Après une leçon de vie d’un tailleur de pierre irlandais, penchons-nous sur la raison que l’on pourrait avoir d’investir dans des biens immobiliers qui ne font que perdre de l’argent.
Avant de quitter notre maison en Irlande, nous avons décidé de passer quelques jours à travailler aux côtés de Mick et Connie, les tailleurs de pierre et maçons locaux. Ils construisaient un mur sur le côté de notre jardin jusqu’à ce que Mick soit rattrapé par le Covid. Le projet est alors resté en suspens pendant près d’un an. Nous les aidons désormais à reprendre les travaux :
(Bill – sur la droite – contemple la pose de la prochaine pierre)
(Sécurisation du périmètre)
Nous avons fait des travaux de maçonnerie pendant 50 ans, mais très peu d’ouvrages réalisés en pierres. Mick est un professionnel qui travaille à l’ancienne. Nous pensions que nous pourrions apprendre quelque chose de lui.
La prochaine pierre
« Ne vous souciez pas de la pierre que vous allez poser », m’a-t-il affirmé. « Préoccupez-vous plutôt de la prochaine. »
C’est ainsi que Mick a mis en évidence le problème de toute vie humaine. Nos actions ont des conséquences. Ce qui se passera demain dépend de ce que nous faisons aujourd’hui… et c’est là que les ennuis commencent.
Mick faisait simplement remarquer qu’une pierre mal placée rend difficile la pose de la suivante. Mais ce principe est universel : les problèmes apparaissent toujours plus tard.
Il peut être amusant, par exemple, d’avoir une amourette avec la préposée aux vestiaires. Que faire ensuite ?
Braquer un magasin qui vend de l’alcool ? Même problème.
Essayer de faire grimper l’économie américaine à l’aide de taux d’intérêt artificiellement bas (inférieurs à zéro en termes réels) et de la planche à billets ? Un aller simple pour l’enfer.
Le coût des affaires
Mais nous allons pour aujourd’hui renoncer à notre bonne vieille moralisation digne des classes moyennes américaines…
… pour, plutôt, nous pencher sur une question pratique d’un de nos chers lecteurs, qui a remarqué que nous possédions beaucoup de biens immobiliers non rentables. Il suppose, à juste titre, qu’ils doivent nous coûter de l’argent :
« En tant que fidèle lecteur depuis des années, je sais que vous possédez de nombreuses propriétés à travers le monde dont plusieurs centaines d’hectares de terrain.
Ayant évolué au sein du secteur immobilier pendant 40 ans, je sais que sans revenus locatifs substantiels, ces propriétés deviennent un gouffre financier. Ma question est donc la suivante, quelqu’un dans votre situation pense-t-il aux effets d’un flux de trésorerie négatif ou considère-t-il cela comme le prix à payer pour faire des affaires ? »
Notre lecteur le dit poliment, mais l’idée générale de sa question est : quel genre d’idiot êtes-vous ; vous souciez-vous des conséquences ?
Alors voici notre explication…
Commençons par prendre un peu de recul : tout ce que nous faisons n’est pas destiné à gagner de l’argent.
Une faiblesse pour l’immobilier
Nous avons des fermes en France, aux États-Unis, au Nicaragua et en Argentine. Aucun de ces biens n’a été acheté en vue d’un investissement sérieux (bien que… nous l’espérions !) Chacun de ces biens nous fait perdre de l’argent.
Est-ce une bonne idée ? Probablement pas. Chacun de ces biens nous rend plus pauvres. Mais, bon sang… nous n’avons pas d’autres plaisirs ou passe-temps qui coûtent beaucoup d’argent. Pas de bolides. Pas de jet privé. Pas de collections d’œuvres d’art. Pas de petites amies capricieuses. Pas de yacht. Nous voyageons rarement pour le plaisir (d’ailleurs, ce n’est plus vraiment amusant). Nos maisons sont modestes. Nous conduisons une Ford F 150. Nous portons des jeans Lee Cooper.
Cela dit, si nous avons une faiblesse, c’est l’immobilier. Nous aimons posséder des biens immobiliers. Nous aimons retaper de vieilles maisons et redonner vie aux anciens champs, clôtures et jardins. Et nous espérons qu’après toutes nos rénovations, peut-être que… une fois nos bottes propres après avoir été maculées de boue… peut-être que nos petits-enfants pourront revendre ces biens et en tirer un bénéfice.
Ou peut-être pas.
Et puisque, comme le souligne notre lecteur, ces biens ne nous apportent qu’un « flux de trésorerie négatif », nous devons redoubler de prudence. La négativité annuelle pourrait renverser la positivité éventuelle, quelle qu’elle soit.
Et ce n’est pas le seul problème, comme nous le verrons la semaine prochaine.