Quelques leçons tirées de l’expérience des propriétaires élitistes de bidonvilles de Baltimore…
Flash info de Reuters :
« Les actions de Target Corp. ont chuté de 13,1% après que le détaillant de grande surface a prévu une baisse surprenante de ses ventes pour les fêtes de fin d’année. »
Alors que les chiffres des ventes semblaient plutôt bons pour le mois d’octobre, les acheteurs ont du mal à suivre le rythme de la hausse des prix. Seeking Alpha :
« Les soldes des cartes de crédit ont augmenté de 38 milliards de dollars au cours du trimestre, et de 15 % en glissement annuel, soit la plus forte hausse depuis plus de 20 ans. »
Les salaires sont à la traîne de l’inflation depuis 19 mois consécutifs. Le diesel – le carburant qui fait tourner notre économie – se fait rare, le prix moyen à la pompe atteignant 5,35 dollars le gallon. Les prix à la production – par opposition aux prix à la consommation – laissent entrevoir une inflation beaucoup plus importante.
Les détaillants se demandent si le Père Noël viendra cette année…
Notre sujet est la destruction de la classe moyenne américaine. Comment ? Pourquoi ? Voyons ça ensemble…
Un incident qui date…
Notre premier bureau à Baltimore était situé dans un quartier très défavorisé. Le bâtiment était une ancienne décharge. Mais la ville avait proposé de nous le vendre pour 100 $.
Il s’est avéré que nous l’avons payé trop cher.
Non loin de là se trouvait le quartier connu sous le nom de « Lil’ Italy », réputé pour ses bons restaurants. C’était aussi la partie la plus sûre de la ville ; les Italiens avaient des battes de baseball et, pendant les émeutes de 1968, par exemple, ils ont monté la garde. Personne n’a été blessé. Aucune fenêtre n’a été cassée dans la Petite Italie.
Entre notre bureau et la Petite Italie, il y avait des « cités », des immeubles horribles où vivaient les « pauvres ». La zone était si dangereuse que même les policiers verrouillaient les portes de leurs voitures lorsqu’ils y passaient.
Un jour, nous avons décidé d’emmener tout le personnel de notre bureau – une demi-douzaine de personnes – déjeuner à Lil’ Italy, ce qui impliquait de passer par ces quartiers dangereux. Alors que nous marchions, une voiture de police s’est soudainement arrêtée à côté de nous.
« Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? », a dit le policier en hurlant par la fenêtre ouverte. « Vous devriez être au courant. S’il vous arrive quelque chose, je considérerai ça comme un suicide. »
Au moins, la police de Baltimore avait encore le sens de l’humour à l’époque.
Mais voici l’histoire de ces quartiers.
Les je-sais-tout
L’un des conflits permanents de la vie publique moderne se déroule entre les élites qui savent tout… et la classe moyenne, l’homme « commun ». Les « je-sais-tout » sont généralement plus éduqués, plus au fait des médias… et sont capables de se tenir sur un plateau télé et de donner des réponses – ou plutôt de blablater – à des questions dont ils ne savent rien.
Voici ce que nous expliquait un ami sur l’urbanisme de Baltimore :
« Baltimore était considérée comme le lieu de naissance de la maison typique en rangée américaine.
La maison en rangée a connu un grand succès… pour les constructeurs et pour les familles qui y vivaient. Elles ne prenaient pas beaucoup de place… mais elles laissaient aux gens de l’espace pour vivre… en comprenant généralement une cour où ils pouvaient cultiver quelques légumes, élever quelques poules… et faire un barbecue dans la cour.
Puis, les urbanistes sont arrivés. Ils pensaient que les gens – surtout les pauvres – devaient vivre dans des tours. Alors, dans le cadre de vastes campagnes d’amélioration urbaine, ils ont démoli les maisons en rangée et ont construit des espèces d’empilement de terriers pour que les gens y vivent. »
Comment cela a-t-il fonctionné ? Regardez. Voici ce qui est arrivé aux « projets » près de notre bureau :
La classe moyenne vivait dans les maisons en rangées, typiques de Baltimore. Le mari allait travailler dans les usines et les entrepôts. La femme restait à la maison…. et frottait les marches en marbre blanc les week-ends. Ce n’était pas un arrangement parfait, mais c’était propre, et sûr… et c’est ce que les gens voulaient. De la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970… la classe moyenne de Baltimore a prospéré. Les salariés vendaient leur temps, et le temps devenait de plus en plus précieux.
Mais maintenant, ici à Charm City, la classe moyenne a pratiquement disparu des maisons qui l’ont connue. Ils ont déménagé en banlieue – en grande partie pour échapper à la criminalité et aux impôts de la ville. Les usines sont également devenues froides et silencieuses. A leur place se trouvent des tours de bureaux, plus ou moins vidées lors de la fuite face au Covid en 2020.
Les planificateurs d’élite pensent toujours qu’ils savent tout, mieux que quiconque. Leurs victimes ? La classe moyenne.
Dans le monde des affaires, ils apportent leurs connaissances bancales répandues dans les écoles de commerce. Au sein du gouvernement, ils poussent n’importe quelles idées à la mode dans les cercles d’élite. Et dans le monde de l’investissement… tout s’accumule dans des actifs. Dot-coms… financement hypothécaire… ESG… cryptos – quelle que soit la mode, ils font tout pour pousser des produits vendus aux investisseurs comme la « prochaine nouvelle tendance ».
Grâce à leurs faux dollars – introduits en 1971 – les revenus réels de la classe moyenne ont atteint un pic en 1975 et sont restés stables ou en baisse depuis. Grâce à leurs guerres – contre la drogue, la pauvreté, le Vietnam, l’Irak, l’Afghanistan, la Russie – des milliers de jeunes de la classe moyenne ont été tués, mutilés ou appauvris… et 31 000 milliards de dollars ont été ajoutés à la dette nationale.
Aujourd’hui, grâce à leurs politiques d’inflation et d’énergie, la classe moyenne américaine est peut-être condamnée. Les prix vont augmenter. Les revenus seront encore plus faibles. Les pauvres recevront de plus en plus de choses gratuites du gouvernement. Et les riches trouveront des moyens de protéger leur richesse… et même de s’enrichir davantage (lorsque la Fed commencera à pomper de l’argent à la source).
Il faut détruire la classe moyenne
Hier, nous avons examiné comment l’empire romain a détruit ses classes moyennes. La guerre et l’inflation ont toujours été les principaux moyens de ruiner un pays. Les deux frappent particulièrement les classes moyennes… et ensuite, sans une classe moyenne forte, le pays lui-même trébuche et tombe.
Vous pouvez observer ce phénomène aujourd’hui dans les pays à forte inflation. Au Venezuela, les riches ont pu échapper à l’inflation grâce à des comptes bancaires à Miami. Les pauvres n’avaient rien à perdre. Mais la classe moyenne a été presque anéantie.
En Argentine, le processus est moins dramatique. Mais, là aussi, l’inflation avoisinerait les 100% par an. Les riches placent leur argent à l’abri (après tant d’années de crises financières, ils savent ce qu’il faut faire). Les pauvres comptent sur les prestations sociales (ils passent d’une douzaine de « plans » confus). Et la classe moyenne, où peut-elle aller ? Que peuvent-ils faire ? Ils vendent leur temps. Que font-ils lorsque le temps perd de sa valeur ?