Les schémas d’enrichissement circulaires, ou la spirale qui conduit au néant !
Les bulles sont partout. Elles sont devenues la règle, pas l’exception.
Et ce n’est pas un accident, ni le résultat d’une forme de complaisance ou de désinvolture ; c’est un principe de fonctionnement basé sur un savant mélange d’intérêts bien compris, de déni et de système de Ponzi.
Bien sûr, les deux entités Tether et MicroStrategy poussent la logique jusque dans ses derniers retranchements (nous allons y revenir, d’autant que le kilogramme d’or physique vient juste de repasser au-dessus de la valeur du Bitcoin, à 108 000 $ contre 106 000 $).
Mais l’exemple des bulles vient d’en haut, et principalement des Etats : les bulles de dette – qui ne sont autres que de « super-Ponzi » – avaient complètement cessé de « soucier » les investisseurs jusqu’à mi-septembre 2019, avec un premier gros « couac » sur l’interbancaire aux Etats-Unis.
Le « grand public » n’en a rien su car la Fed a réagi très vite et inondé l’interbancaire de liquidités. De toute façon, qui se soucie de savoir ce qui pourrait mal tourner – puisque le but est « d’en ramasser le plus possible, le plus vite possible », avant que ça parte en vrille ?
Donc, arrivé au mois de février 2020, le problème de fluidité des échanges entre « institutionnels » (comprenez : une perte de confiance) n’était toujours pas réglé, et les injections quotidiennes de 100 Mds$ (ou plus), ça allait finir par se voir à la longue, ça risquait de « jaser »… et puis est arrivé le « miracle COVID ».
Oui, une malédiction sanitaire puis sociétale pour le citoyen lambda avec la gestion totalitaire de la pandémie, mais un miracle pour les banques centrales qui ont trouvé là le prétexte d’injecter massivement de l’argent extrait « de l’air ambiant ». Fini les angoisses quotidiennes sur l’interbancaire, tout le monde redevenait solvable… comme par miracle.
Mais au bout de 18 mois, la planche à billets s’est arrêtée de rugir car l’inflation a fait un retour fracassant dans le paysage financier.
Les banques centrales ont réagi avec retard, mais d’autant plus brutalement qu’il a fallu stopper la flambée des prix en mode « urgence absolue » : avec la remontée des taux et la mise à l’arrêt brutal du secteur de la construction individuelle, le risque de récession aux Etats-Unis était réel, mais l’administration Biden a trouvé la parade.
Et cette parade, qui a été fort peu commentée car la thématique « I.A. générative » a fait irruption sur les marchés (qui ne parlaient plus que de cela), ce sont des embauches massives dans les secteurs de la santé (Big Pharma avait fait fortune avec le COVID) et du « social » (ce qui recouvre tout un panel d’activités assez floues).
En deux ans (2023/2024), 50 % des 3,9 millions de jobs créés aux USA l’ont été dans le secteur de la santé – dont le budget a bondi de 18 % à 20 % du PIB des Etats-Unis.
Beaucoup d’emplois de complaisance ont été créés, beaucoup d’organismes « caritatifs » ont reçu des subventions (en plus des médias « mainstream » anti-Trump), les ONG de Soros auraient reçu 260 M$ sous l’administration Biden – le tout à crédit, c’est-à-dire sous forme de dettes léguées aux générations futures.
Les Etats-Unis ont pulvérisé fin 2024 la barre des 7 % de ratio déficit/PIB (le Japon, souvent cité comme le « mauvais exemple », est à 6 %, mais avec une dette auto-détenue) et 2025 ne s’annonce pas mieux.
La première partie du mandat Biden s’est soldée par un Ponzi monétaire, la seconde partie par un « Ponzi social » (des emplois, des prébendes, et donc des voix, achetés à coup d’endettement).
Et comme la création de dette se transforme en « collatéral » pour les marchés (l’argent imprimé se transforme en « T-Bonds », lesquels se transforment en dépôt de garantie pour toutes les formes d’investissement, du plus « raisonné » au plus spéculatif), la dette – synonyme de fardeau pour les générations futures – se transforme en carburant pour les activités les plus spéculatives, visant à accumuler le maximum de profit dans un délai minimum.
Et dans cette catégorie « achats spéculatifs », personne n’arrive à la cheville de Michael Saylor, le patron de MicroStrategy, une « entreprise » dont le principal objet est d’acheter du Bitcoin (c’est le plus gros détenteur privé du monde), mais aussi et surtout d’en faire grimper artificiellement la valeur à coup de milliards de dollars empruntés.
MicroStrategy est une société parmi les plus risquées et les plus endettées du marché. Elle « n’investit » pas dans le Bitcoin ; elle le fait monter pour revaloriser leur stock (580 000 BTC).
Dans un univers régulé, cela s’appelle de la manipulation de cours pure et simple.
La mécanique (baptisée « bouilloire ») est d’une simplicité biblique : lever des capitaux → acheter du BTC → faire monter les prix → lever davantage de capitaux → répéter l’opération… tant que personne ne voit la supercherie, ou pour les initiés, un retournement imminent.
C’est un système circulaire fondé sur l’optimisme et la propagande médiatique : les gains deviennent le produit d’appel pour attirer plus de capitaux dans ce Ponzi.
Tether et le Bitcoin sont pris dans une boucle de rétroaction circulaire : Tether soutient le Bitcoin, le Bitcoin soutient Tether et cela ressemble au serpent Ouroboros qui se dévore lui-même.
Les Etats ayant recours à la planche à billets respectent un schéma quasi identique : les déficits impliquent le recours à la planche à billets qui soutient la consommation, qui soutient artificiellement la croissance, ce qui engendre des déficits jumeaux (dette extérieure, déséquilibres budgétaires + coût du service de la dette)… et c’est reparti pour un tour !
Jusqu’au jour où survient le « scénario à la grecque » ou à la japonaise. L’alternative est soit le retour à la rigueur, et une dépression à la grecque qui ruine les « rentiers » (effondrement des pensions), soit la fuite en avant dans la dévaluation monétaire et le risque inflationniste, qui ruine également les « rentiers » (effondrement du pouvoir d’achat).
C’est l’illustration implacable de l’axiome : toute fausse valeur surgie du néant a pour vocation de retourner au néant.
3 commentaires
Enfin une réflexion intelligente dur le Bitcoin. La chute sera douloureuse.
aux abris les clairs voyants et clairvoyants !!!!
La différence étant qu’on peut mettre dans le même panier beaucoup d’actifs, et pas seulement le Bitcoin, qui, faut-il le rappeler, sert à valoriser le secteur de la Blockchain, dans lequel tout le monde investit pour le futur et pour disrupter l’économie traditionnelle. Ce n’est donc pas du vent, au contraire, et même si des chutes du BTC se matérialiseront comme auparavant et comme une chute des techno se produira à un moment ou un autre, la valeur du BTC remontera inexorablement, car le secteur sous-jacent est un secteur d »avenir monstrueux.
C’est ce que M. Béchade refuse de voir.