Par Frédéric Laurent (*)
Comment voulez-vous retrouver la sérénité et repartir fermement dans une configuration haussière quand les orages grondent de toutes parts ? Si le pire semble avoir été évité, gardez à l’esprit que la situation économique est doublement en crise.
En premier lieu la crise bancaire dont nous vous rebattons les oreilles à chaque instant. Ne croyez surtout pas que c’est histoire de remplir du papier… Non, malheureusement il y a une bonne raison à cela. C’est l’une des pires crises à laquelle nous assistons, et les banques sont le reflet d’une économie.
Vous connaissez sans doute le dicton : "quand Wall Street éternue, l’Europe s’enrhume". Eh bien, avec les banques c’est un peu la même histoire. Elles ont pris des risques énormes dans la distribution de crédits à tout va, les enlevant de leur bilan par le jeu de la titrisation pour ne plus les voir, et l’effet boomerang leur fait revenir en pleine figure les conséquences de leurs errements.
Conséquence : l’économie se porte mal. A partir du moment où la crise a éclaté, les banques ont restreint drastiquement leurs offres de crédit. Et sans crédit, notre monde moderne fait grise mine, car les entreprises comme les particuliers ne peuvent plus emprunter, et par conséquent, investir.
Allô le plombier ? Nous avons une légère fuite de liquidités…
Avec ce genre de phénomène, on voit clairement que les banques sont les garants de la croissance future. Alors vous pensez, quand elles ferment le robinet… Cette crise a déjà occasionné 400 milliards de dollars de provisions ou pertes au niveau des banques. Une étude de Goldman Sachs présentée la semaine dernière a jeté un froid sur New York. En effet, elle estime que les banques concurrentes vont devoir lever jusqu’à 65 milliards de dollars de capitaux pour faire face à de nouvelles dépréciations, qui vont continuer jusqu’en 2009.
Automatiquement, ces informations ont plombé Wall Street en faisant chuter le Dow Jones. Je cite les analystes de Goldman Sachs : "Les banques ne vont pas commencer à aller mieux avant qu’un pic dans les coûts du crédit soit en vue. Les banques les plus faibles ne devraient pas profiter d’une consolidation alors que les accords entre banques sont toujours moins nombreux quand le crédit se détériore ; les grandes banques, elles, sont handicapées par leurs propres problèmes d’actifs et par des exigences comptables".
Cette situation a toutes les chances de perdurer jusqu’à l’amélioration des conditions de crédit et jusqu’à ce que les banques reprennent confiance en se refinançant entre elles. La deuxième crise est en train de se mettre en place. Elle a bien commencé aux Etats-Unis, où les banques ont cherché à vendre les biens immobiliers, objets de leurs créances. Cela a eu pour effet de créer un accroissement des stocks immobiliers, provoquant une baisse immédiate des prix. Pour l’instant, cette chute est estimée à 15% dans les 20 plus grandes villes américaines, mais cela ne fait que commencer.
Il faut savoir que tout a débuté le jour où la Fed, et son président de l’époque Alan Greenspan, a mené une politique agressive de baisse de ses taux directeurs. Il voulait contrer l’éclatement de la bulle Internet et compenser les pertes subies sur les marchés actions en aidant à valoriser les actifs immobiliers et faire ainsi redémarrer l’économie américaine.
La Fed a mis en application le principe du vase d’expansion. D’un côté le patrimoine des Américains baissait par la faute des marchés actions, de l’autre il se valorisait par une appréciation des actifs immobiliers. Simple, pratique, mais très dangereux, car ce genre de politique contribue à entretenir une spéculation d’un côté ou de l’autre. Et quand on crée une bulle, un jour ou l’autre, elle éclate à cause de la pression…
La suite dès demain…
Meilleures salutations,
Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora
(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.
Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances pourraient s’en trouver transformées !