Le problème des dépenses publiques ne réside pas dans la forme, mais dans le fond. Ce n’est pas que l’argent soit dépensé de manière inefficace, c’est qu’il soit dépensé tout court.
Nous nous demandons combien d’employés fédéraux se sont conformés à la demande du DOGE. La date limite était fixée à lundi minuit. CBS News rapporte :
« Elon Musk, à la tête du DOGE, déclare que les employés fédéraux doivent documenter leur travail ou démissionner ; certaines agences s’y opposent
Les employés fédéraux ont reçu un courriel samedi leur demandant de documenter cinq choses qu’ils ont accomplies au cours de la semaine écoulée ; Elon Musk a déclaré que ceux qui ne répondraient pas risqueraient de perdre leur emploi.
L’Office of Personnel Management (OPM) a envoyé un courriel intitulé ‘Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?’, demandant aux destinataires de fournir cinq exemples de leurs activités de la semaine précédente, tout en excluant toute information classifiée. Il était également précisé que les employés devaient inclure leur superviseur dans leur réponse. »
Ils devaient fournir des preuves qu’ils exerçaient bien une activité professionnelle… Faute de quoi, comme l’a expliqué le président :
« Si vous ne répondez pas, vous serez semi-renvoyé ou renvoyé, car beaucoup de gens ne répondront pas parce qu’ils n’existent même pas. »
Les troupes d’assaut du DOGE espèrent ainsi traquer le « gaspillage » et la « corruption », avec l’ambition d’économiser des milliers de milliards de dollars. Mais elles pourraient bien finir par licencier les mauvaises personnes.
Le problème des dépenses publiques ne réside pas dans la forme, mais dans le fond. Le problème n’est pas que l’argent soit dépensé de manière inefficace, c’est qu’il soit dépensé tout court.
Et dans le cadre de nombreux programmes, l’employé fantôme – celui qui ne fait rien – est parfois le meilleur élément de l’équipe. Il ne cause aucun tort, ne se plaint jamais et n’a jamais besoin d’une coûteuse opération à coeur ouvert.
Imaginez les courriels que le DOGE aurait pu recevoir de la part des autorités fédérales, chargées de faire respecter, disons, la Prohibition. L’un d’eux aurait pu répondre : « J’ai passé une semaine très productive. J’ai démantelé trois alambics, arrêté 49 contrebandiers et détruit 1 450 bouteilles de whisky. »
Ou bien…
« Je me suis rendu dans un bar clandestin pour étudier la distribution illégale d’alcool. J’ai bu un verre, juste pour vérifier qu’ils servaient bien du rhum de démon. Ensuite, je suis rentré chez moi. »
Qui aurait dû alors être licencié ?
Imaginez qu’ils aient soumis le test aux combattants de la guerre en Irak, aux soldats de la guerre contre la drogue ou aux bureaucrates de la lutte contre la pauvreté…
Les tire-au-flanc sont les vrais héros, ce sont eux qui font le moins de dégâts. La dernière chose que nous voudrions avoir, c’est un groupe de fonctionnaires fédéraux sérieux qui poursuivent avec diligence et dynamisme leurs politiques malveillantes.
Et la meilleure façon de traiter avec eux est de réduire leurs budgets et de mettre fin à leurs programmes. Tout ce qui diffère de cet objectif n’est que de la poudre aux yeux.
Revenons à notre réflexion précédente…
Les salaires, le PIB, les ventes et les bénéfices ne devraient jamais diverger excessivement les uns des autres. De même, les actions ne devraient pas s’éloigner trop radicalement de leur juste valeur. Les poules ne peuvent être séparées des oeufs, tout comme les entreprises restent indissociables de la valeur de ce qu’elles produisent. Lorsqu’elles deviennent trop chères, une correction est inévitable. A l’inverse, si elles sont sous-évaluées, il y a fort à parier qu’elles finiront par remonter.
Globalement, par rapport à la valeur réelle des « choses » dans notre vie, les actions ne devraient pas prendre un seul centime, même dans 100 ans. (Nous reviendrons demain sur cette idée contre-intuitive.)
Comment est-ce possible ?
Depuis 1925, les actions ont été multipliées par 366. Mais par rapport à quoi ? Au dollar, bien sûr. Et c’est là que réside toute l’histoire. Une histoire à rebondissements… et une pirouette.
L’argent fictif a faussé l’ensemble du système – pas seulement les prix, mais aussi les ventes, les bénéfices et le PIB.
En dollars, le S&P 500 a progressé de 2,7% en janvier, après une hausse de 23% en 2024. L’économie dans laquelle ces gains remarquables ont été enregistrés n’a toutefois progressé que de 2,8% sur l’ensemble de l’année 2024.
Les oeufs n’ont pas changé. Alors pourquoi les poules auraient-elles soudainement tant plus de valeur ?
Comme nous allons le voir, elles n’ont pas réellement gagné en « valeur ». Elles ont simplement été surenchéries dans la frénésie spéculative de ce que Tom appelle « la plus grande expérience financière de l’histoire ».
Or toute expérience a une conclusion. Et celle-ci finira tôt ou tard par révéler son échec.
A l’échelle mondiale, il pourrait exister entre 100 et 150 000 milliards de dollars d’actifs fantômes – des valeurs gonflées sans production réelle en face. Et à mesure que cette réalité deviendra évidente, que ce soit dans 10, 20 ou 100 ans, le rendement réel des actifs d’investissement américains pourrait bien s’avérer négatif.
1 commentaire
Gaston lagaffe ce héros !