Les géostratèges américains comptaient sur l’Inde pour faire contrepoids à la Chine. Qu’en est-il vraiment ?
« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain… éternellement. » – George Orwell, 1984
Les gros titres nous indiquent chaque jour que nos concurrents nous tournent de plus en plus autour.
Cryptopolitan rapporte :
« Les BRICS franchissent l’étape supérieure de leur plan d’utilisation des monnaies nationales pour le commerce mondial, mettant ainsi à l’écart le dollar américain.
Au cours des cinq dernières années, les BRICS ont étendu leur portée et leur influence. Le groupe compte désormais 11 membres, auxquels se sont ajoutés récemment l’Iran, l’Egypte, l’Ethiopie et les Emirats arabes unis. Cette expansion a renforcé le pouvoir économique du bloc.
Le FMI prévoit que d’ici 2028, les pays du BRICS représenteront près de 38% du PIB mondial, dépassant ainsi le G7. En développant leurs propres systèmes financiers, ces pays tentent de créer un nouvel ordre économique. »
Parmi les truismes… que les Américains croient, mais qui ne sont probablement pas vrais du tout, on trouve…
… qu’aucune autre forme de gouvernement ne peut rivaliser avec la démocratie américaine…
… qu’aucun autre système économique ne puisse rivaliser avec l’économie américaine « libre »…
… et que le Pentagone peut botter les fesses de n’importe qui dans le monde, quand il le veut.
C’est à travers ces vérités de cristal que nous voyons pourquoi « l’Occident » est destiné à triompher… non seulement aujourd’hui… mais plus ou moins pour toujours.
Et pourtant, voici le dernier article d’Asia Times :
« Le chercheur Geoff Roberts a dressé une liste utile des succès de la Chine.
Et lorsqu’il s’agit d’entrer dans le vif du sujet, les chiffres sont stupéfiants. En voici quelques-uns, en dehors de la croissance du PIB:
Le commerce extérieur de marchandises a augmenté de 6,1% pour atteindre 2 900 milliards de dollars en glissement annuel.
L’excédent commercial s’élève à 85 milliards de dollars, soit une hausse de 12% par rapport à 2023.
Le commerce de l’ANASE a augmenté de 10,5% pour atteindre 80 milliards de dollars ; la Chine est le premier partenaire commercial des membres de l’ANASE.
La Chine a connu une récolte record de 150 millions de tonnes de céréales.
Les services de livraison ont traité 80 milliards de colis, soit une hausse de 23% par rapport à l’année précédente.
SMIC est le deuxième fondeur mondial, après le taïwanais TSMC.
China Telecom a payé 265 millions de dollars pour acquérir 23% de QuantumCTek, détenteur du brevet Micius, le premier satellite de communication quantique au monde.
L’aérospatiale commerciale a lancé 39% des 26 fusées chinoises.
Les brevets d’invention ont augmenté de 43% pour atteindre 524 000. La Chine est le premier pays à compter 4 millions de brevets d’invention nationaux en vigueur.
Les 1 000 robotsaxis de Baidu à Wuhan atteindront le seuil de rentabilité au quatrième trimestre et seront rentables l’année prochaine.
La Chine possède 47% des meilleurs talents mondiaux en matière d’IA. Elle a ajouté pas moins de 2 000 cours sur l’IA aux programmes des écoles et des universités depuis 2019. »
Parmi les institutions de rang mondial doublant les leaders de la recherche, 7 sur 10 sont chinoises, dont la première : l’Académie chinoise des sciences, qui se situe devant Harvard.
Les géostratèges américains comptaient sur l’Inde pour faire contrepoids à la Chine. Les deux sont des ennemis historiques. Or l’Inde a une population plus importante et une économie en croissance.
Mais attendez. Voici les dernières actualités :
« Narendra Modi, de l’Inde, et Xi Jinping, de la Chine, se rapprochent.
Le 25 juillet, la ministre indienne des finances, Nirmala Sitharaman, a approuvé la proposition de son conseiller économique d’ouvrir le pays aux investissements directs de la Chine, gelés depuis les affrontements frontaliers sino-indiens de 2020.
La proposition d’ouverture à la Chine fait suite à la visite du président russe Vladimir Poutine à New Delhi au début du mois.
La lettre d’information Global Risk-Reward Monitor de l’Asia Times a rapporté ceci en exclusivité le 11 juillet : ‘Modi a demandé à Poutine d’aider l’Inde à résoudre son différend frontalier de longue date avec la Chine. Il s’agit du conflit militaire le plus important en Asie, aussi limité soit-il, car il oppose les deux plus grands pays de la région. Une médiation russe, même informelle, entraînerait une révolution diplomatique et tournerait en dérision l’espoir américain de rallier les pays asiatiques contre la Chine’. »
Si « l’Occident » (qu’Orwell appelait « l’Océanie ») est réellement en déclin, quelque chose d’autre doit s’élever. Et les BRICS semblent s’unir pour y arriver.
3 commentaires
Voilà c’est ça l’Amerique, ils sont en guerre mais mais toujours par proxi. Pour la Russie, c’est par l’Ukraine et l’Europe, et pour l’Asie ils comptaient sur l’Inde. Ce que je ne comprend pas , c’est puisqu’ils se sentent si puissants pourquoi ne font-ils pas leurs guerres eux-mêmes ? Par exemple la Chine, puisqu’ils disent que ce sont leur ennemi et bien qu’ils y aillent grand bien leurs fassent mais tout seuls et sans l’OTAN. Malheureusement il y aura toujours des gens comme Pustula pour emboîter le pas et se mettre à plat ventre devant l’oncle Sam ( qui n’est pas mon oncle fort heureusement)&
L’article pourrait donner envie d’investir dans les BRICS… Mais en cas de conflit entre ce groupe de pays et l’OTAN, il est possibles d’être contraint de vendre à perte comme l’on été les investisseurs en actions du RTS qui se sont effondrées avant d’être interdites à la vente aux résidents de la zone euro.
Je suis très heureuse de vivre en Asie, dans ce que les occidentaux appellent les pays émergeants, plus pour se rassurer eux-même, à mon avis. Car qui ne voudrait pas les chiffres de la Chine? L’Asie, avec une croissance économique variant entre 4 et 6% par an, de quoi en être très jaloux, particulièrement en Europe qui n’a plus de chaire sur l’os et qui ne produit pratiquement plus rien pour l’aider à sauver la situation. L’Asie, avec ses challenges bien entendu, mais surtout avec de belles perspectives que l’on peut remarquer partout autour de soi. Une Asie où la vie y est douce, calme, avec des populations super gentilles et respectueuses, avec d’innombrables opportunités pour les populations locales, de l’emploi, et de gros investissements dans le progrès, la R&D, construction et j’en passe. Une Asie où la criminalité ne s’observe que très peu, et où on s’y sent en sécurité. J’observe l’effondrement de l’occident de mon balcon asiatique et je me dis que j’ai de la chance de vivre dans une région calme ( Asie du sud-est) qui respectent la non-interférence dans les politiques étrangères, et travaillent à l’union et la bonne entente des pays car la discorde ne correspond pas du tout à leur culture. Merci Bill pour cette mise au point rafraîchissante sur la Chine.