▪ "Les matières en bonne voie pour leur plus longue hausse depuis 2000", titrait Bloomberg.
Que se passe-t-il ?
Il y a beaucoup d’argent dans le monde. Normal, les banques centrales en impriment ! En particulier la Fed.
Alors que se passe-t-il lorsque les banques centrales impriment de l’argent ? Eh bien, les prix bougent.
Si l’on en croit la "théorie quantitative de la monnaie", il faut en déduire que les prix vont grimper. Plus de monnaie en circulation, ça signifie qu’il y a plus d’argent disponible pour chaque unité de production "réelle".
Si bien que les choses qui ne peuvent être reproduites… et les choses cotées sur les marchés internationaux… grimpent. Comme le blé. Comme le cuivre. Comme le pétrole. Et bien sûr, comme l’or.
Les marchés découvrent les prix en permanence. Lesdits prix grimpent et baissent. Mais ils trouvent généralement leur équilibre au sein d’un canal relativement étroit. Dans un monde d’argent réel, les prix ne varient pas tant.
Généralement, à mesure que les banques centrales injectent de l’argent, les prix grimpent de plus en plus haut… jusqu’à ce que les bulles éclatent.
Pourquoi les éléments locaux ne réagissent-ils pas eux aussi ? Les frais de stationnement, par exemple… ou les maisons ? Eh bien, c’est une longue histoire. Mais l’argent facile de la Fed ne fait pas grimper tous les prix de la même manière. Parce que l’argent n’est pas distribué uniformément. La Fed imprime de l’argent, mais elle ne le distribue pas aux individus. Elle le donne aux banques. Et les banques le mettent dans des fonds de couverture, des opérations de trading et des portefeuilles spéculatifs.
Cet argent n’entre jamais dans les poches des consommateurs. Il n’est donc jamais utilisé pour acheter les produits ordinaires d’une économie interne. Il passe sur les "marchés brûlants" — des marchés mondiaux où le prix des produits est fixé par enchères. Ces produits grimpent en flèche… alors que les chiffres de l’inflation centrale stagnent quasiment aux Etats-Unis.
▪ Le pétrole est à un sommet de deux ans. Et tenez, voici ce que nous dit le Telegraph :
"La maison de ventes aux enchères Christie’s enregistre la meilleure de ses 245 années d’histoire".
"Christie’s a annoncé des ventes record pour 2010, la maison ayant profité des 12 meilleurs mois de ses 245 ans d’histoire".
"Les ventes totales ont grimpé de plus de 50% pour atteindre 3,3 milliards de livres [3,8 milliards d’euros] l’an dernier, la société conservant sa place de plus grande maison de ventes aux enchères du monde".
"Christie’s a participé aux deux tiers des ventes d’oeuvres d’art dans le monde pour une valeur de plus de 50 millions de dollars".
"Les oeuvres vendues courant 2010 comprenaient Nu, feuilles vertes et buste, de Picasso, qui s’est vendu pour un record d’enchères de 70,3 millions de livres [82,2 millions d’euros], ainsi que la vente, pour 35,2 millions de livres [41 millions d’euros], de la Grande tête mince de Giacometti, les deux ayant été vendus le même jour en mai dernier".
"Les ventes d’art impressionniste et moderne ont représenté le marché le plus prospère de Christie’s, avec des ventes atteignant le total de 767 millions de livres [896,5 millions d’euros], suivi par les ventes d’art contemporain et d’après-guerre de 603 millions de livres [704 millions d’euros]".
"L’Europe et les Etats-Unis se taillaient la part du lion dans ces ventes, mais la croissance était la plus rapide dans la branche asiatique de l’entreprise, les ventes ayant plus que doublé à 499 millions de livres [583 millions d’euros]".
Ces augmentations de prix ne sont pas nourries par l’inflation des prix à la consommation. Les gens veulent désespérément se débarrasser de l’argent avant qu’il perde de sa valeur. Ce phénomène est nourri par l’avidité, non la crainte.