Nous ne sommes pas dans une économie de marché normale. Les règles de la richesse ont changé… et elles vont changer encore plus vite à l’avenir.
« Si ça saigne, ça fait la une », disent les vétérans du journalisme. Cataclysmes et croquemitaines retiennent l’attention des foules. Les menaces font vendre du papier… et donnent à des fonctionnaires – Anthony Fauci, Jerome Powell, etc. – le statut d’Elvis Presley.
Des gros titres racoleurs nous disent qu’un enfant a succombé à une maladie rare…
Les soignants dans les EHPAD se mettent en congé maladie…
La Chine fait un truc…
Une ville fait faillite…
Une idole des jeunes est testée positive…
Une chaîne de magasins met la clé sous la porte…
C’est la fin du monde… le pôle Nord fond… un veau à deux têtes est né…
Oh… et le coronavirus lui-même mute pour prendre une forme encore plus mortelle !
Les médias trouvent un épouvantail terrifiant. Les politiciens et les experts promettent des remèdes… le salut. Et la population se prosterne… abandonnant ses derniers vestiges de dignité… priant pour des réparations, et, par-dessus tout, la sécurité.
Il y a encore du chemin
Au milieu de toute cette excitation, qui remarque le plus grand cambriolage de l’Histoire ? Les Etats-Unis enregistrent déjà un déficit de 4 000 Mds$… pour cette année. Ajoutez 3 000 Mds$ d’emprunts supplémentaires – comme le proposent les démocrates de la Chambre des représentants US – pour durer jusqu’à Noël, et les Etats-Unis pourraient se retrouver avec 7 000 Mds$ d’impression monétaire supplémentaire. Rien que cette année.
Ensuite, il y aura l’année prochaine.
« Si la réaction économique a été à la fois opportune et convenablement élevée, elle ne représente peut-être pas le dernier chapitre », a déclaré Jerome Powell la semaine dernière.
Non, ce n’est clairement pas le dernier chapitre. On a tout juste dépassé l’avant-propos. Il reste beaucoup de chemin à parcourir… à mesure que la fiesta de dépenses, d’emprunts et d’impression des autorités américaines suit son cours inévitable.
C’est-à-dire qu’elle suit le même chemin que toutes les finances m***iques : inflation… destruction de richesse… pauvreté… et peut-être insurrection.
Où va l’argent ?
En attendant, nous suivons l’argent. Chaque sou de « relance » émis par la Réserve fédérale doit aller quelque part… mais où ?
De Bloomberg :
« Des compagnies aériennes de luxe transportant des touristes en Alaska ont reçu des millions de dollars d’aide fédérale grâce aux 25 Mds$ du programme du département du Trésor US destiné à aider les travailleurs de l’aviation à conserver leur emploi, ainsi que les sociétés d’évacuation médicale et autres transporteurs.
Situé en Floride, à l’aéroport international de Palm Beach et à quelques kilomètres du club Mar-a-Lago du président Trump, Jet Access Aviation LLC devrait recevoir 2,4 millions de dollars d’aide aux salaires.
‘Je suis vraiment, vraiment très inquiet que nous ne puissions pas redémarrer pleinement jusqu’à après septembre’, [déclare le PDG] dans un entretien téléphonique autour du 16ème trou d’un parcours de golf de Palm Beach. ‘Nous ne savons pas combien de temps cela va durer’. »
Où va l’argent ? Là où les élites veulent qu’il aille, bien sûr. On n’est pas dans la sorte d’économie de marché où l’on obtient en donnant d’abord. En d’autres termes, on ne devient pas riche en créant de la richesse.
On est dans une économique politique, où l’on gagne de l’argent en le prenant à d’autres… en ayant le bon réseau… en embauchant des avocats et des lobbyistes… en exploitant les failles du système… ou en faisant des dons (des pots-de-vin) aux décideurs.
Perte de valeur
Rappelez-vous : voitures, maisons, restaurants, télévision – rien de tout cela n’apparaît soudain simplement parce que la banque centrale a imprimé plus d’argent.
Le nouvel argent n’est jamais qu’un droit sur l’ancienne richesse. L’Américain moyen a une valeur nette d’environ 70 000 $. Multipliez cela par 330 millions de personnes, vous obtenez 23 000 Mds$ pour l’ensemble du pays.
Ainsi, lorsque vous donnez 7 000 Mds$ de pouvoir d’achat à un petit groupe, ceux qui le composent peuvent désormais acheter près d’un tiers de la richesse privée des Etats-Unis tout entiers. A mesure que les prix chutent durant la récession déflationniste, ils auront l’occasion d’acheter des fermes et des entreprises… des voitures de collection – tout ou presque – à des prix cassés.
Les plus intelligents en tireront avantage. Ils s’accapareront autant de fausse monnaie que possible. Ensuite, ils s’en débarrasseront soigneusement le plus vite possible. Plus tard, une fois que les prix bas se transformeront en prix élevés. Ensuite, la fausse monnaie perdra rapidement de la valeur.
Tout saigne
L’économiste Richard Cantillon – qui a donné son nom à « l’effet Cantillon » – a observé cela au XVIIIème siècle. L’auteur Matt Stoller explique :
« Un banquier et philosophe français du XVIIIème siècle appelé Richard Cantillon a remarqué une première version de ce phénomène dans un livre qu’il a appelé Essai sur la nature du commerce en général. Selon sa théorie de base, c’est le cadre institutionnel d’un Etat qui détermine qui profite d’une impression monétaire de la part de cet Etat. Au XVIIIème siècle, cela signifiait que plus vous étiez proche du roi et des riches, plus vous profitiez, et plus vous étiez loin, plus vous souffriez. L’argent, en d’autres termes, n’est pas neutre. »
Les premiers qui obtiennent l’argent prospèrent… mais seulement s’ils s’en débarrassent rapidement.
Ensuite, à mesure que les prix grimpent… ce sont les malchanceux ou les ralentis… ou simplement les naïfs et les confiants… qui encaissent les pertes. Ils vendent leur ferme un million de dollars. Ils mettent l’argent en banque. Ensuite, le temps qu’ils réalisent ce qu’il se passe… cet argent a perdu sa valeur.
Mais tout ça reste encore à venir.
Pour l’instant, les gens ont peur. Comme nous l’avons expliqué hier, la vélocité de la monnaie, v, et le multiplicateur monétaire, m, sont tous deux en chute.
Tout saigne…
Le moment est venu de passer au cash… au vrai cash.