. La Constitution américaine affirme que ses citoyens sont créés égaux et bénéficient de l’égalité devant la loi ; ce sont des principes fondamentaux aux Etats-Unis.
Le « contrat social », aussi vague qu’il soit, résumait cet accord de base : les autorités nous traitent équitablement, et nous les laissons prendre notre argent et nous donner des ordres.
Sur ces points, tout le monde ou presque était d’accord dès le départ.
Qui piétine-t-on ?
Mais au fil du temps, l’accord a dérivé… petit à petit… en faveur des autorités.
Le sénateur George Frisbie Hoar a vu cela arriver en 1898. Grâce à ses guerres à l’étranger, a-t-il prédit, les Etats-Unis « seraient transformés, passant d’une république fondée sur la Déclaration d’Indépendance, guidée par les conseils de Washington, l’espoir des pauvres et le refuge des opprimés, à un vulgaire empire fondé sur la force physique, contrôlant des sujets et des Etats vassaux, dans lequel une classe doit éternellement régner et les autres classes obéir éternellement ».
L’une des leçons de l’Histoire, c’est qu’une armée utilisée pour piétiner les faibles à l’étranger sera un jour utilisée pour piétiner les faibles à domicile. Et on ne manque jamais de « crises » à piétiner à domicile.
Le Covid-19, notamment, devait être immédiatement tué dans l’œuf. C’est ce qu’ont dit quasiment toutes les élites – le clergé, les politiciens, les médias, les scientifiques… les grands de ce monde. Tous se sont unis pour assigner l’ensemble des Américains à résidence, qu’ils aient ou non des chances d’être infectés ou d’en infecter d’autres.
Ni la Constitution américaine… ni les lois ordinaires, normales… pas même un principe de bon sens vous permettant d’aller et venir comme bon vous semble…
… Ni le besoin de gagner sa vie… ni la liberté de culte… ni le besoin d’enterrer ses morts avec un minimum de dignité et de décence…
… Rien de toute cela n’était considéré si important qu’on vous accordait la permission de vous aventurer hors de chez vous (sauf peut-être pour acheter de la nourriture, de l’alcool ou un billet de loto).
Un nouvel impératif
Et puis, le 25 mai… tout à coup… on pouvait à nouveau sortir en grand nombre. Pourquoi ? Pour soutenir le mouvement Black Lives Matter [« les vies noires comptent »].
Soudain, le coronavirus n’était plus une telle menace. La cause valait qu’on lui sacrifie des vies (celle des autres) ! Le journaliste Glenn Greenwald rapporte dans The Intercept :
« L’épidémiologiste Jennifer Nuzzo a proclamé la semaine dernière que ‘nous devrions toujours évaluer les risques et les avantages liés aux efforts pour contrôler le virus’ – soit précisément le calcul risque/bénéfices que l’on estime interdit depuis février.
S’étant ainsi arrogée cette permission, le Dr Nuzzo a conclu que ‘en ce moment, les risques de santé publique qu’il y aurait à ne pas manifester pour exiger la fin du racisme systémique dépassent de loin les méfaits du virus’. En d’autres termes, si vous vous souciez de santé publique, vous ne devriez pas rester chez vous par crainte de contracter ou transmettre le coronavirus, mais bien faire le contraire : quitter votre maison pour participer aux manifestations. »
Alors où en sommes-nous ? Chaque vie vaut-elle la peine d’être sauvée – même si cela implique de mettre l’économie à l’arrêt ? Ou bien les vies noires comptent plus… même si ce sont précisément elles qui sont le plus en danger ?
Car ce nouvel impératif est né en dépit du fait que les Noirs sont particulièrement fragiles face au Covid-19… et que les victimes de la maladie suite à ces rassemblements de masse seraient en majeure partie noires.
Que faut-il en comprendre ? Les chercheurs, journalistes et activistes se soucient-ils des vies noires ? Ou pas ?
Et qu’est-ce que tout ça a à voir avec les guerres à l’étranger… avec le contrat social… avec l’effondrement économique, l’impression monétaire et la fin de l’empire américain ?
Il y a beaucoup de points à relier, en d‘autres termes…
2 commentaires
Un jour, les Etasuniens découvrirons la lutte des classes. En France, depuis les années 80, la propagande de la classe dominante tente d’étouffer cette évidence universelle sous des tombereaux de mensonges. Elle y est presque parvenue, au point que même le Néo Parti Communiste, y a renoncé pour paraître moderne. Mais les faits sont têtus. Les riches sont toujours plus riches, toujours plus protégés par le pouvoir, toujours plus arrogants au point que plus personne ne peut plus l’ignorer. Il faut détourner l’attention, allumer des contrefeux, lancer des leurres. Le communautarisme, l’antisémitisme, la pédophilie, le terrorisme ne suffisent plus face à empêcher la contestation des classes dominées. « Le privilège blanc » est la nouvelle provocation de ceux qui veulent que rien ne change. Qu’en pense les Français ? On ne sait pas. Comme d’habitude, seuls les éditorialistes et les micro-trottoirs, outils usuels de la propagande sont autorisés à s’exprimer dans les médias.
Lorsque l’on pense que seulement 10 % des foyers fiscaux français disposent d’un revenu annuel imposable supérieur à 50.000 euros et que si on leur prend il n’y aura rien la seconde année. La réalité est tellement brutale qu’on en parle pas mais que l’on continue de fantasmer sur les milliards de stocks alors que la vraie richesse est le revenu disponible