▪ Nous l’avons échappé belle. Si le Congrès US n’était pas parvenu à un accord, les Etats-Unis auraient fait défaut… le premier défaut d’une grande économie mondiale depuis que l’Allemagne d’Hitler a déclaré qu’elle ne paierait pas ses factures. C’était en 1933.
On aurait pu penser que les investisseurs auraient eu des sueurs froides, pas vrai ? Qu’ils auraient tenté de deviner, nerveusement, de quel côté les choses allaient tourner… faisant grimper les actions une minute et les laissant chuter la suivante.
Non. L’indice de volatilité — le VIX — montre que le marché est resté étonnamment calme.
Qu’est-ce que ça signifie ?
Eh bien, que personne ne prend la menace de défaut très au sérieux. A chaque fois, tout le monde s’attend à un accord de dernière minute. Quand ils sont au pied du mur, pense-t-on, les politiciens se reprennent. D’une manière ou d’une autre, ils se serrent la main… et continuent d’avancer, bras dessus-bras dessous — vers une véritable catastrophe de dette !
Sauf que rares sont ceux qui voient une catastrophe arriver. Le prix de l’or en est probablement la meilleure mesure : le métal jaune perd du terrain depuis près de trois ans.
▪ L’inflation obstinément absente…
Jamais dans l’histoire tant de banquiers centraux n’ont travaillé si dur pour dégrader la devise du monde. Et jamais encore ils n’ont échoué à si grande échelle. Non seulement les prix à la consommation américains ne se sont pas orientés à la hausse, mais l’IPC US a tendance à baisser.
Comment est-ce que tout ça peut se terminer… sinon mal ?
« Je ne sais pas ce qui va se passer », a déclaré notre économiste préféré à Buenos Aires. Rob Marstrand est à la tête de la stratégie économique du Bonner Family Office. Il vit en Argentine — ce qui a fait de lui un fin connaisseur des désastres financiers. Et aujourd’hui… il en voit un arriver.
« Je ne sais pas quoi… et je ne sais pas quand. Mais je m’assure d’avoir quelques pièces d’or disponibles… juste au cas où ».
C’est bien là le plus étrange. Le monde est-il au bord d’un effondrement monétaire imminent ? Nous n’en savons rien — mais il est au bord de quelque chose, ça ne fait aucun doute. Et ce ne sera sans doute pas agréable. Les économies matures sont lourdement endettées — plus lourdement que jamais. Toutes leurs économies ont du mal à croître, à créer des emplois et à augmenter les salaires. Toutes sont confrontées à des dépenses sociales qu’elles ne seront pas — selon toutes les apparences — en mesure de payer. Toutes ont des populations vieillissantes qui s’opposeront à une réduction des dépenses. Et toutes dépendent à présent d’une forme de manipulation par les banques centrales pour que la fête continue.
▪ Quel est le vrai problème ?
Au passage, le problème n’a pas grand-chose à voir avec l’entêtement des républicains, le Tea Party, les plafonds de dette ou la coopération bi-partite. Le problème, c’est la dépense et ses inévitables déchets toxiques — les dettes. Chaque année, les autorités américaines dépensent environ 1 200 milliards de dollars de plus qu’elles ne récupèrent en impôts. Ce chiffre est rapporté dans la presse comme un « déficit » équivalent à 7% du PIB. Mais on le comprend mieux comme un déficit de près de 50% des revenus.
Au cours des cinq dernières années, les déficits ont augmenté la dette américaine de plus de 5 000 milliards de dollars. A présent, sous l’égide de Janet Yellen, chef des empêcheurs de tourner en rond, la Fed est prête à faire plus encore.
Et si elle ne le fait pas, l’économie telle que nous la connaissons va s’effondrer.
Pourtant, alors même que ces faits se trouvent juste devant son nez, l’individu moyen n’a aucune assurance. Pas de potager. Pas de poêle à bois avec une pile de bûches derrière la maison. Plus important, il n’a pas de pièces d’or.
Une fois encore, nous ne savons pas ce qui va se passer. Toutefois, la probabilité d’un effondrement majeur du système financier doit être supérieure à zéro. Et malgré cela, quasiment personne ne manifeste d’intérêt pour le seul et unique moyen sûr de protection — l’or.
Une situation digne des livres d’histoire.