▪ Lorsque je me suis assis à mon bureau pour écrire hier matin, mon téléphone portable s’est mis à sonner. Alice Gomstyn d’ABCNews.com voulait savoir ce que je pensais du fait que la dette nationale américaine avait dépassé le seuil des 13 000 milliards de dollars.
Euh… la même chose que ce que j’ai pensé quand elle a dépassé les 12 000 milliards il y a moins de six mois. Ce n’est pas bon. Mais qu’est ce que j’en sais, après tout. Les Américains s’en soucient comme d’une guigne durant la majeure partie de leur vie d’adulte. C’est à peine si on enregistre un petit sursaut lorsqu’un seuil psychologique est franchi… Le lendemain, tout reprend comme si de rien n’était.
Pour ce que ça vaut, les chiffres officiels du Trésor US annonçaient 12 989 095 409 531,09 $ le 26 mai au matin. Ce chiffre est apparemment mis à jour une seule fois par jour. En revanche, le site USDebtClock.org annonce le montant de la dette en temps réel. Selon ce site, le gouvernement doit déjà un milliard de plus que les 13 000 milliards de dollars annoncés.
Je n’ai pas pu m’empêcher de glousser quand j’ai lu que Moody’s avait publié un nouvel avertissement comme les agences de notation en publient de temps en temps. On peut y lire quelque chose comme "l’Oncle Sam va devoir remettre de l’ordre dans son budget, sans quoi nous pourrions potentiellement, peut-être, un jour, dans le futur, déclasser sa dette AAA".
Ouais, peu importe. On ne leur fait plus vraiment confiance.
▪ Un autre chiffre a attiré mon attention. L’or a grimpé au-delà des 1 200 $ l’once du jour au lendemain. Au-dessus des 1 220 $, même.
Le Wall Street Journal publie en ce moment une série de dossiers qui s’intéressent à la question de savoir si l’or vit une bulle. Dans un des dossiers, je suis tombé sur ce graphique très explicite :
La ligne bleue représente le Nasdaq à partir de 1990. La ligne rouge l’indice de construction immobilière à partir de 1995. Et la ligne jaune l’or à partir de 2001.
Si l’histoire rime, comme le disait Mark Twain, l’or est en route pour la "phase trois" au cours des deux prochaines années.
Comme d’habitude, nous sommes plus confiants sur l’issue que sur les dates exactes. Alors voyez les choses de la façon suivante : lorsque les couvertures des magazines vous diront d’acheter de l’or et que CNBC chantera les louanges des entreprises minières de second rang qui n’ont rien de plus que des concessions minières inexploitées, c’est qu’il sera temps de vendre.