▪ Il aura fallu attendre cinq ans. En fin de compte, il se trouve que ce que nous soupçonnions — que la Réserve Fédérale est, au mieux, totalement paumée — est vrai. Nous le savons parce que nous l’avons lu dans le New York Times.
Vendredi dernier, la Fed a organisé son traditionnel déballage de documents de début d’année… dévoilant la transcription des réunions du Federal open market committee (FOMC, Comité de politique monétaire de la Fed) de 2006.
Le compte-rendu du New York Times est si remarquable que nous le reproduisons ici : « les responsables… ont accordé peu de foi à la possibilité que le marché immobilier chancelant pèse sur l’économie ».
« Pour l’instant, nous ne voyons pas de signes inquiétants de dommages collatéraux et nous n’en attendons guère », observait le président de la Fed de New York Tim Geithner, aujourd’hui — malheureusement — secrétaire au Trésor US.
Arrêtons-nous un instant ici pour remarquer qu’en décembre 2004, nous avions publié aux Etats-Unis un rapport intitulé The Total Destruction of the US Housing Market (La destruction totale du marché immobilier américain).
C’était la seule conclusion que nous pouvions tirer après avoir lu un document interne de Fannie Mae révélant l’exposition de l’entreprise au marché de produits dérivés. Le rapport était si provocant que Fannie fit retirer d’Internet le document et licencia le pauvre type qui l’avait écrit.
__________________________
France : le Triple A a disparu… et après ?
Continuez votre lecture pour en savoir plus sur la vraie situation de la dette française — et surtout comment agir pour ne pas en subir les conséquences.
Tout est expliqué ici : il y a urgence, alors n’attendez pas.
__________________________
Mais revenons à l’article du Times : « les transcriptions des réunions de 2006, publiées après un délai standard de cinq ans, montrent clairement que certains esprits économiques parmi les plus éminents du pays n’ont pas totalement compris les mécanismes de base de l’économie dont ils avaient la charge. Le problème n’était pas un manque d’informations mais un manque de compréhension, né en partie de la confiance absolue dans des modèles de prévision économiques qui se sont avérés incorrects ».
▪ Orgueil et présomption fatale parmi les plus hautes autorités économiques
Oserions-nous avancer que le problème était plus simple : l’orgueil. Ou comme l’a appelé Friedrich Hayek, la présomption fatale.
« Le pouvoir et les responsabilités de la Réserve fédérale… sont fondés sur l’idée que d’une façon ou d’une autre, ses dirigeants savent des choses que nous ne savons pas », écrit Jeffrey Tucker, rédacteur en chef de Laissez-Faire Books. « C’est là l’erreur essentielle des prérogatives dans la gestion prévisionnelle de la banque centrale ».
« C’est… embarrassant pour l’économie », s’est plaint au Times Justin Wolfers, professeur d’économie à l’université de Pennsylvanie. « Je pense que si nous avions eu la transcription [des propos] d’un autre économiste, il y aurait eu au moins autant de matière à ingurgiter ».
Cela ne fait aucun doute.