▪ Alors, qu’est-ce que vous pensez du Dow ? Il a chuté… avant de reprendre quasiment tout le terrain perdu.
Comme nous l’avions prévu, les investisseurs commencent à se tortiller. Pourquoi ? La Fed se retire du marché. L’argent facile se fait rare.
"Nous sommes pris au piège dans un cycle de booms du crédit", écrit Martin Wolf dans le Financial Times.
Wolf se trompe sur la plupart des choses — mais pas sur ça. "Dans l’ensemble", écrit-il, "il n’y a pas eu de désendettement agrégé depuis 2008".
Il ne mentionne pas son propre rôle dans cet échec. Lorsque le monde financier a fait un tête-à-queue en 2008, causé par trop de dette, il s’est joint à la panique — poussant les autorités à agir ! En tant que lecteur de longue date du Financial Times, nous nous rappelons comment Wolf a hurlé contre "l’austérité" sous toutes ses formes. Sa solution à la crise de la dette ? Des renflouages ! Des relances ! Des déficits ! En bref… plus de dette !
Seul les ménages et le secteur financier américains se sont désendettés — légèrement |
Depuis, seul les ménages et le secteur financier américains se sont désendettés — légèrement. Les entreprises et le gouvernement, en revanche, ont augmenté leurs dettes. Dans l’ensemble, le monde est bien plus endetté qu’il y a six ans — pour plus de 100 000 milliards de dollars.
Wolf a enfin réalisé où mènent ses propres suggestions malavisées : à "une combinaison empoisonnée de dette toujours plus élevée et de croissance de plus en plus lente".
Tel est le monde où nous vivons. Merci beaucoup, Martin.
L’avenir est un tableau blanc pour tout le monde. Il nous atteint tous — mais différemment, selon notre degré d’exposition. Que pouvons-nous faire, à part essayer de nous protéger… et plisser les yeux, tentant de voir ce qui se cache derrière le miroir, obscurément.
"Ces booms du crédit ne sont pas venus de nulle part", écrit Wolf. "Ils sont l’issue des politiques adoptées pour soutenir la demande alors que les précédentes bulles s’effondraient"…
▪ Pourquoi soutenir une demande insoutenable ?
Pourquoi ne pas laisser simplement la bulle éclater ? Sous serment, dans une salle d’audience new-yorkaise, deux anciens secrétaires au Trésor US nous ont dit pourquoi. Ne pas renflouer AIG aurait été "catastrophique", a déclaré Henry Paulson lundi. Un effondrement d’AIG aurait engendré "une panique générale", a témoigné Timothy Geithner mardi.
Au moins, ils étaient du même avis.
Que faut-il pour empêcher une bulle de crédit de se dégonfler ? |
Mais il n’est pas difficile de relier les points… Lorsqu’une bulle du crédit éclate, ça cause crainte et panique. Les autorités agissent pour empêcher ça. Que peuvent-elles faire ? "Tout ce qu’il faut", répondent-elles. Que faut-il pour empêcher une bulle de crédit de se dégonfler ? Plus d’argent ! Plus de crédit ! Plus de dette !
"Nous devons échapper à ce cycle menaçant et apparemment implacable", conclut Wolf.
Dans le même temps, "le FMI avertit d’une troisième récession dans l’Eurozone depuis la crise financière", titre un autre article du Financial Times.
Le FMI a également abaissé ses prévisions pour la croissance du PIB mondial à 3,3%.
Des dettes élevées. Une croissance lente. Et une nouvelle crise qui se profile.
Pas étonnant que les investisseurs soient nerveux.
2 commentaires
Que va faire Goldman Sachs pour défendre ses colossaux bénéfices annuels malgré ou à cause de ce risque « imminent » de clash pour le moins occidental ?
Quel devra alors être e le comportement de tous les petits ou moyens épargnants qui ont acheté quelques Napoléons ? . Pas plus de 10 % de;leurs économies dit la règle d’or.
Merci
Bonjour Mr Bonner,
Avant de vous faire part de ma question (en espérant vivement que vous puissiez répondre, vous seriez le premier lol), il me semble intéressant de vous indiquer d’où viennent mes réflexions, inspirations mais surtout interrogations : Principalement, la chronique matinale de Thomas Veillet, les éconoclastes, BFM Business, la Tribune, le Contrarien Charles Sannat, les crises d’Olivier Berruyer et votre site Agora. En terme gastronomique, on appelle ça une belle brochette.
Venons en aux faits, votre confrère Mr Béchade a écrit dans un article (upside) que « Le résultat de ce processus est édifiant aux Etats-Unis : Wall Street est devenu une Bourse sans épargnants, où les 1% des plus riches détiennent 82% des actions… » et la dernière phrase de votre article est « Pas étonnant que les investisseurs soient nerveux ». Vous parlez de quels investisseurs ? Les 1% (82%) ou les 99%(18%) ? Comment pourrions nous décomposer ces 1 et 99% et leur influence sur le marché (82/18%) pour bien comprendre qui est qui ? Et ainsi estimer qui décide de quoi.
La déclaration de Mr Béchade devrait devenir citation et ainsi recevoir le Nobel d’économie pour la révélation qu’elle procure. Ou au minimum un Nobel de la paix ! Un Pulitzer aussi c’est bien. Pour un novice en économie comme moi, apprendre cet état de fait dans le moteur économique mondial qu’est la bourse, est un véritable éveil.
Merci Mr Béchade…et Bonner, pardon. lol