Par James Howard Kunstler
▪ L’Etat islamique (EI) est une autre conséquence du retour de flammes de l’aventurisme extérieur de l’Amérique. Né sur les vestiges d’Al Qaida dans un Irak laissé exsangue, ses conquêtes en 2014 s’étalaient du nord de la Syrie à plusieurs grandes villes irakiennes (Falloujah, Tikrit, Mossoul) jusqu’aux portes de Bagdad. L’EI a gagné beaucoup d’argent en s’emparant de puits de pétrole et rançonnant les otages occidentaux. Il a choqué le monde occidental avec les décapitations des otages pour lesquels les Etats-Unis et le Royaume-Uni refusaient de verser la rançon. A présent, la réponse des Etats-Unis est de bombarder ses installations et campements. Cela ne peut que les conduire, littéralement, sous terre.
L’EI se développera sur les sanctions occidentales. Comme il l’a encore tristement démontré en ce début d’année, l’EI a un grand potentiel pour recruter les innombrables jeunes hommes désoeuvrés et sous-employés que l’on trouve dans toute l’Afrique du Nord et tout le Moyen-Orient et même au-delà, en l’Europe et dans la société islamique qui s’étend du sud de la Russie jusqu’au milieu de l’Asie. Le problème est que si et lorsque l’EI arrive réellement régner sur la plupart de ces territoires, il gérera des économies revenues au Moyen Age.
*** Confidentiel *** Selon cet expert, la fin du système monétaire mondial est déjà programmée et pourrait avoir lieu d’ici mars 2015 — ou avant. S’il a raison, les marchés boursiers pourraient être divisés par deux, l’épargne individuelle partirait en fumée, les faillites bancaires se multiplieraient… et des millions de gens perdraient TOUT. Cliquez ici pour découvrir comment vous pouvez vous mettre à l’abri, vous et votre famille, de cette catastrophe à 100 000 milliards d’euros |
La dégringolade des prix du pétrole brut a gravement affaibli une économie arabe qui dépend des ventes du pétrole pour plus de 80% de ses recettes d’exploitation. La plus grande partie de ces recettes est consacrée au système national de protection sociale qui paie quasiment tout le monde à ne pas travailler. Il y aura beaucoup moins d’argent maintenant et beaucoup de plaintes de ce fait. La population de la Péninsule arabique vit tellement au-delà du superflu que la situation ne peut que s’aggraver, en particulier du fait qu’une grande partie de cette population qui vit dans l’excès comprend des jeunes hommes bourrés de testostérone et âgés de moins de 30 ans, n’ayant pour toute activité pour occuper leurs journées que bavarder sur la couleur du temps et sur des chicaneries religieuses.
On peut être certain que l’Etat islamique sera là pour jeter de l’huile sur le feu |
Il faut également savoir que lorsque le roi Abdallah, âgé de plus de 90 ans, décédera, il y aura probablement une lutte profondément déstabilisante pour le trône parmi la horde de princes et de clans rivaux — quel que soit le successeur nommé par Abdallah. On peut être certain que l’Etat islamique sera là pour jeter de l’huile sur le feu. Ceci, en soi, pourrait accélérer la fin de l’ère du pétrole. Il ne faut pas non plus oublier que le côté oriental de l’Arabie Saoudite, où se trouvent la plupart des infrastructures pétrolières, est principalement peuplé de Chiites. Dans le cas d’un conflit entre l’EI sunnite et l’Arabie chiite soutenue par l’Iran, beaucoup de choses pourraient exploser. Tout du moins, cela pourrait sérieusement assécher 30% de l’offre pétrolière mondiale.
▪ Du côté de l’Asie, maintenant…
De toute évidence, la Chine lutte pour empêcher une chute libre financière provoquée par plus de vingt ans de création d’une dette extravagante et beaucoup de mauvais investissements effectués pour une entrée très tardive dans une voie technico-industrielle mal balisée. On ne peut nier que les Chinois ont réussi à se propulser sur le devant de la scène en très peu de temps mais ils arrivent au moment du grand coup de balai.
Actuellement les conditions sont en train de changer dans le mauvais sens. L’économie mondiale qui a fait de la Chine l’atelier du monde avance désormais dans un tourbillon de guerre monétaire, de désaccords commerciaux, de conflits territoriaux, de rancunes ethniques et de perturbations qui contribuent au grand problème de fond : le pic du pétrole bon marché.
Les Chinois essaieront à tout prix d’atterrir en douceur dans la grande contraction économique qui menace. Les opérations bancaires en Chine étant opaques, trop sujettes aux maladresses du contrôle central et profondément corrompues, elles pourraient ne pas être de bon augure pour ce projet. Toutefois, la Chine a beaucoup de coussins en réserve sur le court terme sous la forme de réserves de devises étrangères et de stocks de matières premières.
Mais tôt ou tard, les Chinois devront considérer leur dépendance aux importations continues de pétrole. Ceci est clairement la base du flirt actuel de la Chine avec la Russie — mais avec la Russie ayant sans doute dépassé son propre pic de production de pétrole, cette stratégie n’est pas long terme. La Chine a produit la plus formidable ligne de production au monde de matériels photovoltaïques, mais de la façon dont fonctionnent les choses aujourd’hui, l’énergie solaire ne remplacera pas le pétrole. Quoi que les Chinois fassent, cela pourrait ne pas durer plus qu’une génération s’il n’y a pas de plateforme de soutien d’une économie pétrolière pour la fabrication de pièces solaires.
Tôt ou tard, les Chinois devront considérer leur dépendance aux importations continues de pétrole |
L’expérience suicidaire du Japon avec la politique de taux zéro et le QE n’a pas eu grand résultat mis à part exacerber les carry trades sur les devises et diminuer le niveau de vie des Japonais. Cela pourrait réussir à détruire le yen et ce qui reste de son économie en 2015. La catastrophe de Fukushima reste encore à résoudre et le futur énergétique du Japon semble bien sombre. Les Japonais ne possèdent pas de ressources énergétiques en propre. Au moindre incident grave dans les champs pétroliers du Moyen-Orient, ils seront laminés.
Le Japon est sur le point de devenir la première société post-industrielle néo-médiévale. Les Japonais pourraient réussir un bon coup en faisant machine arrière et en s’approvisionnant tant qu’il reste des riches dans le monde avec qui travailler. Ils pourraient aussi commencer sur un coup de tête une guerre avec la Chine pour le contrôle des champs pétroliers en mer de Chine méridionale. Il est difficile d’envisager un autre résultat d’un tel conflit que la Chine infligeant un bon coup de pied aux fesses du Japon…
James Howard Kunstler est l’auteur du best-seller La fin du pétrole, paru en 2005, qui prédisait l’effondrement financier et les implications du problème du Peak oil. Il est également l’auteur de livres sur l’urbanisme et l’échec des banlieues américaines — des ouvrages devenus cultes chez les urbanistes et les architectes. M. Kunstler est également l’auteur de 10 romans. Ses articles sont parues dans le New York Times, le Washington Post, Rolling Stones et dans le Atlantic Monthly.
2 commentaires
Ça ne ressemble pas à du Jim Rogers…
Je penche plutôt pour du J.H. Kunstler, comme indiqué à la fin de l’article.
Cher Monsieur,
Vous avez tout à fait raison, il s’agissait d’une erreur.
Merci pour votre vigilance, nous avons corrigé cela.