▪ La Grèce fait toujours les gros titres. Elle est ruinée. Voici Lucas Papademos, décrivant ce que signifierait un défaut de paiement ordonné. Dans le Telegraph :
« L’épargne des citoyens serait en danger. L’Etat serait incapable de payer les salaires, les retraites, et d’assurer ses fonctions de base comme les hôpitaux et les écoles ; […] le pays — dans le secteur privé aussi bien que public — perdrait tout accès à l’emprunt, et la liquidité se réduirait ».
« Le niveau de vie des Grecs s’effondrerait. Le pays s’enfoncerait dans une longue spirale de récession, d’instabilité, de chômage et de misère prolongée. Ces événements mèneraient tôt ou tard à une sortie de l’euro ».
Parfait ! Les Grecs vivaient au-dessus de leurs moyens. Le niveau de vie doit chuter ; mieux vaut s’y mettre tout de suite.
Mais des empêcheurs de tourner en rond surpayés ont consacré tous leurs efforts à tenter d’éviter ce résultat. Ils ont hésité… tergiversé… atermoyé et généralement embrouillé la situation.
Ils ont balayé tant de poussière sous le tapis qu’il y a désormais un Everest au milieu de la pièce… sur lequel on ne peut plus fermer les yeux.
▪ Les jeunes, principales victimes de cette situation
La Grèce n’est pas le seul pays qui vive au-dessus de ses moyens. Et les Grecs ne sont pas les seuls à souffrir. En Grande-Bretagne, l’économie se tient… mais seulement en chargeant les jeunes de dettes qui permettent aux vieux de maintenir le style de vie auquel ils se sont habitués.
Le New York Times nous en dit plus :
« La conséquence la plus affaiblissante du ralentissement économique dans la Zone euro ainsi que de sa croisade pour l’austérité nourrie par la dette est peut-être la montée en flèche du chômage des jeunes. Le taux de chômage en Espagne pour les personnes âgées de 16 à 24 ans approche les 50%. En Grèce, il est de 48%, et on est à 30% pour le Portugal et l’Italie. En Grande-Bretagne, ce taux est de 22,3%, à son plus haut depuis que l’on a commencé à suivre cette statistique en 1992 (le taux comparable aux Etats-Unis est de 18%) ».
Des revenus en baisse… du chômage… moins d’avantages sociaux… mieux vaut s’y habituer.
Il y a toujours eu des booms et des krachs. Il y avait des années de bonnes récoltes… et des années de mauvaises récoltes. Le fermier prudent mettait du grain de côté… juste au cas où.
Au XXe siècle, toutefois, la véritable monnaie — l’or — a été remplacée par de la monnaie papier, et le « juste au cas où » est devenu du « juste à temps ».
Même John Maynard Keynes, l’architecte de l’interventionnisme moderne de l’Etat dans l’économie, a suggéré que les gouvernements devraient épargner de manière à avoir quelque chose à dépenser lorsque le secteur privé réduit le rythme.
Les autorités n’ont pas épargné. Elles ont dépensé. Lorsque les temps sont devenus difficiles, elles ont dépensé encore plus. Le problème, c’est que sans épargne, elles ont dû emprunter l’argent à dépenser… c’est-à-dire l’extraire de l’économie, laquelle est déjà à court d’argent.
La seule autre option, c’est imprimer de l’argent supplémentaire — le créer « à partir de rien », en fait. Mais si l’on pouvait simplement imprimer de l' »argent » et s’en trouver mieux, tout le monde le ferait. Les gens ne s’enrichissent pas simplement en mettant de l’encre sur des bouts de papier. Ils s’enrichissent lorsqu’ils ont du vrai pouvoir d’achat… de vraies ressources à leur disposition… et lorsqu’ils peuvent produire des biens des services que les gens veulent.