Le monde marche à reculons, de temps à autre, avec des courants profonds, largement non détectés, qui façonnent nos pensées politiques ainsi que nos marchés. Ils façonnent également les candidats et les électeurs.
Selon l’opinion publique, Donald Trump présente une menace pour la démocratie.
Salon rapporte :
« Trump va-t-il tenter de mettre fin à la démocratie ? Oui…
Les auteurs du ‘Dictator’s Handbook’ affirment qu’un second mandat de Trump sera épouvantable – mais qu’il ne peut pas faire basculer les Etats-Unis dans l’autocratie. »
L’Atlantic partage ce point de vue :
« Donald Trump a gagné – et la démocratie américaine est désormais en grand danger
Ayant gagné le pouvoir de façon démocratique, Trump est désormais en mesure de mettre en oeuvre ses plans de longue date, visant à détruire la démocratie américaine de l’intérieur. »
Les faiseurs d’opinion lui attribuent des pouvoirs quasi surnaturels. Selon eux, il peut changer le fonctionnement d’une nation de 330 millions d’habitants – ses règles, ses habitudes, ses coutumes – et leur imposer sa vision du bien et du mal.
Mais Trump est le reflet d’un changement majeur dans la tendance politique primaire. Il n’en est pas la cause.
Hier, alors que je me rendais au bureau à Baltimore, j’ai soudain entendu des sirènes de police qui semblaient être des dizaines, des deux côtés de l’autoroute. Mais que se passe-t-il, nous sommes nous demandés ? La troisième guerre mondiale a-t-elle éclaté ? Les Russes ont-ils débarqué à Annapolis ? Non. Un pick-up a quitté la route, personne n’a été blessé.
Pourtant, gyrophares allumés, klaxons actionnés, armes de poing prêtes à l’emploi, toute une escouade de secouristes s’est élancée sur la route, chacun essayant d’être le premier à intervenir.
« Depuis quand la police locale est-elle aussi musclée ? », nous sommes nous demandé. Il s’agissait de policiers armés, prêts à faire face à une invasion extraterrestre.
Mais partout dans le monde, les gouvernements – locaux comme nationaux – sont de plus en plus musclés. La BBC rapporte :
« Les ventes d’armes américaines à l’étranger atteignent un niveau record en 2023, stimulées par la guerre en Ukraine
Le gouvernement américain a négocié 81 milliards de dollars de ventes d’armes, soit une augmentation de 56% par rapport à 2022, selon le département d’Etat. La Pologne a acheté des hélicoptères Apache pour 12 milliards de dollars, et a également payé 10 milliards de dollars pour des systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité (Himars) et 3,75 milliards de dollars pour des chars M1A1 Abrams, a indiqué le département dans un rapport sur l’année fiscale du gouvernement américain qui s’est achevée en octobre. Il a également dépensé 4 milliards de dollars pour des systèmes de commandement de la défense aérienne et antimissile intégrée.
‘Les transferts d’armes et le commerce lié à la défense sont des outils importants de la politique étrangère des Etats-Unis qui peuvent avoir des implications à long terme pour la sécurité régionale et mondiale’, a déclaré le département d’Etat dans sa note annuelle publiée lundi. »
Le bodybuilding et les brimades des fonctionnaires ne sont pas le fait de Donald Trump. Ils sont dans l’air du temps. Tout le monde semble vouloir botter les fesses de quelqu’un d’autre. L’adversaire de Donald Trump, Kamala Harris, a fait de son mieux.
Mais Donald Trump a passé toute sa carrière à répéter pour ce rôle. Il a été cité dans plus de 3 500 procès. C’est un vrai combattant… En d’autres termes, l’homme qu’il faut pour le poste le plus élevé, à l’heure où le pugilat est à la mode.
Il y a des périodes où la civilisation se développe par des échanges volontaires et des innovations consensuelles. Il y a d’autres périodes où les politiciens et les élites prennent le pouvoir, multipliant les contrôles, les sanctions, les réglementations, les tarifs, les taxes… sous couvert de grandes campagnes pour rendre le monde meilleur et encourager la guerre.
Parfois, le monde marche à reculons, guidé par des courants profonds, non détectés, qui façonnent nos pensées politiques ainsi que nos marchés. Ils nous façonnent aussi, nos candidats et les électeurs qui les élisent.
Un petit délinquant peut vous menacer avec une arme. Mais les élites ont des moyens bien plus efficaces. Une grande partie de la « politique publique » n’est en fait qu’une autre façon de voler un groupe au profit d’un autre. C’est ce qui arrive lorsque l’on se trouve dans la phase descendante de la tendance politique primaire.
Ensuite, vient l’esprit combatif, et le guerrier M. Trump n’a pas été choisi pour la cohérence de ses opinions économiques. Il n’a pas non plus été choisi pour sa connaissance approfondie de la technologie, de la Constitution ou des affaires mondiales. Les électeurs l’ont choisi parce qu’ils ont envie de se battre… et c’est le parfait soldat.
3 commentaires
C’est certain: l’élection de Trump est une manifestation de la guerre des peuples contre les élites. Mais si les peuples se sont révoltés c’est que les élites occidentales leur font la guerre, du haut de leurs prétendues « lumières », depuis des décennies. L’élection de Trump est une forme de révolution.
Effectivement la démocratie selon le camp du bien qui gracie sa famille de corrompu, le peuple n’en veut plus.
Démocratie dans le principe, ploutocratie dans les faits.