Sommes-nous réellement dans une Nouvelle ère de prospérité radieuse… ou bien se pourrait-il que la réalité reprenne un jour ses droits ?
Nous nous posions des questions hier.
Vivons-nous un boom de la Nouvelle ère… éternellement financé par la fausse monnaie de la Fed ? Ou bien attendons-nous simplement que les actions s’effondrent ?
Dans le camp de la Nouvelle ère, on trouve Summers, Krugman, Bernanke et Powell – tous ceux qui affirment savoir comment gérer une économie – avec des cibles d’inflation à 2%… des taux négatifs… et des politiques au-diable-la-dette.
Ce qu’ils savent en réalité, bien entendu, c’est qu’on a affaire à un cas de « l’inflation ou la mort ». Soit ils continuent à injecter plus d’argent et de crédit… soit tout l’édifice s’effondre en tas.
Ils ont raison sur la situation « l’inflation ou la mort ». Mais plus ils injectent de monnaie… plus le tas sera gros, à la fin de l’effondrement économique.
On trouve cependant d’autres rêveurs de la Nouvelle ère qui sont plus intelligents… et moins facilement écartés…
Un glorieux avenir
Depuis des semaines, nous sommes perplexe face aux idées avancées par George Gilder et les économistes Gale Pooley et Marian Tupy. Si ce qu’ils affirment est vrai, nous sommes en route pour un glorieux avenir de prospérité, longévité et absurdité.
Dans ce magnifique avenir, nous pouvons oublier notre passé… les taux d’intérêt négatifs ont un sens… et toute la négativité que nous brassons depuis tant d’année peut être envoyée promener sans plus y penser.
En bref…
Ils pensent que le progrès technologique surpasse notre capacité naturelle à faire un beau gâchis de tout ou presque.
Ils basent leurs calculs sur le « prix-temps ». En d’autres termes, ils calculent le nombre d’heures de travail nécessaires pour gagner, disons, une miche de pain. Selon leurs calculs, ce chiffre – le « prix-temps » du pain – chute d’environ 3,4% par an depuis 70 ans.
3,4% est donc le taux réel de la déflation… c’est-à-dire le rythme auquel nous nous enrichissons tous… du moins selon ce qu’ils affirment. Ce qui nous amène à une conclusion assez choquante et délicieuse : les taux d’intérêt nominaux pourraient bien être négatifs aux Etats-Unis.
Gale Pooley explique :
« L’une des premières équations que l’on apprend en économie est :
Taux d’intérêt nominal = Taux d’intérêt réel + Inflation.
Si l’on part du principe que le taux d’intérêt réel est de 3% et que l’on a une inflation de 3%, le taux nominal devrait alors être de 6%.
Mais si l’on a une inflation négative ou déflation ?
Si le taux réel est de 3% et que nous avons 3% de déflation, alors le taux nominal pourrait être zéro. »
Si les choses deviennent réellement moins chères au rythme de 3,4% par an, il faudrait un taux nominal négatif de moins 0,4% pour obtenir un intérêt réel de 3%.
Eureka ! Si le coût de service de la dette était négatif… ma foi… plus on a de dettes plus on rit. On serait payé pour emprunter.
Cela semble raisonnable, n’est-ce pas ? Mais dans la mesure où nous sommes de nature méfiante… dans la mesure où la croissance réelle – mesurée en prix-temps – continue depuis, disons, 200 ans… dans la mesure où l’inflation, sur la majeure partie de cette période, était encore plus bas qu’aujourd’hui… et dans la mesure où jamais une seule fois les taux n’ont été négatifs…
… Nous allons partir du principe qu’il y a un hic quelque part.
Lequel ? C’est ce que nous verrons dès demain.