Considérant l’ampleur de la crise, les autorités se retrouvent face à une situation drastique : c’est quitte ou double. Feront-elles le bon choix ?
Les dettes grimpent, grimpent, grimpent, comme nous l’avons expliqué hier… et l’économie baisse, baisse, baisse.
Quand allons-nous toucher le fond ?
Il n’y a pas de fond ; mais personne n’ose le dire. Une entreprise aux profits négatif n’a aucune valeur, mis à part la trésorerie à disposition au moment X et la valeur quasi-nulle des autres actifs que l’on peut vendre aux enchères.
Si l’on soustrait à cela des dettes immenses, on obtient une valeur nette négative, et la valeur de marché des actions est donc zéro.
Mais ne vous inquiétez surtout pas : le gouvernement s’en occupe…
Les gouvernements du monde entier seront forcés de distribuer de l’argent par hélicoptère pour faire en sorte que leurs populations puissent continuer de manger et de vivre et éviter que leurs économies n’implosent : c’est un fait.
La fermeture de tous les commerces non-essentiels et l’interdiction de toutes les réunions remettra en question les moyens de subsistance de millions de ménages et de petites entreprises qui n’ont pas les ressources financières nécessaires pour survivre des semaines sans aucun revenu.
Une seule question demeure : les gouvernements capables d’emprunter ou d’imprimer de l’argent vont-ils réussir à prendre les devants et à éviter l’implosion… ou bien vont-ils prendre du retard et créer un choix binaire, quitte ou double ?
Il en va des distributions d’argent comme de la quarantaine : des demi-mesures ne suffisent pas à atteindre les objectifs fixés. Proposer timidement des prêts à faibles taux d’intérêt est une demi-mesure, tout comme diminuer l’impôt sur la masse salariale.
Aucune de ces deux mesures n’aidera les employés ou les petites entreprises dont les revenus ont chuté au-dessous du niveau minimum nécessaire à payer leurs factures essentielles : le loyer, la nourriture, l’électricité, l’eau, etc.
Va-t-on sauver les canailles ?
Pendant ce temps, les élites au pouvoir seront soumises à une pression croissante : il faudra sauver les élites financières assoiffées d’argent, sauver les spéculateurs. Les mêmes parasites, les mêmes canailles que ceux qui ont été sauvés en 2008-09.
Or il ne s’agit pas simplement de l’explosion d’une nouvelle bulle : nous faisons face à une question de vie ou de mort. La banqueroute menace une quantité massive de ménages et de petites entreprises à risque.
L’atmosphère est différente, la crise n’est pas la même. Il sera difficile de convaincre de la nécessité de sauver des parasites avides (les banques, les entreprises surendettées, les spéculateurs, les financiers, etc.) alors même que les ménages et les petites entreprises font faillite.
La Réserve fédérale américaine a appris une leçon sur l’inefficacité du « bazooka » monétaire habituel en volant au secours de la classe parasito-prédatrice de spéculateurs surendettés. Donner de l’argent quasi-gratuit aux financiers ne va pas sauver l’économie, ni éviter que les non-élites ne glissent vers l’insolvabilité.
Au lieu de laisser 99,5% de la population s’enliser pendant que la classe parasito-prédatrice s’enrichit, les élites au pouvoir devront laisser les 0,5% les plus riches sombrer pour sauver les 99,5% restants. Il faudra dire non à des milliers de lobbyistes, dire non aux membres du club, et dire non à des millions de dollars de contributions aux campagnes électorales – mais le choix est simple.
Sauvez les citoyens ou bien…
Sauvez les citoyens ou sacrifiez votre légitimité en sauvant la classe parasito-prédatrice. Si les élites au pouvoir sauvent leurs amis écornifleurs, les citoyens vont demander leurs têtes. Quand la crise empirera, ils rejetteront les élus lâches et cupides qui ont cédé face à la classe parasito-prédatrice.
Alors écoutez bien, élites gouvernementales : c’est quitte ou double. Acceptez qu’il faudra distribuer plusieurs milliers de milliards de dollars pour permettre aux ménages les plus vulnérables et aux entreprises du monde réel de rester solvables, ou vous pouvez quitter la table.
La crise due à la pandémie ne va pas s’achever en avril ou en mai, y croire relève de la pensée magique. Elle pourrait être encore en expansion en août et en septembre.
Il faut donc passer à la vitesse supérieure immédiatement, et mettre en place des plans pour sauver les ménages les plus vulnérables et les petits employeurs, non pas pendant deux semaines, mais pendant six mois… ou tout le temps qui sera nécessaire.