Volatilité de l’inflation, variations extrêmes sur les marchés, érosion des revenus, crises du logement, troubles politiques, récession ou révolution sont autant de symptômes…
Quoi de neuf ?
Oh non… Pas encore ! Le New York Times :
« La variole du singe se propage, les Etats-Unis déclarent l’état d’urgence sanitaire.
Le ministre de la Santé de Joe Biden a déclaré l’état d’urgence sanitaire concernant la propagation de la variole du singe aux États-Unis. C’est une appellation rare qui indique que le virus représente désormais un risque important pour les Américains. Des mesures visant à limiter les déplacements seront mises en place pour contenir la menace.
‘Nous sommes prêts à passer à la vitesse supérieure pour combattre ce virus et nous exhortons tous les Américains à prendre la variole du singe au sérieux’, a déclaré le secrétaire à la Santé Xavier Becerra lors d’une conférence de presse. »
Jusqu’à présent, aucun Américain n’est mort de la variole du singe. Chaque année des millions d’Américains sont victimes d’homicides, mettent fin à leurs jours, meurent d’une crise cardiaque ou de vieillesse. Pourquoi faire de la variole du singe une affaire d’Etat ?
Oh cher lecteur, vous le savez aussi bien que nous. Les urgences… Les guerres… Autant de raisons d’appeler aux armes et une bonne excuse pour dépenser de l’argent. Le gouvernement en raffole.
Le bruit et la fureur
Dans le même temps, le monde de l’argent fait l’objet de rumeurs, de bruits de couloir et de signaux contradictoires. D’un côté, de nombreuses causes immédiates de l’inflation (aides financières, programme de prêts aux petites et moyennes entreprises, confinements visant à endiguer la pandémie de Covid et guerre entre la Russie et l’Ukraine) semblent s’essouffler. Elles s’en vont comme on évacue un mauvais repas. Les aides financières sont terminées, les Russes ont progressé en Ukraine et, pour l’instant, le gouvernement a stoppé la planche à billets.
De l’autre côté, la Fed continue à prêter de l’argent aux banques membres à un taux inférieur de 650 points de base (6,5%) à l’indice des prix à la consommation. Parallèlement, rien n’indique que les hausses de prix de certains biens et services fléchiront.
Les salaires, par exemple, augmentent en réponse à la hausse des prix. Du coup, les employeurs doivent répercuter les hausses de prix sur les clients en augmentant eux-mêmes leurs prix.
USA Today :
« Les salaires dans les domaines de la restauration, de la restauration rapide et de la distribution ont fortement augmenté, notamment à cause des pénuries de main-d’œuvre causées par la pandémie. Cette hausse des salaires fait que les domaines nécessitant des compétences plus pointues comme la santé, l’industrie et la construction d’attirer des travailleurs subissent une concurrence accrue et ont désormais plus de mal à attirer des travailleurs.
Pour les emplois peu qualifiés (infirmier auxiliaire, soudeur et peintre), le salaire horaire se situe désormais entre 15 et 18 $. Certains experts affirment même que les salaires dans les domaines de la restauration rapide et de la distribution avoisinent, voire dépassent les salaires des emplois qualifiés. »
Quinze dollars de l’heure, ce n’est pas grand-chose. Mais c’est tout de même 50% de plus que ce que gagnaient beaucoup de travailleurs il y a deux ans seulement (ceux qui étaient payés au niveau du salaire minimum fédéral).
Les marchés envoient également des signaux étonnants. Le prix du baril de pétrole brut est passé sous la barre des 90 $ au début du mois, et a très peu rebondi depuis. Coinbase a augmenté de près de 40% durant la seule journée du 4 août.
Il semblerait que les investisseurs ne sachent plus sur quel pied danser. Les Bourses ont stagné hier, à l’image d’un candidat briguant un mandat au Congrès qui ne saurait pas quoi faire.
Flambée de la dette
Mais comme nous l’avons vu précédemment, nous assistons à des tendances contradictoires qui sèment la confusion. Le marché semble prendre un malin plaisir à déboussoler les investisseurs. Les années passent et leurs prévisions se révèlent fausses, les unes après les autres. Ce n’est qu’après les faits que l’on observe les vastes contours d’une grande tendance.
Lorsque l’on fait le bilan des 42 dernières années, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Paul Volcker a vaincu l’inflation. Les taux d’intérêt ont reculé de 1981 jusqu’à 2020. La baisse des taux d’intérêt vous permettait de refinancer votre maison et, pour les patrons, votre entreprise. Chaque année, on pouvait emprunter un peu plus, tout en remboursant des mensualités moins élevées.
Par exemple, les spéculateurs immobiliers recourant à l’effet de levier ont pu refinancer leurs actifs sur la base de prix plus élevés et à des taux d’intérêt plus faibles, encore et encore. C’est ce qui a fait exploser la dette. En 1980, la dette fédérale représentait moins de 33% du PIB. Elle s’élève désormais à 125% du PIB. La dette privée a suivi le même chemin. En 1980, le montant total de la dette publique et de la dette privée représentait 150% du PIB. Il s’élève désormais à plus de 350% du PIB.
La véritable flambée de la dette a eu lieu au cours des dix dernières années, lorsque la Fed a décidé d’appliquer des taux d’intérêt négatifs (après prise en compte de l’inflation) et de distribuer des milliers de milliards de dollars. Résultat : le Dow Jones affichait un niveau 44 fois supérieur au niveau qu’il avait à ses débuts en 1982. Le montant total de la dette est passé de 5 000 Mds$ en 1980 à près de 90 000 Mds$ désormais.
Il est facile de voir ce qui s’est passé. La Fed a injecté de l’argent en masse. La marée a soulevé quasiment tous les bateaux.
Et maintenant ?
Une facture salée
La Fed a fermé le robinet et commence même à resserrer l’étau. Son programme de resserrement quantitatif, qui consiste à laisser les obligations qu’elle détient arriver à échéance, entraînera un tarissement de la liquidité. Lorsque ces obligations arriveront à échéance, l’argent qu’elles représentent disparaîtra.
La Fed donne, la Fed reprend. Et la facture sera très salée.
Tant que la Fed poursuivra son programme de lutte contre l’inflation, la tendance principale restera la même, à rebours des 40 dernières années. Les prix des actifs, désormais élevés, devraient baisser. Les taux d’intérêt, actuellement faibles, devraient augmenter.
Est-ce que la Fed aura le courage de maintenir le cap ? Ne se laissera-t-elle pas déstabiliser par les signaux contradictoires ? Aura-t-elle le courage de ne pas courber l’échine devant Elizabeth Warren, Donald Trump, Wall Street et les autres partisans des taux d’intérêt bas ? La tendance actuelle ne sera-t-elle pas brutalement stoppée ?
Affaire à suivre…