Matt Insley
▪ Nous continuons d’examiner la situation du dollar actuellement — notamment par rapport à l’euro…
Imaginons un instant que les Etats-Unis, le Canada, le Mexique et vingt autres pays d’Amérique latine adoptent une monnaie commune. Appelons-la "l’amero".
Ha ! Partager une monnaie ne serait-ce qu’avec le Mexique serait un cauchemar.
L’amero ne signifierait pas seulement une facilitation des transactions et des valorisations communes de devises. Les économies, les gouvernements, les importations, les exportations, les dettes et les excédents seraient du jour au lendemain liés. Imaginez alors si une crise de la dette au Mexique menaçait toutes les économies partenaires ? Ou si un marché américain solide affaiblissait les exportations de la Colombie ? Quelle pagaille cela engendrerait…
Selon moi, les banques centrales sont assez complexes comme cela. Réunir une vingtaine de pays aux économies différentes sous la même monnaie c’est rechercher les problèmes. En particulier si cette zone géographique n’a pas de ressources naturelles en abondance (ce que nous considérons comme la base de toute économie stable.)
LA LISTE NOIRE DE L'INVESTISSEMENT |
Quant à l’euro, il commence à partir en eau de boudin, prélude d’une disparition certaine. De la situation de l’euro, nous pouvons tirer deux enseignements.
▪ Dollar/euro, les leçons à retenir
D’abord, l’indice dollar atteint actuellement son plus haut depuis 14 mois. La dernière fois que nous avons vu le dollar atteindre de tels sommets aussi rapidement, c’était en juillet 2013.
Jusqu’où peut-il monter ? Déjà fin 2008 l’indice du dollar approchait les 90 points de base — 7% de plus que la valeur actuelle. Si l’on regarde plus loin encore, on peut voir que l’indice du dollar atteignait 120 points en 2002 — 42% de plus que la valeur actuelle.
Je ne veux pas dire par là que le billet vert détrônera ce repère "max" récent — mais il est important de garder un oeil sur une potentielle hausse.
Le degré de morosité des perspectives de Janet Yellen et de la Réserve fédérale américaine importe peu, l’indice du dollar peut continuer à grimper |
Le point essentiel ici est que le degré de morosité des perspectives de Janet Yellen et de la Réserve fédérale américaine importe peu, l’indice du dollar peut continuer à grimper.
Ce qui nous amène au second point, le plus important…
Un plus haut depuis 14 mois du dollar américain a conduit à un plus bas depuis 14 mois du prix du pétrole. La force du dollar met également la pression sur le reste du secteur des matières premières.
Avec les problèmes incessants que rencontre l’euro, les matières premières comme l’or, l’argent-métal, le pétrole et d’autres pourraient connaître des turbulences.
Pour le prix du pétrole, tout comme pour les autres matières premières en baisse ces chutes pourraient également nous réserver des surprises.
Une Union européenne qui traverse des problèmes, un ralentissement des importations chinoises, une augmentation de l’offre américaine, un Proche-Orient toujours fournisseur ou un dollar fort pourrait faire baisser le pétrole beaucoup plus encore qu’aujourd’hui. Qu’un de ces évènements se produise, un tel mouvement ne sera plus qu’une question de temps.
▪ Le pétrole à 70 $ ?
En ce moment même, le marché du pétrole se rapproche dangereusement de sa prochaine zone d’effondrement. Si la fourchette autour des 93-95 $ n’est pas tenue, nous pourrions bien nous diriger vers un autre déclin. En ce moment même, le brut s’échange à 92 $.
Voyons un peu quels seraient les objectifs de prix à la baisse…
Sur le court terme, que le prix du pétrole descende jusqu’à 70 $ n’est PAS impossible |
Mon plancher long terme pour le pétrole est de 85 $ le baril. Si l’on étudie tous les acheteurs et vendeurs sur le marché du brut, il y a beaucoup d’achats à 85 $ et peu de ventes en dessous (puisqu’on commence à manquer de producteurs marginaux). Toutefois, c’est plus là un plancher de prix à long terme. Sur le court terme, que le prix du pétrole descende jusqu’à 70 $ n’est PAS impossible.
Avec le prix du pétrole orienté à la baisse au cours de ces 30 à 60 derniers jours, les producteurs de gaz de schiste ont connu des turbulences. Se mettre en phase avec le prochain mouvement du marché sera la clé — et en ce moment, nous attendons toujours qu’une tendance long terme se développe. Beaucoup de compagnies pétrolières américaines florissantes sont en vente ces jours-ci, mais actuellement ce n’est pas le moment d’acheter. Avant de le faire, je vous conseille d’attendre une baisse des valeurs boursières.
Lorsque vous verrez cette baisse, il y aura une ENORME opportunité à la hausse. Vous devez vous positionner correctement à l’avance.
Malheureusement, vous devez également surveiller l’économie européenne.
C’est le monde à l’envers.
L’économie européenne et les perspectives pour l’euro auront un effet très important sur le dollar et le prix des matières premières libellé en dollar comme le pétrole.
Le temps dira jusqu’où baissera l’euro. A surveiller donc…